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Intrusion au Capitole : après la certification de Biden, les démocrates veulent destituer Trump

Le Congrès a certifié la victoire de Biden à la présidentielle dans la foulée de l'intrusion de partisans de Trump au Capitole. Les leaders démocrates veulent désormais le démettre de ses fonctions, alors qu'il a promis une «transition ordonnée».

Vendredi 8 janvier

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a qualifié le 8 janvier de «honte pour la démocratie» les violences survenues le 6 janvier au Capitole à Washington, estimant qu'elles avaient «choqué le monde entier».

«Cela est une honte pour la démocratie. Nous espérons que la transition avec [le président entrant Joe] Biden se fera calmement le 20 janvier et que les Etats-Unis retrouveront alors la paix», a déclaré à la presse à Istanbul Recep Tayyip Erdogan.

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban, rare soutien de Donald Trump au sein de l'Union européenne, a mis en garde contre toute «interférence» dans les affaires américaines après le chaos au Capitole, se démarquant des nombreuses condamnations internationales.

Nous ne devrions pas interférer dans ce qui se passe en Amérique, c'est leurs histoires

«Nous n'aimons pas être jugés, par conséquent ne jugeons pas les autres pays», a -t-il réagi ce 8 janvier. «Nous ne devrions pas interférer dans ce qui se passe en Amérique, c'est leurs histoires», a-t-il insisté lors de sa traditionnelle interview radiophonique hebdomadaire, ajoutant : «Nous sommes certains qu'ils parviendront à résoudre leurs problèmes.»

Un policier a succombé à des blessures reçues lors d'affrontements avec des partisans du président Donald Trump lors de leur intrusion au Capitole à Washington, a fait savoir la police le 7 janvier.

L'agent Brian Sicknick «était déployé sur les affrontements au Capitole mercredi 6 janvier 2021 et a été blessé lors de contacts physiques avec les protestataires», a écrit la police du Capitole dans un communiqué. «Il est retourné à ses quartiers et s'est effondré. Il a été emmené à l'hôpital local où il a succombé à ses blessures», a-t-elle précisé.

La porte-parole de la Maison Blanche a affirmé le 7 janvier que le président américain Donald Trump et son gouvernement condamnaient «de manière aussi ferme que possible» les violences qui ont eu lieu au Capitole.

«Je veux être claire: les violences dont nous avons été témoins hier au Capitole étaient effroyables, répréhensibles et contraires aux valeurs américaines», a déclaré Kayleigh McEnany lors d'une allocution extrêmement brève.

«Le président et son administration les condamnent de manière aussi ferme que possible», a-t-elle ajouté.

La Haute-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Michelle Bachelet, a exhorté le président américain Donald Trump à «désavouer les discours faux et dangereux» et estimé que l'irruption de ses sympathisants au Capitole montrait l'impact de «l'incitation à la violence et à la haine».

«Nous sommes profondément perturbés par l'attaque de mercredi au Capitole, qui a montré clairement l'impact destructeur d'une déformation prolongée et délibérée des faits et d'une incitation à la violence et à la haine par des responsables politiques», a-t-elle déclaré dans un communiqué avant d'ajouter : «Des allégations de fraude électorale ont été faites par essayer de discréditer le droit à une participation politique.»

Jeudi 7 janvier

La présidente démocrate de la Chambre des représentants Nancy Pelosi a affirmé qu'écarter Donald Trump du pouvoir était une «urgence de la plus haute importance», l'accusant avec ses sympathisants d'avoir participé à une «tentative de coup d'Etat» comme le rapporte l'AFP.

Elle a exhorté le vice-président Mike Pence à invoquer le 25e amendement de la Constitution pour déclarer Donald Trump «inapte» à gouverner. 

S'il n'agit pas, le Congrès «pourrait être prêt à avancer vers une procédure de destitution», a ajouté la présidente de la Chambre qui a, en cette qualité, le pouvoir d'ouvrir une telle procédure. 

«Hier, le président des Etats-Unis a incité une insurrection armée contre l'Amérique», a-t-elle déclaré en ouverture de sa conférence de presse hebdomadaire, au Capitole, siège du Congrès. 

Ainsi que le rapporte l'AFP, Joe Biden s'est exprimé ce 7 janvier sur l'intrusion de manifestants pro-Trump dans le capitole, la veille, évoquant «un des jours les plus sombres de l'Histoire [des Etats-Unis]».

La ministre américaine des Transports, Elaine Chao, a annoncé sa démission ce 7 janvier, au lendemain de l'intrusion dans le Capitole de partisans du président Donald Trump.

«Nous pays a vécu un événement traumatisant, totalement évitable [...] qui m'a tellement troublée que je ne peux pas l'ignorer», a-t-elle justifié dans un communiqué. Elle est le premier membre du cabinet de Donald Trump à annoncer sa démission depuis les événements de la veille.

Ainsi que l'a rapporté l'AFP, le Premier ministre britannique Boris Johnson a condamné «sans réserve» Donald Trump, au lendemain de l'intrusion de centaines de ses partisans dans le Capitole.

Le chef de la minorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer, a exhorté ce 7 janvier le vice-président Mike Pence à démettre Donald Trump de ses fonctions, après l'intrusion de centaines de manifestants, la veille, dans le Capitole, siège du Congrès américain.

«Ce qui est survenu au Capitole hier était une insurrection contre les Etats-Unis, incitée par le président», a écrit Chuck Schumer, en appelant le républicain Mike Pence à invoquer le 25e amendement de la Constitution qui autorise le vice-président et une majorité du cabinet à déclarer le président «inapte» à exercer ses fonctions, et le mettre à l'écart du pouvoir.

bolsonaro

Le président brésilien Jair Bolsonaro a déclaré le 7 janvier que la crise institutionnelle aux Etats-Unis avait été causée par le «manque de confiance» des Américains vis-à-vis des élections, relayant les accusations de «fraude» de Donald Trump.

«Les votes par courrier ont été multipliés à cause de la pandémie, il y a des gens qui ont voté trois, quatre fois. C'était la fête là-bas, personne ne peut le nier», a lancé le chef d'Etat brésilien lors d'un échange avec quelques-uns de ses partisans.

Le chef d'Etat ukrainien Volodymyr Zelensky a salué la confirmation de Joe Biden à la Maison Blanche malgré une «attaque horrible» commise selon lui par les supporters de Donald Trump contre le Congrès américain. «Nous condamnons vigoureusement la violence sans précédent contre le Congrès américain», a déclaré sur Twitter le président ukrainien après la certification par les élus américains de Joe Biden comme prochain président des Etats-Unis, au lendemain de l'irruption au Capitole de supporters de Donald Trump.

«Nous sommes inspirés par la résilience de la plus grande et ancienne institution démocratique de ce monde, qui quelques heures seulement après cette attaque horrible a tenu une session historique affirmant la volonté du peuple américain», a-t-il ajouté.

Moscou considère les protestations à Washington comme une affaire interne des Etats-Unis, mais note une scission dans la société américaine causée par l'archaïsme du système électoral américain, selon la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova.

«C'est une affaire interne des Etats-Unis. En même temps, nous attirons à nouveau l'attention sur le fait que le système électoral est archaïque aux Etats-Unis, qu'il ne répond pas aux normes démocratiques modernes, ce qui rend possibles de nombreuses violations, et que les médias américains sont devenus un outil de lutte politique», a déclaré Maria Zakharova aux journalistes, selon une retranscription de l'agence de presse Interfax. «Nous souhaitons au peuple ami des Etats-Unis de traverser dignement ce moment dramatique de son histoire», a souligné la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères.

Le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, a estimé que les violences de manifestants pro-Trump survenues au Capitole étaient «inacceptables» et a appelé au «respect du processus démocratique». «Les violences hier soir au Capitole à Washington sont absolument inacceptables. Le temps est maintenant venu pour notre nation de s'unir et de respecter le processus démocratique américain», a-t-il déclaré à l'occasion d'une visite à Jérusalem.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a estimé que les scènes de violence au Capitole à Washington représentaient «un acte scandaleux» devant être «vigoureusement condamné».

«Le saccage du Capitole hier était un acte scandaleux et doit être vigoureusement condamné», a-t-il déclaré, avant une rencontre à Jérusalem avec le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin. «Je n'ai aucun doute sur le fait que la démocratie américaine triomphera, elle l'a toujours fait», a ajouté le Premier ministre israélien. 

La chancelière allemande Angela Merkel s'est dite «triste» et «en colère» après l'intrusion de partisans de Donald Trump au sein du Capitole à Washington, dont le président sortant porte, selon elle, une part de responsabilité. «Je regrette profondément que le président Trump n'ait pas concédé sa défaite, depuis novembre et encore hier» le 6 janvier, a-t-elle déclaré à la presse, relevant que «les doutes sur le résultat de l'élection ont été alimentés et ont créé l'atmosphère qui a rendu possible les événements» de Washington.

La démocratie occidentale est «fragile et vulnérable», a jugé le président iranien Hassan Rohani, mettant en garde contre la montée du «populisme». «Ce que nous avons observé aux Etats-Unis hier soir et aujourd'hui a montré, tout d'abord, à quel point la démocratie occidentale est vulnérable et fragile», a-t-il déclaré dans une allocution retransmise par la télévision d'Etat.

Marine Le Pen a estimé que Donald Trump n'avait «pas mesuré la portée de ses propos sur une partie» de ses partisans qui ont semé la pagaille à Washington, et a reconnu pour la première fois la victoire de Joe Biden à la présidence des Etats-Unis.

«Manifestement il [Donald Trump] n'a pas mesuré la portée de ses propos sur une partie de ces gens que la défaite a exacerbée», a déclaré sur France 2 la présidente du Rassemblement national et candidate à la présidentielle française en 2022.

Dans une démocratie, on doit défendre le droit évidemment de contester, le droit de manifester, mais pacifiquement

La dirigeante a estimé qu'on avait «le droit de contester une élection devant les tribunaux» et que, «à partir du moment où la certification des votes est effectuée, il n'y a aucune difficulté, pour moi et pour quiconque d'ailleurs, pour admettre que [Joe] Biden est président des Etats-Unis». La patronne du RN s'est dite «extrêmement choquée par les images de violence» à Washington, où des pro-Trump ont pénétré dans les bâtiments du Congrès américain. «Dans une démocratie, on doit défendre le droit évidemment de contester, le droit de manifester, mais pacifiquement», a-t-elle affirmé.

Elle a souhaité que le président Emmanuel Macron, qui a appelé à «ne rien céder» face à la «violence de quelques-uns qui veulent remettre en cause» la démocratie, n'ait «pas la tentation d'importer en France le pire de ce que l'on fait aux Etats-Unis, c'est-à-dire la division».

Les deux chambres du Congrès ont rejeté dans la nuit de du 6 au 7 janvier les objections émises par des élus républicains concernant la victoire de Joe Biden en Pennsylvanie. Ce vote lève ce qui pourrait être le dernier obstacle à la certification de l'élection du démocrate à la Maison Blanche.

Le Congrès américain a rejeté une première objection à la certification de la victoire de Joe Biden, quelques heures après l'irruption de partisans pro-Trump au Capitole. Le Sénat a décidé, à une écrasante majorité de 93 voix contre 6, de ne pas donner suite aux objections d'élus républicains visant les résultats de l'élection présidentielle dans l'Etat de l'Arizona. 

Quelques minutes plus tard, la Chambre des représentants a à son tour écarté l'objection à 303 voix contre 121, franchissant un pas de plus vers la certification des résultats de l'élection présidentielle.  Conformément à un processus ultra-codifié, les deux chambres s'étaient séparées pour débattre de la question.

Twitter et Facebook ont temporairement bloqué le compte du président américain Donald Trump, et Twitter l'a même menacé de suspension permanente, une mesure sans précédent décidée dans la foulée des violences au Capitole.

Twitter a retiré trois tweets du chef d'Etat, dont une vidéo où il appelait les manifestants à «rentrer chez eux» mais où il déclarait aussi sans preuves que l'élection avait été «volée». C'est la première fois que la plateforme bloque le compte aux 88 millions d'abonnés, central dans la stratégie de communication du milliardaire républicain. Facebook et YouTube ont également retiré la vidéo du président américain.

«L'Histoire se souviendra des violences aujourd'hui au Capitole, encouragées par un président qui a menti sans relâche sur l'issue d'une élection, comme d'un moment de déshonneur et de honte pour notre pays», a jugé l'ancien président américain Barack Obama dans un communiqué.

«Mais on ne regarderait pas la vérité en face si on considérait cet événement comme une surprise totale», a-t-il ajouté, dénonçant le «crescendo violent» des derniers mois, alimenté par le refus des républicains de «dire la vérité».

L'ancien président américain Bill Clinton a regretté l'«attaque sans précédent» contre les institutions américaines que constitue selon lui l'intrusion du Capitole américain par des partisans de Donald Trump, qui a entraîné l'interruption de la certification de la victoire de Joe Biden à la présidentielle.

La mèche a été allumée par Donald Trump

«Cette attaque a été nourrie par plus de quatre années de politique empoisonnée [...]. La mèche a été allumée par Donald Trump», a accusé l'ancien chef d'Etat démocrate.

L'ancien président américain George W. Bush a critiqué l'attitude de certains responsables républicains ayant selon lui alimenté l'«insurrection» au Capitole, digne d'une «république bananière». «Les résultats d'élections ne sont ainsi contestés que dans les républiques bananières – pas dans notre république démocratique», affirme-t-il dans un communiqué.

«Je suis consterné par le comportement irresponsable de certains dirigeants politiques depuis l'élection et par le manque de respect montré aujourd'hui à l'égard de nos institutions, de nos traditions et de nos forces de l'ordre», a encore souligné George W. Bush.

Le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, a condamné les violences des manifestants pro-Trump qui ont envahi le Capitole à Washington pour s'opposer à la certification de la victoire du démocrate Joe Biden à la présidentielle.

«J'ai voyagé dans de nombreux pays et j'ai toujours soutenu le droit de chaque être humain à manifester pacifiquement pour ses croyances ou ses causes», a écrit le secrétaire d'Etat sur Twitter.

«Mais la violence, mettre en danger la sécurité des autres, dont ceux chargés d'assurer notre sécurité à tous, est intolérable chez soi comme à l'étranger», a-t-il asséné.

Le président de l'Assemblée générale de l'ONU, Volkan Bozkir, s'est déclaré dans un tweet «profondément préoccupé» par «l'interruption du processus démocratique» survenue dans la journée aux Etats-Unis pour cause de «violences au Congrès à Washington». Dans un tweet diffusé par son service de communication, l'ancien ministre turc indique qu'il est «attristé» par les événements survenus dans la capitale américaine. «Je crois que la paix et le respect des processus démocratiques prévaudront dans notre pays hôte en ce moment critique», ajoute-t-il.

En début de soirée, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, avait fait savoir par son porte-parole Stéphane Dujarric qu'il était lui aussi «attristé».

«Dans de telles circonstances, il est important que les dirigeants politiques insistent auprès de leurs partisans sur la nécessité de s'abstenir de toute violence, ainsi que de respecter les processus démocratiques et l'Etat de droit», a ajouté Stéphane Dujarric.

Le président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand, a envoyé ses «pensées démocratiques et amicales» aux parlementaires américains au Capitole, où des partisans de Donald Trump ont semé la pagaille, suscitant de nombreuses réactions politiques en France. «J'exprime à la présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi mon soutien et mon amitié», a-t-il ajouté dans un tweet.

«Nous ne cèderons rien à la violence de quelques-uns qui veulent remettre en cause» la démocratie, a déclaré le président français Emmanuel Macron dans une vidéo ce 7 janvier, après l'intrusion de manifestants pro-Trump dans le Capitole la veille au soir à Washington.

Ce qui est arrivé aujourd'hui à Washington n'est pas américain, assurément

«Quand, dans une des plus vieilles démocraties du monde, des partisans d'un président sortant remettent en cause, par les armes, les résultats légitimes d'une élection, c'est une idée universelle – celle d'un homme, une voix – qui est battue en brèche», a ajouté le président français.

«Ce qui est arrivé aujourd'hui à Washington n'est pas américain, assurément», a-t-il conclu, cette fois en anglais, dans une allocution prononcée solennellement derrière un pupitre à l'Elysée, diffusée sur les réseaux sociaux vers 3 heures du matin.

«C'est notre choix, depuis plusieurs siècles, de mettre la dignité humaine, la paix, le respect de l'autre, la reconnaissance de la liberté au-dessus de tout, qui est aujourd’hui menacé dans nos démocraties», a-t-il ajouté. «Je veux dire notre confiance dans la force de la démocratie américaine. Je veux dire notre amitié à l'égard du peuple et de la démocratie américaine. Je veux dire notre lutte commune pour que nos démocraties sortent plus fortes de ce moment que nous vivons tous aujourd'hui», a-t-il poursuivi.

La femme morte le 6 janvier dans l'enceinte du Congrès a été abattue par la police du Capitole, selon le chef de la police de Washington.

Trois autres personnes – une femme et deux hommes – sont mortes aux alentours du Capitole «d'urgence médicale distincte», selon Robert Contee, qui n'a pas donné plus de détails, ni dit s'il s'agissait de participants aux manifestations ou non.

Facebook a retiré la vidéo de Donald Trump s'adressant à ses partisans.

Dans cette courte vidéo publiée sur les réseaux sociaux, Donald Trump a appelé les manifestants du Capitole à rentrer chez eux. «Je sais votre douleur, on nous a volé cette élection [...] Mais il vous faut rentrer à la maison, nous avons besoin de paix et d'ordre, nous ne voulons pas de blessés», a-t-il notamment déclaré.

Twitter, de son côté, avait précisé sur le tweet de la vidéo en question : «Cette allégation de fraude électorale est contestée et il est impossible de répondre, de retweeter ou de liker ce Tweet en raison d'un risque de violence.»

Une femme qui a été blessée par balle dans le Capitole est décédée, selon la police, citée par l'AFP.

Selon ce journaliste de la chaîne NBC, la jeune femme blessée par balles dans le Capitole aurait succombé à ses blessures.

Devant le capitole, des manifestants détruisent le matériel des journalistes comme le rapporte le reporter de Bloomberg William Turton.

Le Premier ministre irlandais Micheal Martin a rappelé «le lien profond» de son pays avec les Etats-Unis, disant observer les événements à Washington avec «beaucoup d'inquiétude et de consternation». 

«Ce que l'on voit en ce moment à Washington est une attaque totalement inacceptable contre la démocratie aux Etats-Unis. Le président Trump a la responsabilité d'arrêter cela. Images effrayantes, incroyable que ce soit les Etats-Unis», a déclaré le Premier ministre norvégien Erna Solberg.

Twitter a indiqué ce 6 janvier qu'il réduisait la portée des messages encourageant les actes violents en cours au Capitole qui ont interrompu la séance consacrée à la certification des résultats de la présidentielle.

Ces tweets «ne pourront pas être retweetés ou "aimés", et on ne pourra pas y répondre», a précisé le réseau social qui avait déjà pris de nombreuses mesures pour encadrer les échanges pendant une élection sous tension.

La France, l'Allemagne, le Royaume-Uni, mais aussi l'OTAN et l'Union européenne ont exprimé leur indignation après l'irruption, ce 6 janvier, de manifestants pro-Trump dans le Capitole américain.

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a condamné les «violences contre les institutions américaines», qu'il a qualifiées d'«atteinte grave contre la démocratie». «La volonté et le vote du peuple américain doivent être respectés», a-t-il martelé.

«Les violences contre les institutions américaines sont une atteinte grave contre la démocratie. Je les condamne. La volonté et le vote du peuple américain doivent être respectés», a écrit sur Twitter le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian.

«Je crois que les membres républicains du Congrès qui ont incité à cette attaque terroriste intérieure en tentant d’annuler les élections doivent en subir les conséquences. Ils ont rompu leur serment sacré d'office. Je présenterai une résolution appelant à leur expulsion», a écrit sur Twitter Cori Bush, élue démocrate du Missouri à la Chambre des représentants.

«Donald Trump devrait être destitué par la Chambre des représentants et démis de ses fonctions par le Sénat des États-Unis. Nous ne pouvons pas lui permettre de rester en fonction, il s'agit de préserver notre République et nous devons tenir notre serment», a abondé en ce sens Ilhan Omar, représentante du Minnesota au Congrès.

Ainsi que le rapporte le journaliste Jake Sherman, des unités d'intervention d'élite du Swat sont arrivées à l'intérieur du Capitole.

Dans une courte vidéo publiée sur les réseaux sociaux, Donald Trump a appelé les manifestants du Capitole à rentrer chez eux. «Je sais votre douleur, on nous a volé cette élection [...] Mais il vous faut rentrer à la maison, nous avons besoin de paix et d'ordre, nous ne voulons pas de blessés», a-t-il notamment déclaré.

Twitter a précisé, sur ce même tweet : «Cette allégation de fraude électorale est contestée et il est impossible de répondre, de retweeter ou de liker ce Tweet en raison d'un risque de violence.»

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a dénoncé sur Twitter des «scènes honteuses au Congrès américain». «Les Etats-Unis sont partisans de la démocratie dans le monde et il est désormais vital qu'il y ait un transfert de pouvoir pacifique et ordonné», a ajouté le chef du gouvernement du Royaume-Uni.

«Trump et ses partisans devraient en fin de compte accepter la décision des électeurs américains et cesser de piétiner la démocratie», a tweeté le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas, ajoutant que «les paroles incendiaires se muent en actions violentes».

Dans une intervention télévisée, Joe Biden a appelé «la foule à s'arrêter» et a dénoncé une «agression sans précédent» contre la démocratie.

Ainsi que le rapporte le New York Times, un engin explosif a été trouvé au siège du Comité national républicain à Washington. «Il s'agissait d'une bombe artisanale qui a été détruite avec succès par une équipe de déminage», selon un responsable du Comité national républicain cité par le journal américain.

Le chef de l'OTAN Jens Stoltenberg a dénoncé ce 6 janvier des «scènes choquantes» à Washington après l'irruption de manifestants pro-Trump dans le Congrès américain, et appelé au respect du résultat de la présidentielle.

«Nous avons été évacués de la Chambre et transférés dans un endroit sûr. Ce n'est pas une manifestation. C'est une tentative de coup d'Etat. Je n'ai jamais pensé que nous verrions une telle anarchie incitée par notre propre président», a écrit sur Twitter Diana DeGette, élue démocrate de Denver (Colorado) à la Chambre des représentants.

Mercredi 6 janvier

Alors que des manifestants pro-Trump ont pénétré dans son bureau du Capitole, la présidente démocrate de la Chambre des représentants Nancy Pelosi a lancé sur Twitter un appel à Donald Trump, attendant de lui qu'il «exige que tous les manifestants quittent immédiatement les terrains du Capitole».

Ainsi qu'en témoignent plusieurs vidéos, les forces de sécurité du Capitole ont été prises de court par l'irruption des manifestants pro-Trump.

«Voici le moment effrayant où les manifestants sont d'abord entrés dans le bâtiment depuis le premier étage et ont fait leur chemin à l'extérieur de la salle du Sénat», a par exemple relaté le journaliste Igor Bobic.

«Un officier tremble de peur alors que la foule se précipite, poussant les officiers contre le mur à l'intérieur du Capitole américain», a encore commenté le reporter Brendan Gutenschwager.

Selon «un responsable de la défense» cité par le journaliste du Washington Post Dan Lamothe, «l'ensemble de la Garde nationale DC sera déployé [ce 6 janvier], soit environ 1 100 gardes en service ce soir».

Information également partagée par Maison Blanche citée par l'AFP.

«Une femme a été sortie hors du bâtiment du Capitole sur une civière "couverte de sang"», rapporte l'émission Meet the Press sur Twitter, en publiant un extrait vidéo de MSNBC.

(Attention : la vidéo ci-dessous peut heurter la sensibilité).

«La police du Capitole des Etats-Unis arrête des manifestants à l'extérieur de la Chambre», rapporte USA Today, image à l'appui.

Ainsi qu'en témoignent plusieurs vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, des manifestants pro-Trump sont arrivés aux abords de la Chambre des représentants, quelques minutes après son évacuation. De l'intérieur, le personnel protège les portes, armes au poing.

Elijah Schaffer, reporter du pure player conservateur Blaze media, a publié une photo en affirmant se trouver dans le bureau de la présidente de la Chambre des représentants des Etats-Unis. «Je suis dans le bureau de Nancy Pelosi avec les milliers de révolutionnaires qui ont pris d'assaut le Capitole. La rapidité avec laquelle le personnel est évacué est telle que les courriels sont toujours à l'écran avec une alerte fédérale», a-t-il tweeté.

La maire démocrate de Washington, Muriel Bowser, a décrété un couvre-feu dans la capitale. «Aujourd'hui, je décrète un couvre-feu à l'échelle de la ville pour le district de Columbia de 18h [heure locale] le mercredi 6 janvier à 6h le jeudi 7 janvier», a-t-elle déclaré sur Twitter.

Donald Trump a appelé au calme dans un tweet : «Veuillez soutenir notre police du Capitole et notre application de la loi. Ils sont vraiment du côté de notre pays», a-t-il écrit.

Alors que Donald Trump a demandé à son vice-président de ne pas reconnaître la victoire de Joe Biden, Mike Pence s’est opposé à cette requête, dans une lettre. Sur Twitter, le président sortant a critiqué le vice-président républicain : «Mike Pence n'a pas eu le courage de faire ce qui aurait dû être fait pour protéger notre pays et notre Constitution, en donnant aux Etats la possibilité de certifier un ensemble de faits corrigés, et non les faits frauduleux ou inexacts qu'on leur avait demandé de certifier auparavant. Les Etats-Unis exigent la vérité !»

Ainsi que le rapporte l'AFP, la séance au Congrès a été interrompue après l'irruption au capitole de manifestants pro-Trump.

«Ils ont pénétré dans le Capitole», rapporte en effet le journaliste Matt Laslo, vidéo à l'appui.

«Des manifestants ont pénétré dans le Capitole. Ils sont à l'extérieur de la Chambre du Sénat», a rapporté le journaliste du Huffington Post, Igor Bobic, photo à l'appui.

«Une sorte de gaz a été déclenché», a-t-il commenté dans la foulée, postant une autre image prise sur place.

Ainsi qu'en témoignent des tweets publiés par plusieurs élus américains, certains bâtiments du Parlement auraient été évacués face au risque que représente la présence massive de manifestants autour du Capitole.

«Mon immeuble de bureaux à Washington DC a été évacué. Je suis à la Chambre pour la session conjointe et mon personnel est en sécurité», a par exemple écrit Dan Kildee, représentant démocrate du Michigan à la chambre des représentants.

«Tristement, et dangereusement, certains éléments du Parti républicain pensent que leur survie politique dépend de leur participation à une tentative de coup d'Etat», a déclaré au Congrès le chef des sénateurs démocrates Chuck Schumer.

«Si cette élection était invalidée sur la base de simples allégations des perdants, notre démocratie entrerait dans une spirale mortelle», a déclaré le chef des sénateurs républicains Mitch McConnell, lors de la séance extraordinaire du Congrès qui s'est ouverte par les objections de deux élus républicains aux résultats dans l'Etat d'Arizona.

Parmi les différentes scènes de tension filmées aux abords du Capitole, l'une d'entre-elles montre un agent de sécurité tomber à terre alors que ses collègues tentent de contenir l'avancée des manifestants.

Un élu de la Chambre des représentants et un sénateur ont exprimé par écrit leurs objections aux résultats en Arizona.

Conformément aux règles en vigueur, les parlementaires se sont immédiatement retirés dans leurs chambres respectives pour en débattre pendant au maximum deux heures. Ils voteront ensuite à la majorité simple.

Il faudrait que les objections soient adoptées dans les deux enceintes pour être retenues – ce qui compte tenu de la majorité démocrate à la Chambre des représentants, est peu vraisemblable.

Ainsi que le rapporte notamment l'AFP, le Congrès américain a entamé la certification de la victoire de Joe Biden à la présidentielle.

Selon plusieurs vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, les forces de l'ordre ont fait usage de bombes lacrymogènes afin de stopper l'avancée de manifestants pro-Trump vers le Capitole, qui sert de siège au Congrès américain.

«Les partisans de Trump affrontent la police sur les marches du Capitole alors que le Congrès compte les bulletins de vote du collège électoral à l'intérieur», a ainsi commenté le journaliste au Huffington Post, Philip Lewis.

Une vidéo diffusée par le reporter conservateur Elijah Schaffer montre des partisans de Donald Trump affronter des membres des forces de l'ordre, devant le bâtiment du Capitole.

«Des centaines de partisans de Trump ont pris d'assaut les barricades à l'arrière du Capitole et marchent vers le bâtiment», a relaté la journaliste du Washington Post Rebecca Tan, vidéo à l'appui.

«Les manifestants pro-Trump ont franchi les barrières au Capitole américain», a également écrit le journaliste de CNN Donie O'Sullivan, présentant une vidéo similaire de l'action en cours.

«Les patriotes ont pris d'assaut le bâtiment du Capitole et franchissent les barrières fédérales [...] Jamais rien vu de tel», a encore commenté Elijah Schaffer, du pure player conservateur Blaze media, annonçant des vidéos à venir sur l'événement.

Devant une foule de manifestants, le président Donald Trump a tenu un discours très combattif, en amont de la réunion du Congrès. «Nous n’abandonnerons jamais, nous ne concéderons jamais», a-t-il déclaré sous les applaudissements.

«Stop the Steal» : les partisans du président américain Donald Trump se réunissaient pour un nouveau rassemblement de contestation de la victoire de Joe Biden à la présidentielle, ce 6 janvier à Washington DC, alors que le Congrès doit entériner cette victoire.

Récemment, un groupe de sénateurs républicains avait annoncé son intention de contester cette certification. Les élus demandent un audit sur les allégations de fraude dans les Etats clés afin de restaurer la confiance dans le processus électoral.

Donald Trump et son équipe juridique multiplient depuis des semaines les accusations d'irrégularités et de fraude électorale dans les Etats clés. Des témoignages, des vidéos d'incidents présumés, ou encore des analyses statistiques ont été présentés au cours de plusieurs audiences publiques ces dernières semaines pour appuyer ces accusations. Mais à l'heure actuelle le chef d'Etat n'a pas obtenu de succès probant devant la justice, la Cour suprême ayant refusé de statuer sur ces allégations.