Affaire des sous-marins : Beaune appelle les pays européens à faire preuve d'unité et de fermeté
- Avec AFP
Clément Beaune s'est félicité le 21 septembre du soutien de l'UE dans la crise entre la France et les Etats-Unis. Le secrétaire d'Etat a également estimé que cette crise aura un impact sur le traité de libre-échange entre l'UE et l'Australie.
Le secrétaire d'Etat français aux Affaires européennes Clément Beaune s'est félicité à Bruxelles le 21 septembre du «soutien total» de l'Union Européenne (UE) dans la crise entre Paris et Washington, plaidant pour davantage de souveraineté et d'autonomie des Vingt-Sept.
«Le soutien à la France a été extrêmement net» a-t-il estimé lors de la réunion des ministres européens des Affaires étrangères en marge de l'Assemblée générale de l'ONU.
«Nous devons être plus souverains, plus autonomes, plus capables de défendre nos intérêts», a-t-il plaidé, à la suite de la crise déclenchée par l'alliance indo-pacifique entre Washington, Londres et Canberra, qui a entraîné la rupture par l'Australie d'un contrat de construction de sous-marins par la France. Il ne s'agit pas d'«un sujet français» mais d'«un sujet européen», a-t-il affirmé.
«On n'est pas dans un monde gentil, facile, et les Européens doivent être fermes et unis», a poursuivi Clément Beaune. Interrogé sur la suite de la crise transatlantique, il a annoncé que la prochaine étape serait la discussion prévue entre les présidents américain Joe Biden et français Emmanuel Macron, qui devrait avoir lieu dans les prochains jours.
Le libre-échange entre l'Union européenne et l'Australie sur la sellette ?
Concernant l'avenir des négociations du traité de libre-échange entre l'UE et l'Australie, qui doit donner lieu à une nouvelle réunion en octobre, le responsable français s'est montré ferme : «On ne peut pas faire comme si de rien n'était [...] nous devons ouvrir toutes les options.»
Il a par ailleurs refusé de mettre sur le même plan la levée par Washington des restrictions aux voyages internationaux, vue par certains comme un geste d'apaisement, et la crise des sous-marins: «On ne met pas dans la balance des règles sanitaires et une question géopolitique ou stratégique.»
Alors que la mise en œuvre difficile du traité du Brexit sera l'un des sujets de la discussion, il a regretté que les accords nord-irlandais concernant la pêche ne soient «pas bien appliqués et pas parfaitement respectés». «C'est une question d'intérêt des Européens [...] On ne peut pas dire "on prend ce qui nous arrange et on laisse tomber ce qui ne nous arrange pas.", quand on est britanniques», a-t-il lancé. «Cette confiance, ce respect des accords sont essentiels, cela devrait aller de soi».