Un nouveau variant du VIH plus virulent et hautement transmissible identifié aux Pays-Bas

- Avec AFP

Cette image réalisée grâce à un microscope électronique montre un lymphocyte T attaqué par le VIH© Seth PINCUS, Elizabeth FISCHER, Austin ATHMAN / National Institute of Allergy and Infectious Diseases Source: AP
Cette image réalisée grâce à un microscope électronique montre un lymphocyte T attaqué par le VIH (en jaune).
Suivez RT en français surTelegram

Ce variant ayant infecté 109 personnes est cependant en déclin depuis 2010 et répond aux traitements existants. Il pourrait aider à mieux comprendre comment le virus à l'origine du sida attaque les cellules.

Des chercheurs ont identifié un variant du virus de l'immunodéficience humaine (VIH) très virulent ayant commencé à circuler aux Pays-Bas dans les années 1990. Une découverte scientifique rare qui ne doit pour autant selon eux pas être source de panique.

Ce variant répond en effet aux traitements existants, et est en déclin depuis 2010. «Il n'y a pas de raison de s'alarmer», a ainsi assuré à l'AFP Chris Wymant, chercheur en épidémiologie à l'Université d'Oxford et auteur principal de cette étude, publiée le 3 février dans la revue Science.

Cette découverte pourrait toutefois aider à mieux comprendre comment le virus du VIH, à l'origine de la maladie du sida, attaque les cellules.

Ces travaux démontrent également qu'un virus peut bien évoluer pour devenir plus virulent – une hypothèse scientifique très étudiée en théorie, mais dont il n'existait jusqu'alors que peu d'exemple. Le variant Delta du coronavirus en a récemment été un autre. 

Au total, les chercheurs ont trouvé 109 personnes infectées par ce variant, dont seulement quatre en dehors des Pays-Bas (en Belgique et en Suisse). La majorité était des hommes ayant des rapports avec d'autres hommes, d'un âge similaire aux personnes infectées par le virus en général. Le variant s'est développé à la fin des années 1980 et dans les années 1990, et s'est transmis plus rapidement dans les années 2000. Probablement grâce aux efforts des Pays-Bas pour lutter contre la maladie, il est en déclin depuis 2010.

Il a été nommé «variant VB», pour «variant virulent du sous-type B» – le sous-type le plus répandu en Europe.

Un variant qui entraîne un déclin plus rapide du système immunitaire  

Le virus du VIH est en constante évolution, de telle sorte que chaque personne infectée en présente une version légèrement différente, ce qui n'a la plupart du temps pas d'importance. Mais le variant découvert comporte quant à lui plus de 500 mutations. «Trouver un nouveau variant est normal, mais trouver un nouveau variant avec des propriétés inhabituelles ne l'est pas. D'autant moins avec une virulence accrue», a précisé Chris Wymant.

La première personne identifiée avec ce variant dans le cadre de l'étude a été diagnostiquée en 1992 et la dernière en 2014. Mais d'autres chercheurs ont par la suite identifié quelques personnes diagnostiquées plus tard. Une fois soignées, elles ne présentent pas davantage de risque de complications que les autres. Mais alors, que signifie cette virulence accrue ?

La progression de la maladie est généralement mesurée grâce au nombre de lymphocytes T-CD4 dans le sang. Ces cellules – qui font partie du système immunitaire – sont la cible du virus. Or, les personnes infectées par le variant présentaient un nombre de CD4 plus bas que les autres au moment du diagnostic, avec un déclin estimé comme étant deux fois plus rapide. Les chercheurs ont calculé que, sans traitement, le seuil dangereux de 350 lymphocytes T CD4 par microlitre de sang serait atteint en 9 mois avec ce variant, contre 3 ans pour les autres patients. La charge virale – c'est-à-dire la quantité de virus dans le sang – des personnes infectées par ce variant était également significativement plus élevée. 

En plus de sa virulence, les chercheurs ont par ailleurs montré qu'il était hautement transmissible. Pour cela, ils ont examiné les ressemblances entre les différentes versions du virus chez les patients infectés. Celles-ci étaient très similaires, suggérant que le virus n'avait pas eu le temps d'accumuler beaucoup de mutations avant de passer rapidement d'une personne à l'autre.

Un «avertissement» concernant les variants des virus

Co-auteur de l'étude, l'épidémiologiste Christophe Fraser s'est exprimé en ces termes dans un communiqué : «Nos résultats soulignent l'importance [...] d'un accès régulier à des tests pour les personnes à risque de contracter le VIH, afin de permettre un diagnostic tôt, suivi d'un traitement initié immédiatement après.»

Ce chercheur est à l'origine du projet Beehive, rassemblant les données de patients dans huit pays, dont les Pays-Bas. Utilisées pour ces travaux, elles ont permis le découverte du nouveau variant. Ce projet a précisément été créé en 2014 pour analyser dans quelle mesure les mutations du virus pouvaient avoir un impact sur la maladie développée. 

Les différences de gravité de la maladie d'une personne à l'autre étaient par le passé interprétées comme uniquement liées à la plus ou moins bonne capacité de leur système immunitaire à se défendre. Les chercheurs n'ont cependant pas pu expliquer quelles mutations précises du variant VB provoquaient sa haute virulence, ni par quel mécanisme. Ils espèrent que des études futures y parviendront. 

«Il s'agit d'un avertissement, nous ne devrions jamais être trop présomptueux et présupposer qu'un virus va évoluer pour devenir plus bénin», a enfin souligné Chris Wymant.

Raconter l'actualité

Suivez RT en français surTelegram

En cliquant sur "Tout Accepter" vous consentez au traitement par ANO « TV-Novosti » de certaines données personnelles stockées sur votre terminal (telles que les adresses IP, les données de navigation, les données d'utilisation ou de géolocalisation ou bien encore les interactions avec les réseaux sociaux ainsi que les données nécessaires pour pouvoir utiliser les espaces commentaires de notre service). En cliquant sur "Tout Refuser", seuls les cookies/traceurs techniques (strictement limités au fonctionnement du site ou à la mesure d’audiences) seront déposés et lus sur votre terminal. "Tout Refuser" ne vous permet pas d’activer l’option commentaires de nos services. Pour activer l’option vous permettant de laisser des commentaires sur notre service, veuillez accepter le dépôt des cookies/traceurs « réseaux sociaux », soit en cliquant sur « Tout accepter », soit via la rubrique «Paramétrer vos choix». Le bandeau de couleur indique si le dépôt de cookies et la création de profils sont autorisés (vert) ou refusés (rouge). Vous pouvez modifier vos choix via la rubrique «Paramétrer vos choix». Réseaux sociaux Désactiver cette option empêchera les réseaux sociaux de suivre votre navigation sur notre site et ne permettra pas de laisser des commentaires.

OK

RT en français utilise des cookies pour exploiter et améliorer ses services.

Vous pouvez exprimer vos choix en cliquant sur «Tout accepter», «Tout refuser» , et/ou les modifier à tout moment via la rubrique «Paramétrer vos choix».

Pour en savoir plus sur vos droits et nos pratiques en matière de cookies, consultez notre «Politique de Confidentialité»

Tout AccepterTout refuserParamétrer vos choix