«Sérieuse inquiétude» du Kremlin face à l'offensive de groupes armés en Centrafrique

- Avec AFP

«Sérieuse inquiétude» du Kremlin face à l'offensive de groupes armés en Centrafrique© ALEXIS HUGUET Source: AFP
Préparation d'un meeting présidentiel à Bangui (République Centrafricaine) le 19 décembre 2020 en vue des élections du 27 décembre (image d'illustration).
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La Russie se dit très inquiète de la situation en Centrafrique, où des groupes armés occupent des axes routiers vitaux. Selon l'ONU, la situation serait «sous contrôle». Les élections présidentielles et législatives doivent avoir lieu le 27 décembre.

Le Kremlin a exprimé le 21 décembre 2020 sa «sérieuse inquiétude» face à la crise en Centrafrique, trois jours après une offensive de trois groupes armés qualifiée de «tentative de coup d'Etat» par le gouvernement centrafricain.

«Les informations en provenance de ce pays suscitent une sérieuse inquiétude», a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Dans la soirée du 18 décembre, trois des plus puissants groupes armés qui occupent plus des deux-tiers du pays ont commencé à progresser sur des axes routiers vitaux pour l'approvisionnement de la capitale Bangui. Ils ont en outre annoncé leur fusion.

Dans la foulée, le gouvernement a accusé le 20 décembre l'ex-chef de l'Etat François Bozizé de «tentative de coup d’Etat» avec une «intention manifeste de marcher avec ses hommes sur la ville de Bangui» au moment où les élections présidentielles, avec pour favori le président sortant Faustin Archange Touadéra, et les législatives sont prévues le 27 décembre. Le parti de François Bozizé a démenti le 20 décembre toute tentative de coup d'Etat.

300 instructeurs militaires russes envoyés en Centrafrique

Le 22 décembre, la diplomatie russe a déclaré avoir envoyé dans le pays 300 instructeurs militaires supplémentaires «pour la formation de l'armée nationale» sur demande des autorités du pays. 

La veille, le gouvernement centrafricain a affirmé que la Russie avait envoyé «plusieurs centaines» de soldats en Centrafrique et des équipements lourds dans le cadre d'un accord de coopération bilatérale. Son porte-parole, Ange Maxime Kazagui, n'avait cependant pas précisé à l'AFP leur nombre exact ni la date de leur arrivée.

«Les Rwandais ont également envoyé plusieurs centaines d'hommes qui sont déjà sur le terrain et ont déjà commencé à combattre», a ajouté le porte-parole.

«Nous n'envoyons pas de troupes, nous respectons toutes les exigences des résolutions de l'ONU», avait cependant affirmé le même jour Mikhaïl Bogdanov, vice-ministre russe des Affaires étrangères, cité par l'agence de presse Interfax. Et au vice-ministre russe de préciser : «Nous avons naturellement des gens là-bas, en vertu de nos accords avec le gouvernement centrafricain, de nos accords sur la formation de cadres et le travail de nos instructeurs.»

En Centrafrique, des gardes privés employés par des sociétés russes de sécurité assurent la protection rapprochée du président Faustin Archange Touadera et des instructeurs forment les forces armées centrafricaines.

Situation «sous contrôle»

Le porte-parole de la Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca), Vladimir Monteiro a déclaré le 20 décembre que les rebelles avaient été bloqués ou repoussés dans plusieurs localités. A Yaloké, à 220 kilomètres de Bangui, «les groupes armés ont quitté la ville», a-t-il affirmé à l’AFP.

Les groupes armés ont également perdu du terrain dans deux autres localités et «la Force a envoyé des Casques bleus à Mbaïki, à 110 km au sud-ouest de Bangui, où il y a eu des affrontements samedi […], pour bloquer des éléments armés», a-t-il poursuivi. Mais des éléments des groupes armés sont toujours présents aux abords de Bossembélé et Bossemptélé, selon l'AFP, de sources sécuritaires et humanitaires.

Néanmoins la situation est «sous contrôle» en Centrafrique, a assuré dimanche soir à l'AFP le porte-parole de la force de l'ONU dans le pays après le début d'une offensive de rebelles.

La France, la Russie, les Etats-Unis, l'Union européenne et la Banque mondiale ont appelé le 20 décembre François Bozizé et les groupes armés à déposer les armes.

Ces pays et institutions partenaires de la Centrafrique, membres du G5+, «demandent que Bozizé et les groupes armés alliés déposent immédiatement les armes, s’abstiennent de toute action de déstabilisation et respectent la décision de la Сour constitutionnelle du 3 décembre 2020», ont déclaré les signataires dans un communiqué commun publié le 20 décembre.

Pour l'élection présidentielle du 27 décembre, François Bozizé avait tenté un retour en politique en se déclarant candidat à la présidentielle. Il faisait figure de principal concurrent au chef de l’Etat.

Mais la Cour constitutionnelle a invalidé sa candidature, estimant qu'il était sous le coup de sanctions des Nations unies en raison de son soutien présumé à des groupes armés responsables de «crimes de guerre» et de «crimes contre l'Humanité».

«Les élections vont se tenir dans les temps»

Prenant pour argument le contexte sécuritaire, la Coalition de l'opposition démocratique (COD-2020), dont l'ancien président François Bozizé était le chef de file jusqu'à récemment, «exige le report des élections [...] jusqu'au rétablissement de la paix et de la sécurité».

La coalition, qui regroupe les plus importants partis et mouvements de l'opposition au président sortant, réclame en outre «la convocation sans délai» des «forces vives de la Nation». 

Mais le président sortant a affirmé le 19 décembre que les élections se tiendraient bien : ces événements n'empêcheront pas le déroulement du scrutin car «l'Autorité nationale des élections et la Cour constitutionnelle ont assuré que les élections vont se tenir dans les temps», a-t-il proclamé lors d'un meeting électoral à Bangui.

«Le G5+ considère que les élections doivent se tenir le 27 décembre 2020 dans le respect des délais constitutionnels et condamne toutes les manœuvres et tentatives d’engager le pays vers une nouvelle transition politique en violation de la Constitution centrafricaine», ont ajouté les signataires.

La Centrafrique a été ravagée par la guerre civile après qu'une coalition de groupes armés à dominante musulmane, la Séléka, a renversé le régime de François Bozizé en 2013. Les affrontements entre Séléka et milices chrétiennes et animistes antibalaka avaient fait des milliers de morts.

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