«On licencie ces personnes» : Facebook traque sans relâche ses lanceurs d'alerte
Dans le cadre d'une visioconférence interne destinée aux salariés de Facebook, la direction du réseau social a revendiqué une chasse ouverte aux lanceurs d'alerte de l'entreprise. Le média Project Veritas a fait fuiter la vidéo.
Le 5 juin, le média conservateur américain Project Veritas – connu pour diffuser des enregistrements en caméras cachées – a mis en ligne un échange entre Mark Zuckerberg, patron de Facebook, et sa vice-présidente, Heidi Swartz, par ailleurs en charge des enquêtes internes.
Quand des gens font fuiter des informations [internes à Facebook], nous déployons de nombreux efforts pour les retrouver, on licencie ces personnes
Les deux hauts responsables y évoquent, dans le cadre d'une visioconférence destinée aux salariés de l'entreprise, les mesures prises par Facebook à l'encontre des lanceurs d'alerte au sein du groupe, qu'ils qualifient à plusieurs reprises de «leakers», qu'on pourrait traduire en français par «faiseurs de fuites». Soulignant les dangers qui planaient pour les salariés de Facebook dont les noms étaient rendus publics dans le cadre de certaines fuites, Mark Zuckerberg a expliqué prendre la question très au sérieux. «J'ai déjà été clair sur la question, quand des gens font fuiter des informations [internes à Facebook], nous déployons de nombreux efforts pour les retrouver. On licencie ces personnes et on utilise [à leur encontre] les recours à notre disposition lorsque nous les identifions», a notamment déclaré le patron de Facebook avant de laisser la parole à la vice-présidente du groupe.
Certaines personnes pensent qu'il y a de bonnes et de mauvaises fuites, mais elles sont toutes dommageables
«Lorsque nous découvrons des fuites, et cela arrive souvent, nous appliquons une tolérance zéro, nous licencions [les responsables] et nous envisageons d'autres mesures contre eux, comme des actions en justice», a-t-elle alors expliqué. «Les fuites menacent notre "culture ouverte", comme l'a dit Mark. Et elles encouragent généralement d'autres fuites. Certaines personnes pensent qu'il y a de bonnes et de mauvaises fuites, mais elles sont toutes dommageables, ce n'est pas la bonne façon de provoquer un changement», a encore déclaré Heidi Swartz lors de cette visioconférence destinée aux employés.
Fait notable, dans cette nouvelle vidéo publiée par Project Veritas, la direction de Facebook fait à plusieurs reprises directement allusion à une fuite qu'avait récemment mise en ligne Project Veritas. Les révélations contenues dans cette précédente vidéo portaient sur les efforts déployés par la firme californienne pour «lutter contre les hésitations [de la population] à se faire vacciner». Une démarche que défend toujours la vice-présidente du groupe qui revendique pour sa part «une position ferme contre les informations, [...] la désinformation [...] sur les vaccins».
Ainsi que s'en félicitent le patron de Facebook et sa vice-présidente dans leurs derniers échanges, l'employé à l'origine des fuites a rapidement été retrouvé et licencié par l'entreprise. Là encore, Project Veritas avait publié une vidéo après avoir réussi à s'immiscer dans l'entretien en ligne auquel le salarié en question avait été convié par Facebook, afin de lui signifier les modalités de son licenciement.