Caracas dénonce «l'enlèvement» de huit soldats vénézuéliens par un groupe armé colombien

- Avec AFP

Caracas dénonce «l'enlèvement» de huit soldats vénézuéliens par un groupe armé colombien© MANAURE QUINTERO Source: Reuters
Le ministre vénézuélien de la Défense Vladimir Padrino Lopez le 5 avril 2021 (image d'illustration).
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Le ministre vénézuélien de la Défense a dénoncé «l'enlèvement» de huit soldats par un groupe armé d'irréguliers colombiens, dans le sud-ouest du Venezuela, près de la Colombie, une zone où se déroulent des combats avec l'armée depuis le 21 mars.

Le Venezuela, par l'intermédiaire de son ministre de la Défense, Vladimir Padrino Lopez, a dénoncé le 15 mai «l'enlèvement» de huit soldats par un groupe armé colombien. «Pendant les combats, huit militaires professionnels ont été capturés. Nous avons reçu des preuves de vie le 9 mai. Nous dénonçons devant la communauté internationale [...] l'infâme enlèvement de ces soldats», a déclaré Vladimir Padrino Lopez, dans un communiqué lu à la télévision, confirmant l'annonce faite le 10 mai par une ONG de défense des droits de l'Homme.

«Nous exigeons de leurs ravisseurs [...] la préservation de leur vie et de leur intégrité physique [...] Nous avons effectué des contacts conduisant à leur libération prochaine et la Chancellerie [ministère des Affaires étrangères] se coordonne avec le Comité international de la Croix-Rouge pour faire le lien avec nos frères combattants», a ajouté le ministre. 

Le 10 mai, l'ONG Fundaredes, très critique du gouvernement vénézuélien, avait rendu public un communiqué émanant d'un groupe dissident des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc). Dans le texte, ce groupe disait avoir «capturé comme prisonniers de guerre» huit soldats dont il donnait l'identité. Il en appelait «aux bons offices de la Croix-Rouge», à qui il disait vouloir les remettre. Jointe par l'AFP, la Croix-Rouge avait reconnu avoir pris connaissance du texte sans vouloir faire d'autres déclarations, son travail humanitaire «étant régi par des principes de neutralité et de confidentialité». 

Une région touchée par l'insécurité

Depuis fin mars, les combats dans cette région de grande insécurité et à la frontière poreuse ont fait 16 morts du côté de l'armée, selon le bilan officiel du ministère vénézuélien de la Défense qui a fait état de «pertes» infligées à l'ennemi et de plus d'une trentaine de prisonniers. Des milliers de civils ont fui le secteur.

Caracas, qui renforce régulièrement ses troupes dans la zone, dit avoir lancé en mars des opérations pour libérer son territoire de toute incursion de groupe armé colombien. Le Venezuela accuse ces groupes d'avoir posé des mines antipersonnel et d'être en cheville avec le narcotrafic. Il accuse aussi le président colombien Ivan Duque d'être impliqué. 

Selon une source sécuritaire en Colombie citée par l'AFP, ces éléments sont des dissidents de l'ex-guérilla des Farc. Bien que la plupart des 13 000 membres de l'ex-guérilla marxiste aient déposé les armes, des factions «dissidentes» n'ont pas accepté le processus de paix signé en 2016 en Colombie. 

Ces groupes sans commandement unifié, financés par le trafic de drogue et les mines clandestines, se sont renforcés dans des zones isolées, selon le renseignement militaire colombien.

Le président Nicolas Maduro a reconnu la possibilité que ces groupes soient des dissidents des Farc.

Malgré 2 200 kilomètres de frontière commune, le Venezuela et la Colombie n'ont plus de relations diplomatiques depuis que Bogota a reconnu l'opposant Juan Guaido comme président intérimaire du Venezuela en 2019. Les relations entre les deux voisins opposés idéologiquement sont très tendues.

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