Afrique du Sud : l'expropriation des terres détenues par les Blancs rejetée par le Parlement

- Avec AFP

Afrique du Sud : l'expropriation des terres détenues par les Blancs rejetée par le Parlement© Guillem SARTORIO Source: AFP
Ferme dans les environs de Groblershoop dans la province du Cap le 15 juin 2020 (image d'illustration)
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Un projet de loi de grande réforme agraire en Afrique du Sud a été rejeté le 7 décembre par l'Assemblée nationale. Il prévoyait l'expropriation par l'Etat, sans indemnisation, de terres détenues en majorité par les Sud-Africains blancs.

Le projet de loi de grande réforme agraire en Afrique du Sud a été rejeté le 7 décembre par l'Assemblée nationale du pays. Chère au président sud-africain Cyril Ramaphosa, qui s'est engagé à corriger ce que lui et son parti – le Congrès national africain (ANC) – considèrent comme des injustices liées à la dépossession de terres durant la période de l'Apartheid, la question de leur redistribution, avec ou sans compensation, est un sujet qui divise et passionne les débats en Afrique du Sud. 

Ce projet prévoyait de facto l'expropriation par l'Etat de terres détenues en majorité par les Sud-Africains blancs au profit de la majorité noire. La proposition de modification de la Constitution n'a pas recueilli la majorité des deux tiers auprès des 400 députés. Elle a été rejetée par 204 voix pour et voix 145 contre.

Un quart de siècle après la fin de l'Apartheid et les premières élections démocratique en 1994, les trois quarts des terres agricoles du pays sont encore aux mains de la communauté blanche, qui ne représente que 8% des 59 millions d'habitants. Un comité représentatif a planché ces dernières années sur cette modification de la loi visant à «remédier à un crime inhumain, un crime contre la majorité africaine», a estimé avant le vote le porte-parole de l'ANC, le parti historique de Mathole Motshekga. 

Mais le parti de Cyril Ramaphosa a été contré de toutes parts. La première organisation politique d'opposition, l'Alliance démocratique (DA) a affirmé que le projet violait le droit de la propriété et engendrait un sentiment d'incertitude. «Ce n'est pas ce dont le pays a besoin en cette période de marasme économique du à la pandémie de Covid», a déclaré Annelie Lotriet, une membre du DA. 

A l'autre bout de l'échiquier, le parti radical des Combattants pour la liberté économique (EFF) emmené par Julius Malema, qui agite sans relâche devant son électorat majoritairement noir la promesse d'expropriations sans compensation, a lui aussi rejeté un projet de loi qui selon lui ne va pas assez loin. «Nous voulons que l'Etat soit le gardien de la terre», a-t-il assené. 

Un projet qui suscite des inquiétudes au sein des investisseurs et des entreprises

Le projet avait également suscité des inquiétudes chez les investisseurs et les entreprises du pays – notamment dans le secteur minier – malgré les promesses de Cyril Ramaphosa de les épargner. 

Selon la spécialiste en droit foncier au sein du groupe de défense Legal Resources Centre, Wilmien Wicomb, le chapitre est toutefois loin d'être clos. Un projet de loi distinct portant sur l'expropriation est en cours d'examen au Parlement et devrait être voté l'année prochaine. «C'est en fait beaucoup plus important», estime Wilmien Wicomb avant d'ajouter : «Ce texte permettra à l'Etat d'exproprier et de savoir dans quel cas il peut ne pas payer de compensation.»

Une autre proposition sur la redistribution des terres est également à l'étude. «Nous travaillons pour que les habitants de ce pays aient un accès équitable à la terre, car les modèles inégaux et biaisés en matière de propriété foncière ne peuvent pas durer», a déclaré à l'AFP le ministre de la Justice sud-africain, Ronald Lamola.

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