«Régimes libéraux-totalitaires»: le chef du renseignement russe étrille les démocraties occidentales
Des Etats devenus policiers, contrôlés par une élite oligarchique inamovible et dans lesquels les médias sont monopolisés : pour le chef du renseignement extérieur russe l'état actuel de l'Occident rappelle la fin de l'Union soviétique.
S'exprimant lors de la neuvième édition de la Conférence de Moscou sur la sécurité internationale le 23 juin, le chef du service russe de renseignement extérieur (SVR) a longuement critiqué les Etats-Unis et certains autres pays occidentaux qui se présentent comme des «modèles de démocratie libérale» et qui, selon lui, se transforment de plus en plus en des «régimes totalitaires», rappelant «la fin de l'Union soviétique».
«A mon avis, aux Etats-Unis et dans un certain nombre de pays occidentaux, il y a presque tous les signes d'une dictature totalitaire selon le modèle de Zbigniew Brzezinski. Regardez, с'est l'idéologie, la monopolisation des médias, le caractère policier de l'Etat, l'inamovibilité des élites oligarchiques et même l'économie planifiée, si l'on prend en compte le caractère illégal des sanctions imposées par les pays occidentaux», a ainsi déclaré Sergueï Narychkine.
«C'est une situation assez intéressante, qui rappelle l'histoire de la fin de l'Union soviétique. L'Occident essaie d'imposer à tout le monde des orientations idéologiques auxquelles il ne croit pas lui-même et qu'il réfute constamment par sa propre politique intérieure», a-t-il poursuivi.
Les Etats-Unis et d'autres pays soi-disant exemplaires dans le domaine de la démocratie libérale font semblant de ne pas remarquer qu'ils se transforment rapidement en régimes libéraux-totalitaires
«Il est étonnant de voir comment l'Occident essaie de diviser notre monde diversifié en deux camps complètement artificiels, un soi-disant démocratique et un soi-disant autoritaire», a encore noté Sergueï Narychkine, remarquant que la Russie, la Chine et l'Iran avaient été placés de facto dans le deuxième camp, de même que la Turquie, alliée de l'OTAN, et même sur certaines questions, la Pologne, un Etat pourtant membre de l'UE.
«Les Etats-Unis et d'autres pays soi-disant exemplaires dans le domaine de la démocratie libérale font semblant de ne pas remarquer qu'ils se transforment rapidement en régimes libéraux-totalitaires. Je n'ai pas fait de lapsus, en régimes libéraux-totalitaires», a-t-il conclu.
Le chef du renseignement extérieur a toutefois qualifié le sommet américano-russe en Suisse, au début du mois, de tournant potentiel, notant qu'il espérait voir l'Occident utiliser «l'esprit de Genève pour essayer de construire un monde plus sûr et plus juste».
De son côté l'Occident, et en particulier les Etats-Unis et l'Union européenne, pointent régulièrement du doigt la Russie sur le thème des droits de l'Homme, l'accusant de malmener des opposants au gouvernement tels que Alexeï Navalny. Cette affaire a notamment servi de déclencheur à un certain nombre de sanctions à l'égard de la Russie.