Attentats terroristes de 2015 à Paris : quatorze complices présumés seront jugés en Belgique
- Avec AFP
Le 24 février, quatorze complices présumés des djihadistes qui ont attaqué Paris le 13 novembre 2015 ont été renvoyés devant un tribunal belge. La plupart devront répondre de «participation aux activités d'un groupe terroriste».
Le 24 février 2021, quatorze complices présumés des commandos djihadistes qui avaient attaqué Paris le 13 novembre 2015 (responsables notamment de la tuerie du Bataclan), ont été renvoyés devant un tribunal correctionnel en Belgique, a annoncé le parquet fédéral belge. Les suspects renvoyés au tribunal ne seront pas tous jugés pour les mêmes charges, a précisé le porte-parole du parquet fédéral belge, Eric Van Duyse, auprès de l'AFP.
Ces individus sont soupçonnés d'avoir transporté, hébergé ou aidé matériellement les assaillants à partir du territoire belge et ne sont donc pas retenus dans le cadre de la procédure française.
Parmi les 20 inculpés du dossier belge, la chambre du conseil de Bruxelles a aussi prononcé cinq non-lieux et une disjonction, rattachant le cas d'un inculpé à une autre affaire, a précisé un porte-parole du parquet fédéral. Mais la plupart d'entre eux (douze selon les requêtes du parquet) devront répondre de «participation aux activités d'un groupe terroriste» et deux seront jugés en leur absence car ils n'ont jamais été arrêtés et sont probablement morts en Syrie bien que la justice belge ne dispose d’aucune preuve formelle.
20 personnes renvoyées devant la cours d'assises spéciale de Paris, ouverture du procès le 8 septembre 2021
Dans ce dossier baptisé «Paris Bis », les enquêteurs ont ciblé toutes les formes de soutien apportées aux auteurs, y compris l'aide apportée à Salah Abdeslam, seul membre encore en vie des commandos ayant frappé Paris, et dont la cavale a duré quatre mois jusqu'à son arrestation dans la capitale belge le 18 mars 2016.
L'un des suspects, Abid Aberkane, sera aussi jugé pour avoir caché au domicile de sa mère le djihadiste en fuite les derniers jours ayant précédé son arrestation. Sa mère figurait aussi parmi les inculpés mais elle avait bénéficié d'un non-lieu faute de charges suffisantes. Les autres prévenus gravitaient dans l'entourage de Salah Abdeslam, de son ami Mohamed Abrini (qui avait renoncé à se faire exploser au moment des attentats de Bruxelles le 22 mars 2016) ou dans celui des frères Ibrahim et Khalid El Bakraoui, deux des kamikazes morts dans cette double attaque perpétrée par la même cellule djihadiste et qui a fait 32 morts.
Ces attentats, revendiqués par le groupe terroriste Daesh, avaient fait 130 morts dans la capitale française et dans la commune voisine de Saint-Denis le soir du 13 novembre 2015. Ces tueries avaient été préparées en bonne partie en Belgique où les assaillants disposaient de plusieurs planques, les attaques ayant très rapidement conduit à l'ouverture d'une enquête de la justice antiterroriste à Bruxelles. Le procès à Bruxelles pourrait se dérouler à la fin de l'année, au même moment que celui de Paris puisque les protagonistes ne sont pas les mêmes. Du côté de la procédure française, 20 personnes ont été renvoyées devant la cour d'assises spéciale de Paris où le procès doit s'ouvrir le 8 septembre 2021 et durer environ six mois.