«L'administration Biden nous espionne» : révélations explosives d'un journaliste vedette de Fox News
Le journaliste de Fox News Tucker Carlson soutient que l'administration Biden, par l'intermédiaire de la NSA, l'a espionné lui et son équipe «pour des raisons politiques». L'agence s'est défendue dans un court communiqué. Sans convaincre.
«Il est illégal pour la NSA d'espionner des citoyens, c'est un crime. Ce n'est pas un pays du tiers-monde, des choses comme ça ne devraient pas arriver aux Etats-Unis. Mais malheureusement elles arrivent, et dans ce cas elles sont arrivées» : le 28 juin, Tucker Carlson, journaliste phare du média conservateur Fox News a révélé à l'antenne que son équipe avait été mise sous surveillance par la NSA.
«Hier, un lanceur d'alerte au sein du gouvernement américain nous a contactés pour nous prévenir que la NSA surveille nos communications et a l'intention de les faire fuiter dans une tentative de faire retirer l'émission de l'antenne», a-t-il déclaré, expliquant que la guerre contre le terrorisme, qui dure depuis 20 ans, avait changé d'objectif, et qu'elle était désormais dirigée contre les citoyens américains.
Tucker Carlson says a whistleblower told him that he is being spied on by the NSA and that he filed a FOIA request for information:
— Daily Caller (@DailyCaller) June 29, 2021
"The Biden administration is spying on us. We have confirmed that." pic.twitter.com/LY2vmDLFTK
«Le lanceur d'alerte, nous a répété un sujet sur lequel nous travaillions, qui n'a pu venir que des mes messages téléphoniques ou de mes e-mails. Il n'y a pas d'autre source possible pour cette information. La NSA s'est saisie de cette information sans que nous n'en ayons connaissance, et l'a fait pour des raisons politiques. L'administration Biden nous espionne», a-t-il ainsi accusé.
La NSA se défend mais ne convainc pas
Extrêmement critiquée depuis les révélations du lanceur d'alerte Edward Snowden, l'omnipotente NSA se retrouve donc dans l'œil du cyclone au Etats-Unis, de nouveau accusée de diriger son immense réseau de surveillance contre ses propres citoyens. Une accusation contre laquelle l'agence s'est défendue de manière quelque peu sibylline : adressant la polémique dans un tweet, la NSA a assuré qu'à «de rares exceptions», elle ne ciblait pas les citoyens américains sans avoir de mandat qui l'y autorise explicitement.
A statement from NSA regarding recent allegations: pic.twitter.com/vduE6l6YWg
— NSA/CSS (@NSAGov) June 30, 2021
Mais selon le journaliste Glen Greenwald – à l'origine des révélations d'Edward Snowden en 2013 sur l'espionnage de citoyens américains par la NSA, sans mandat et sans que ceux-ci en soient informés – l'explication avancée par l'agence est fallacieuse. «La NSA utilise ce même mensonge depuis des années : elle peut espionner les communications des citoyens américains sans les "cibler"», a-t-il souligné, notant par ailleurs que l'agence disposait «de pouvoirs extrêmement larges pour collecter des communications sans "cibler" une personne».
First, it's bizarre that @NSAGov allow no replies.
— Glenn Greenwald (@ggreenwald) June 30, 2021
Second, NSA has used this same deceit for years: they can spy on US citizens' communications without "targeting" the American.
Third, NSA has extremely broad authorities to collect communications without "targeting" a person. https://t.co/vAgaSS0x1k
Rappelant ses enquêtes sur le sujet, basées sur des documents «top secret» de l'agence, Glen Greenwald, martèle que «la NSA collecte, stocke et surveille les communications des Américains sans mandat et sans "cibler" l'Américain», et que la NSA «ment constamment sur la procédure FISA [Foreign Intelligence Surveillance Act, qui permet d'obtenir un mandat]».
Et de conclure sur le fait que l'agence ne permette pas au public de répondre sous son propre tweet, évitant ainsi de s'exposer à une contre-argumentation : «C'est ce que l'on fait lorsqu'on est une agence d'Etat chargée de la sécurité et conçue pour mentir au public, et que l'on veut que personne ne voie le démantèlement des affirmations trompeuses et de la propagande que l'on publie. C'est juste bizarre.»