Les autorités maliennes veulent revoir les accords de défense avec Paris
Le 17 janvier, le Mali a demandé à la France de revoir les accords de défense bilatéraux liant les deux pays. Cette demande survient alors que les tensions se multiplient entre Paris et Bamako.
Signe manifeste que les tensions entre Paris et Bamako perdurent, le Mali a demandé à la France de revoir les accords de défense bilatéraux liant les deux pays a annoncé le 17 janvier une source diplomatique française à l'AFP. «Nous avons reçu une demande du Mali et nous sommes en train de l'examiner», a déclaré cette source sans autres précisions.
L'information a par la suite été confirmée par le ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop. «Le Mali a demandé la révision du Traité en matière de défense qui le lie à la France. Les amendements ont été formellement soumis», a-t-il déclaré au journaliste de France 24 Wassim Nasr, qui a retweeté ses propos. Le déploiement des forces armées françaises est encadré par un accord intergouvernemental signé en mars 2013, ainsi qu'un protocole additionnel.
🔴Exclusif: Révision du traité de défense #France#Mali : la #Minusma paie le prix du bras de fer entre Paris et Bamako, quel impact sur le terrain après les déclarations @AbdoulayeDiop8 ministre des affaires étrangères @julienfanciulli@France24https://t.co/6S7m31jujG
— Wassim Nasr (@SimNasr) January 17, 2022
Comme le rappelle l'AFP, le Premier ministre malien, Choguel Kokalla Maïga, avait évoqué le 15 janvier à la télévision nationale la nécessité de revoir ces accords : «Nous voulons relire les accords déséquilibrés qui font de nous un Etat qui ne peut même pas survoler son territoire sans autorisation de la France», avait-il affirmé.
Le Mali avait dénoncé le soir du 12 janvier une violation de son espace aérien auprès de la France, liée à la fermeture de ses frontières en représailles à des sanctions de la Cédéao soutenues notamment par la France. Selon une source militaire française de l'AFP pourtant, «toutes les procédures ont été respectées».
Les tensions entre Paris et Bamako ont notamment ont notamment été ravivées par le présumé recours des autorités maliennes à la société militaire privée russe Wagner, dont plusieurs pays occidentaux – parmi lesquels la France – affirment qu'elle est présente sur le territoire. Une information fermement démenti par le Mali : «C’est une plaisanterie. Dans notre pays, il n’y a pas de Wagner. Nous coopérons d’Etat à Etat. Nous coopérons avec les autorités légitimes russes tout comme nous coopérons avec les autorités turques, américaines… Nous coopérons avec toutes les autorités», résumait ainsi sur RT France le 16 janvier Nouhoum Sarr, deuxième vice-président du Conseil national de transition du pays.
La France et ses alliés européens engagés dans la lutte contre les djihadistes au Mali, ont indiqué de leur côté le 14 janvier qu'ils étaient prêts à maintenir leur présence dans le pays «mais pas à n'importe quel prix».