Burkina Faso : au moins 59 personnes tuées lors une explosion près d'une mine d'or artisanale
- Avec AFP

«Les victimes ont été tuées par une explosion occasionnée par un incendie sur une zone d'entreposage de bâtons de dynamite de contrebande» qui fait aussi «office de marché sur le site d'orpaillage», a expliqué à l'AFP un habitant de Gomgombiro.
L'explosion d'un stock de dynamite a tué au moins 59 personnes le 21 février sur un site artisanal d'extraction d'or dans le sud-ouest du Burkina Faso, ont annoncé à l'AFP des sources provinciale et médicale.
L'accident s'est produit dans l'après-midi sur le site d'orpaillage de Gomgombiro. «Nous avons 55 corps sur le site», a déclaré le Haut-commissaire de la province du Poni Antoine Marie Sylvanus Doamba, qui s'est rendu sur les lieux du drame.
La télévision nationale du Burkina Faso a de son côté annoncé un bilan provisoire de 59 morts. Une source hospitalière a dit avoir recensé au moins 55 blessés, dont des femmes et des enfants. «Le bilan pourrait s'alourdir puisque des blessés se trouvent toujours dans un état critique et leur pronostic vital est sérieusement engagé», a-t-elle précisé.
«Les victimes ont été tuées par une explosion occasionnée par un incendie sur une zone d'entreposage de bâtons de dynamite de contrebande» qui fait aussi «office de marché sur le site d'orpaillage», a expliqué un habitant de Gomgombiro. Il a décrit des «scènes d'horreur», des arbres déracinés ou calcinés et un «large cratère» sur les lieux du drame. Selon une source judiciaire, le procureur du Faso s'est rendu sur les lieux pour les constatations d'usage, et «une enquête à été ouverte pour déterminer les circonstances» du drame.
L'or, premier produit d'exportation du Burkina Faso
Le 18 février, deux personnes ont été tuées dans un éboulement survenu dans un site lié à l'exploitation artisanale de l'or dans le village de Kollo, dans le sud du pays. Malgré l'interdiction de l'orpaillage, provoquant régulièrement des éboulements meurtriers, les autorités peinent à contrôler l'exploitation sauvage de l'or, exercée par 1,2 million de personnes, selon des chiffres officiels.
Bien qu'en baisse, la production d'or est devenue en une douzaine d'années le premier produit d'exportation du Burkina Faso, alors qu'il s'agissait auparavant du coton. Le secteur aurifère officiel compte quelque 15 000 emplois directs et 50 000 emplois indirects. Mais le sous-secteur artisanal, aussi appelé orpaillage, emploie 1,5 million de personnes, et génère une production annuelle supplémentaire d'environ 10 tonnes d'or, selon le ministère des Mines.
Le Burkina Faso a été suspendu des instances de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédeao) et de l'Union africaine, sans autres sanctions pour l'instant, après que le lieutenant-colonel Damiba, 41 ans eut pris le pouvoir le 24 janvier à Ouagadougou au terme de deux jours de mutineries dans plusieurs casernes du pays, renversant le président élu Roch Marc Christian Kaboré, accusé notamment de pas avoir réussi à contrer la violence djihadiste qui frappe le Burkina depuis près de sept ans.