Liban : le bras de fer entre le Premier ministre et le président prive le pays de gouvernement

- Avec AFP

Liban : le bras de fer entre le Premier ministre et le président prive le pays de gouvernement© REUTERS / DALATI NOHRA
Le Premier ministre désigné Saad al-Hariri et le président Michel Aoun se sont rencontrés le 22 mars à Baabda pour évoquer la formation du futur du gouvernement.
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Le Premier ministre libanais Saad Hariri et le président Michel Aoun n'ont pas réussi à s'entendre sur la composition du gouvernement. De son côté, la France a appelé l'UE à exercer des pressions sur les responsables du pays.

Le Premier ministre désigné du Liban, Saad Hariri, et le président libanais, Michel Aoun, se sont rencontrés à Baabda le 22 mars et ont échoué une nouvelle fois à se mettre d'accord sur la formation d'un gouvernement après plusieurs mois d'un blocage persistant.

Dans une allocution télévisée retransmise depuis le palais présidentiel, Saad Hariri s'en est violemment pris à Michel Aoun à l'issue de la rencontre, lui reprochant d'entraver la formation du gouvernement en insistant sur une minorité de blocage au sein de la prochaine équipe ministérielle et en cherchant à imposer une répartition partisane.  

Qualifiant son projet de formation gouvernementale d'«unique et dernière chance pour le pays», Saad Hariri a réitéré sa volonté de faire appel à des technocrates chargés «de lancer des réformes et de stopper l'effondrement, sans entraves ni considérations partisanes étroites». Il a par ailleurs assuré avoir soumis au président Michel Aoun cette «ébauche» de gouvernement «depuis 100 jours» mais qu'il restait ouvert à «toute suggestion ou amendement». 

Saad Hariri milite pour la formation d'un gouvernement de technocrates, transpartisan, notamment dans le but de relancer les négociations avec le Fonds monétaire international et de «restaurer la confiance de la communauté internationale». La France est de son côté très favorable à cette proposition.

Forte dépréciation de la livre et explosion de la pauvreté 

Depuis le 10 août 2020, date de la démission du cabinet de Hassane Diab suite aux explosions du port de Beyrouth qui avaient fait de nombreux morts, le Liban est sans gouvernement. Saad Hariri a été désigné en octobre pour mettre sur pied une nouvelle équipe ministérielle.

Le pays ne cesse de s'enfoncer dans la crise économique avec une forte dépréciation de la livre libanaise, ainsi qu'une explosion de la pauvreté et du chômage. Tous les indicateurs ont viré au rouge vif dans un Liban où l'érosion du pouvoir d'achat et la précarisation ne cessent d'alimenter la colère de la population, avec des manifestations et des blocages sporadiques de routes.

Les injonctions de la communauté internationale n'ont pas fait bouger une classe politique qui a déjà survécu à l'automne 2019 à un soulèvement populaire inédit fustigeant la «corruption» et l'«incompétence» de ses dirigeants.

Paris demande à l'UE d'accroître les pressions sur les dirigeants libanais

Malgré les accusations d'ingérences dans le dossier libanais, le chef de la diplomatie française Jean-Yves le Drian a réclamé des «leviers» à l'Union européenne afin de «faire pression» sur les responsables libanais. 

«Je veux que l'on puisse échanger ensemble sur les leviers qui nous permettraient de faire pression auprès des autorités libanaises, pour qu'elles bougent», a lancé le ministre français des Affaires étrangères à Bruxelles lors d'une réunion avec ses homologues de l'UE. Une source diplomatique française évoquait même la menace de «sanctions».

Devant le Conseil de sécurité de l'ONU, une responsable onusienne avait exhorté le 18 mars les autorités libanaises «à agir de toute urgence» alors que «rien ne semble indiquer qu'on se dirige vers un déblocage», affirmait le quotidien francophone L'Orient-Le Jour.

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