Xi Jinping met en garde contre un climat de «guerre froide» dans la zone Asie-Pacifique
Quelques jours avant un sommet avec son homologue américain Joe Biden, le président chinois Xi Jinping a estimé que les relations entre la Chine et les Etats-Unis se trouvaient actuellement «à un moment historique critique».
Le président chinois Xi Jinping a évoqué ce 11 novembre l'émergence d'un climat de «guerre froide» dans la région Asie-Pacifique alors que les tensions ne cessent d'augmenter entre Pékin et Washington, notamment autour de Taïwan. A l'approche d'un sommet virtuel avec le président des Etats-Unis Joe Biden, Xi Jinping a par ailleurs jugé que tous les pays de la région devaient travailler ensemble pour faire face à des défis communs, de la pandémie de Covid-19 au commerce, en passant par la problématique climatique.
«Les tentatives de tracer des démarcations idéologiques ou de former de petits groupes reposant sur la géopolitique sont vouées à l'échec. La région Asie-Pacifique ne peut ni ne doit retomber dans les confrontations et les divisions de la guerre froide», a-t-il déclaré au cours d'une conférence virtuelle en marge du sommet du Forum de Coopération économique Asie-Pacifique (Apec).
Ces déclarations interviennent quelques heures après l'annonce surprise des Etats-Unis et de la Chine, au sommet de Glasgow, de redoubler conjointement d'efforts pour lutter contre le réchauffement climatique. Le leader chinois n'a pas expressément évoqué cet accord, mais a assuré que tous les pays pouvaient s'«engager sur la voie d'un développement durable à faible émission de carbone». «Ensemble, nous pouvons ouvrir la voie à un avenir plus vert», a-t-il déclaré.
Les deux pays ont tout à gagner dans la coopération
Les dirigeants américain et chinois devraient «bientôt» s'entretenir virtuellement, selon le secrétaire d'Etat des Etats-Unis Antony Blinken. Mais bien que l'administration Biden ait identifié l'environnement comme un possible terrain d'entente entre la Chine et les Etats-Unis, les tensions montent dans la région Asie-Pacifique.
Pékin a intensifié ses activités militaires près de Taïwan, qu'il considère comme une de ses provinces. Début octobre, un nombre record d'avions chinois a pénétré dans la zone d'identification de la défense aérienne de l'île. En réaction, le secrétaire d'État américain Antony Blinken a affirmé le 10 novembre que les Etats-Unis veilleraient à ce que Taïwan puisse se défendre afin d'éviter que quiconque «tente de perturber le statu quo par la force».
Les eaux de la mer de Chine méridionale au centre du jeu
La Chine revendique également la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, riche en ressources, par laquelle transitent chaque année des milliards de dollars d'échanges maritimes, rejetant les revendications concurrentes de Brunei, de la Malaisie, des Philippines, de Taïwan et du Vietnam.
Dans ce contexte, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et l'Australie ont scellé en septembre une alliance de défense permettant à l'Australie d'acquérir des sous-marins à propulsion nucléaire utilisant la technologie américaine. Même si la livraison n'est pas prévue avant plusieurs années et que la Chine n'est pas explicitement citée, l'annonce a provoqué la colère de Pékin et, séparément, déclenché un important incident diplomatique avec la France à qui le contrat sur les sous-marins était initialement promis.
Mais la deuxième économie mondiale avait déjà fait un pas vers son rival dans la soirée du 9 novembre. «Les relations entre la Chine et les États-Unis se trouvent actuellement à un moment historique critique. Les deux pays ont tout à gagner dans la coopération et tout à perdre dans la confrontation», a souligné Xi, selon un communiqué de l'ambassade.