Afflux de migrants afghans : la Turquie accélère la construction d'un mur à sa frontière avec l'Iran
L'opposition turque fait pression depuis plusieurs semaines sur son gouvernement pour freiner l'afflux de migrants en provenance d'Afghanistan. Dans ce contexte, les autorités ont accéléré la construction d'un mur à la frontière avec l'Iran.
Depuis plusieurs mois, selon l'AFP, la Turquie est confrontée à l'afflux de migrants afghans qui entrent sur son territoire depuis sa frontière avec l'Iran – un phénomène qui risque de s'aggraver au vu des bouleversements que connait actuellement l'Afghanistan.
Dans ce contexte, selon la même source, Ankara a accéléré ces derniers jours la construction d'un mur frontalier avec l'Iran. Pour l’instant, rapporte Le Parisien, une section de cinq kilomètres est en construction (l'objectif étant un mur de 295 kilomètres de long renforcé par des fils barbelés et des tranchées).
S'adressant aux commandants des unités de cette frontière, le président Recep Tayyip Erdogan a déclaré le 15 août, selon l'agence TRT : «Nos murs à ces frontières sont nos murs de sécurité. Lorsque vous réussirez, le fardeau des forces armées turques et de nos forces de sécurité sera plus léger. Je vous félicite et vous souhaite un succès continu.»
Le lendemain, le chef d'Etat a déclaré que son pays était confrontée à une vague migratoire croissante d'Afghans qui transitent par l'Iran. «Nous allons continuer de fournir des efforts pour permettre le retour de la stabilité dans la région, à commencer par l'Afghanistan», a-t-il également fait savoir, alors qu'il s'exprimait à Istanbul en présence de son homologue pakistanais Arif Alvi. «Pour cela, il nous faut poursuivre et renforcer notre coopération avec le Pakistan», a ajouté le président Erdogan.
Le thème de l'immigration clandestine afghane a occupé une place importance dans les débats politiques en Turquie ces dernières semaines, l'opposition pressant le gouvernement de prendre des mesures fortes pour enrayer l'afflux. Le pays accueille déjà, à ce jour, 3,7 millions de Syriens ayant fui la guerre.
En Afghanistan, après une fulgurante offensive, les insurgés islamistes taliban ont pris le contrôle en à peine dix jours de quasiment tout le pays puis ont investi le 16 août le palais présidentiel à Kaboul, déserté par le président Ashraf Ghani, en fuite à l'étranger.