Laboratoires ukrainiens : l'OMS demande à Kiev de détruire ses agents pathogènes à haut risque

Des chars russes détruits sont vus sur une route principale après des combats près de Brovary, au nord de Kiev, en Ukraine, le 10 mars 2022 (image d'illustration).© Felipe Dana Source: AP
Des chars russes détruits sur une route principale après des combats près de Brovary, au nord-est de Kiev, en Ukraine, le 10 mars 2022 (image d'illustration).
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Alors que Moscou soupçonne Washington d'avoir aidé Kiev à développer des «programmes biologiques militaires», l'OMS a recommandé au gouvernement ukrainien de détruire les agents pathogènes à haut risque hébergés dans des laboratoires.

Ainsi que l'a rapporté le 11 mars l'agence de presse américaine Reuters, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a conseillé au ministère ukrainien de la Santé et aux autres organismes responsables du pays de détruire les agents pathogènes à haut risque hébergés dans les laboratoires du pays afin d'éviter «tout déversement potentiel» qui pourrait propager des maladies au sein de la population. Moscou soupçonne Kiev de développer un programme militaire biologique avec l'aide de Washington. De leur côté, les Etats-Unis ont confirmé la présence d'agents pathogènes en Ukraine, mais non leur développement dans un but militaire.

Selon Reuters, l'OMS n'a pas voulu dire quand elle avait formulé cette recommandation et n'a pas donné de précisions sur les types d'agents pathogènes ou de toxines présents dans les laboratoires ukrainiens que l'organisation présente comme des infrastructures de santé publique. L'agence n'a pas non plus répondu aux questions concernant le suivi de ses recommandations.

Un enjeu de santé publique, selon Kiev et Washington...

Selon des experts en biosécurité mentionnés par l'agence de presse, l'offensive de l'armée russe en Ukraine et les opérations militaires qu'elle y mène ont «augmenté le risque de fuite d'agents pathogènes», dans la mesure où certaines installations à risque seraient endommagées. Et Reuters de préciser : «Comme de nombreux autres pays, l'Ukraine dispose de laboratoires de santé publique qui étudient les moyens d'atténuer les menaces de maladies dangereuses affectant à la fois les animaux et les humains, y compris, plus récemment, le COVID-19.»

Précaution pour la santé publique ou secret défense ? La numéro trois de la diplomatie américaine, Victoria Nuland, répondant à la question de savoir si Kiev possédait «des armes biologiques», avait en tout cas souligné le 8 mars l'importance que les «installations de recherche biologique» dont elle avait confirmé l'existence en Ukraine ne tombent aux mains des Russes.

En avril 2020 déjà, l'ambassade des Etats-Unis à Kiev faisait état d'un partenariat avec les autorités ukrainiennes dans ce domaine, sans pour autant évoquer l'éventuelle visée militaire de ces recherches. Au contraire, dénonçant la «désinformation russe», elle présentait cette collaboration comme une manière de «réduire les menaces biologiques».

«Ici, en Ukraine, le programme de réduction des menaces biologiques du ministère américain de la Défense collabore avec le gouvernement ukrainien pour regrouper et sécuriser les agents pathogènes et les toxines présentant un risque pour la sécurité dans les installations gouvernementales ukrainiennes, tout en permettant la recherche pacifique et le développement de vaccins», écrivait ainsi l'ambassade dans un communiqué, précisant que ces «efforts conjoints contribuent à garantir que des agents pathogènes dangereux ne tombent pas entre de mauvaises mains».

Secret défense, d'après Moscou 

A Moscou, le propos est pourtant différent. Igor Kirillov, chef russe des Forces de défense contre les radiations chimiques et biologiques, cité par l'agence Tass le 7 mars, avait fait état d'actes de destruction dans plusieurs laboratoires ukrainiens qui trahiraient, selon lui, un programme militaire. «L’analyse des actes de destruction démontre l’existence de travaux menés sur des agents pathogènes de la peste, de la fièvre charbonneuse et de la brucellose dans le biolaboratoire de Lvov, ainsi qu’avec des agents pathogènes de la diphtérie, de la salmonellose et de la dysenterie dans les laboratoires de Kharkov et de Poltava», affirmait-il, ajoutant : «La nomenclature et le nombre excessif de biopathogènes témoignent de travaux réalisés dans le cadre de programmes biologiques militaires.»

Quelques jours auparavant, c'est le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov qui avait formulé des allégations sur ce sujet. «Nous avons des données selon lesquelles le Pentagone est très préoccupé par le sort des installations chimiques et biologiques en Ukraine. Parce que le Pentagone a construit en Ukraine deux laboratoires militaires biologiques et y a travaillé sur le développement d'agents pathogènes à Kiev et à Odessa. Actuellement ils ont peur de perdre le contrôle de ces laboratoires», avait-il accusé, dans une interview télévisée le 3 mars. «[Les Américains refusent] catégoriquement de créer un mécanisme de vérification dans le cadre de la convention sur l'interdiction des armes biologiques [...] et ils construisent des sites militaires biologiques le long du périmètre de la Russie», avait poursuivi le ministre russe des Affaires étrangères.

A la demande de Moscou, une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU doit avoir lieu ce 11 mars en urgence sur cette présumée fabrication d'armes biologiques en Ukraine.

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