Julian Assange en danger de mort face à la propagation du Covid-19 dans la prison où il est détenu
Des médecins et des proches du lanceur d'alerte mettent en garde sur les risques importants que font courir les autorités britanniques à la santé de Julian Assange en le maintenant dans une prison largement touchée par le coronavirus.
L'association Doctors for Assange ainsi que la mère de Julian Assange ont accusé le Royaume-Uni de mettre en danger la vie du fondateur de WikiLeaks. La prison de haute-sécurité de Belmarsh, où il est détenu depuis 2019, connaît en effet une forte contamination au Covid-19 – une maladie particulièrement dangereuse pour Julian Assange, qui souffre entre autres d'une infection pulmonaire chronique.
Une situation relayée le 23 novembre 2020 par la compagne et mère des deux enfants de Julian Assange, Stella Moris, via son compte Twitter. Celle-ci déclare avoir été informée que «49 prisonniers et 15 employés du block ou de l'aile» où est détenu Julian Assange ont été testés positif au Covid-19. «Il y a 70 personnes dans l'aile de Julian et [plus de] 200 dans son bâtiment de détention. S'il est exact de 49 prisonniers sont infectés, cela correspond à 25% du bâtiment dans lequel il est détenu, ou [...] plus de 70% des prisonniers [de son aile]», a-t-elle ajouté. Une proportion bien supérieure à la moyenne nationale. Le Royaume-Uni avait d'ailleurs fait le choix de libérer provisoirement 4 000 détenus pour éviter de potentielles contaminations mais Julian Assange n'avait pas eu ce privilège.
There are 70 people on Julian's wing, and <200 people on Julian's house block.
— Stella Moris (@StellaMoris1) November 23, 2020
If it's accurate that 49 prisoners are now infected, it means 25% of the house block, or alternatively (if the number corresponds to the wing only), over 70% of prisoners.#SaveJulian#FreeAssangeNOWpic.twitter.com/hi13U8acHK
L'épidémie qui frappe le prison de Belmarsh coïncide avec une augmentation importante des cas dans l’ensemble du système pénitentiaire britannique. Comme l'explique le Guardian, les chiffres officiels du ministère de la Justice ont révélé 883 infections en milieu pénitentiaire pour le seul mois de septembre. Entre mars et octobre, 1 592 prisonniers ont été testés positifs au Covid-19 et 32 en sont décédés.
Or, dans un communiqué du 22 novembre 2020, l’association Doctors for Assange regroupant des dizaines médecins à travers le monde a publiquement dénoncé des dangers pour la santé de Julian Assange en ces termes : «Il court un risque médical élevé à cause du Covid-19 en raison d'une infection pulmonaire chronique et d'une immunosuppression probable due à une torture psychologique prolongée». Selon ces professionnels, «la torture et la négligence médicale [dont est victime] M. Assange se poursuit sans relâche» et «s'est intensifiée». Certains rapport datant du mois d'août affirment par ailleurs que Julian Assange n'avait pas reçu de masques, selon le Word Socialist Website, un site d'information appartenant au Comité international de la Quatrième internationale (trotskyste).
Le manque de réactivité des autorités britanniques face à tel risque pour la vie de Julian Assange a amené sa mère Christine Assange à affirmer sur Twitter que si son fils meurt du Covid-19 ce serait «un meurtre» ; allant même jusqu’à accuser les responsables de la prison de Belmarsh de «mettre tous les cas de Covid 19» dans l'aile où est détenu le lanceur d'alerte.
If my son dies from #Covid 19 it will be murder!
— 🎗Christine Assange (@MrsC_Assange) November 23, 2020
1)UK Govt/Court/Belmarsh Prison ALL warned by doctors Julian is vulnerable due to chronic lung condition
2) US Govt/UK court opposed emergency bail to save his life
3) Belmarsh Prison is putting ALL its Covid cases on his wing https://t.co/Nu5h1XX2w8
Bien qu'il n'ait été condamné pour aucune infraction, Julian Assange est détenu dans une prison de haute sécurité dans des des conditions de qui ont déjà été dénoncées par le rapporteur de l'ONU sur la torture. L'Australien de 49 ans est désormais confiné dans sa cellule 24 heures sur 24, selon Stella Moris.
Une détention dans l'attente d'une potentielle extradition vers les États-Unis, où le fondateur de WikiLeaks est chargé de 17 accusations en vertu de la loi sur l'espionnage et risque 175 ans d'emprisonnement. Cette extradition pourrait être annoncée le 4 janvier 2021, suite à un procès qui s'est tenu le mois dernier.