La CEDH incite la Lettonie et à la Pologne à aider les migrants bloqués à la frontière biélorusse
- Avec AFP
Dans un communiqué paru le 25 août, la CEDH a annoncé la prise d'une mesure provisoire à l'encontre de la Pologne et de la Lettonie. La CEDH souhaite les inciter à accepter les migrants bloqués à leurs frontières respectives avec la Biélorussie.
La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a demandé le 25 août à la Pologne et à la Lettonie de fournir de l'aide aux migrants qui se trouvent à la frontière avec la Biélorussie, et ce jusqu'au 15 septembre.
La Cour a exigé que les autorités lettones et polonaises «fournissent à tous les demandeurs de la nourriture, de l'eau, des vêtements, des soins médicaux adéquats et si possible, des abris temporaires», en application de l'article 39 de son règlement, selon un communiqué.
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— ECHR CEDH (@ECHR_CEDH) August 25, 2021
Cet article permet de saisir la CEDH selon une procédure d'urgence lorsque les requérants sont exposés à «un risque réel de dommages irréparables». «Cette mesure ne doit pas être comprise comme exigeant que la Pologne ou la Lettonie laissent entrer les demandeurs sur leur territoire», ont précisé les juges européens.
Une saisine de la CEDH opérée par des migrants
Les migrants qui ont saisi la CEDH sont composés de 32 Afghans et 41 Kurdes irakiens, selon le communiqué de la Cour qui ajoute que ces personnes «cherchent à entrer soit en Lettonie soit en Pologne, dans le but de demander une protection internationale». Ne pouvant pas entrer dans ces pays, ni retourner en Biélorussie, ces migrants «sont donc coincés aux frontières», explique la CEDH.
Des milliers de migrants, pour la plupart originaires du Moyen-Orient, ont franchi la frontière biélorusso-européenne ces derniers mois, ce que l'Union européenne considère comme une forme de représailles du gouvernement biélorusse face aux sanctions de plus en plus sévères que l'UE lui impose.
Les Premiers ministres d'Estonie, de Lettonie, de Lituanie et de Pologne ont assuré récemment dans une déclaration commune que l'afflux des migrants avait été «planifié et systématiquement organisé par le gouvernement d'Alexandre Loukachenko».
La Pologne a quant à elle annoncé le 23 août vouloir ériger une «solide clôture» de barbelés, haute de 2,5 mètres, à la frontière polono-biélorusse et y augmenter ses effectifs militaires pour empêcher les migrants de pénétrer sur son sol. Des organisations polonaises des droits de l'Homme et l'opposition libérale accusent le gouvernement nationaliste-conservateur polonais de refuser de secourir les personnes ayant besoin d'aide et d'ainsi violer le droit international.