La Suisse, seul pays d'Europe à organiser un référendum sur le pass sanitaire
Les Suisses sont appelés aux urnes ce 28 novembre pour s’exprimer sur la nouvelle mouture de la loi Covid-19, qui introduit notamment le pass sanitaire. De nouvelles manifestations sont attendues par la police au fil de la journée.
La seconde version de la loi Covid-19 fait l’objet d’une votation en Suisse сe 28 novembre. Il s’agit de la deuxième fois que les citoyens helvètes s’expriment sur cette loi, dont la nouvelle mouture introduit le pass sanitaire. Il s'agit du premier pays européen à organiser un référendum pour approuver ce certificat. La campagne a été marquée par de nombreuses manifestations, parfois violentes, ce qui fait craindre à la police de nouveaux rassemblements au fil de la journée.
Le référendum du 28 novembre portant sur la loi Covid-19 a notamment été initié par des citoyens opposés au pass sanitaire. Les Amis de la Constitution a été l’un des collectifs les plus actifs durant la campagne, aux côtés de partis politiques comme l'Union démocratique du centre (UDC, conservateur). Cependant, le dernier sondage de l'institut gfs.bern, réalisé entre le 3 et le 11 novembre, donnait 61% des sondés soutenant la loi, un chiffre relativement stable dans le temps. Les premières tendances confirme cet étiage, le même institut annonçant ce 28 novembre la victoire du oui.
Lors de la première votation sur la loi Covid en juin, le texte avait été approuvé par 60% des votants. La nouvelle mouture introduisant le pass sanitaire provoquerait en revanche un «apartheid sanitaire», selon les Amis de la Constitution. Du côté de l’UDC, son président Marco Chiesa a estimé que cela diviserait les citoyens suisses «entre les vaccinés et les non-vaccinés». «Nous devons refuser cette scission», a-t-il ajouté.
Pays peu réputé pour ses manifestations ou ses heurts avec la police, le siège du gouvernement mais aussi du Parlement à Berne ont pourtant été bloqués, conséquence de rassemblements interdits et de nombreux débordements ayant rythmé la campagne. Les heurts demeuraient toutefois moins violents que ceux que connaissent actuellement la Martinique, la Guadeloupe ou même les Pays-Bas.
Berne ne souhaite pas durcir les restrictions sanitaires
Le gouvernement fédéral a refusé de durcir les restrictions sanitaires en vigueur, arguant que l’occupation des lits de soins intensifs pour les personnes atteintes du Covid-19 restait faible, à hauteur de 20%. «La situation est pour l’instant maîtrisée», a ainsi déclaré Alain Berset, le ministre suisse de la Santé. La Suisse compte par ailleurs une couverture vaccinale de 65%.
De nombreuses figurent politiques militent en outre en faveur de la vaccination contre le Covid-19, à l’instar d’Alain Berset. Le ministre suisse de la Santé a en revanche fait l’objet de menaces de mort et bénéficie désormais d’une protection policière. Le président de la Confédération helvétique, Guy Parmelin, a également lancé un appel à la vaccination dans des journaux dominicaux.
Il s’agit pour rappel d’un référendum d’initiative populaire, consacré par les articles 138 et 139 de la Constitution fédérale suisse. Ils permettent à 100 000 citoyens d’amorcer une initiative pour une votation populaire, sous réserve que cette initiative soit elle-même approuvée par référendum s’il s’agit d’une révision totale de la Constitution. L’article 140 de la Constitution suisse liste plus précisément les domaines soumis à un référendum obligatoire. Autre spécificité : un contre-projet peut-être proposé le jour du scrutin par l’Assemblée fédérale.