Nouvelle manifestation d'islamistes contre la France au Pakistan
- Avec AFP
Pour le deuxième jour consécutif, les autorités pakistanaises ont bloqué une importante route d'accès à Islamabad afin d’éviter une nouvelle manifestation contre la France à l'appel d'un parti islamiste radical.
Ce 16 novembre, une marche contre la France s'est tenue à l'appel d'un religieux radical, Khadim Hussain Rizvi, chef du parti islamiste Tehreek-e-Labaik Pakistan (TLP), qui avait été à l'origine de violentes manifestations en novembre 2018 contre l'acquittement de la chrétienne Asia Bibi.
Un millier de manifestants se sont massés devant un barrage routier formé par les forces de l'ordre pour empêcher les protestataires d'accéder à Islamabad, où ils comptaient défiler, provoquant des embouteillages monstres.
Pakistani authorities seal off a major road into Islamabad for a second day as fresh anti-France protests are held in the capital city pic.twitter.com/mfvnXGOlcv
— TRT World Now (@TRTWorldNow) November 16, 2020
Les services de téléphonie mobile, interrompus dans la zone depuis plus de 24 heures, ont été rétablis le 16 novembre à la mi-journée. Ces coupures sont une pratique courante des autorités pour empêcher la coordination des organisateurs de manifestations. Le 15 novembre, un rassemblement à Rawalpindi, ville-garnison accolée à la capitale, avait attiré quelque 5 000 personnes, selon des photographes de l'AFP.
Imran Khan reproche à Macron d'«attaquer l'islam»
Le Pakistan a connu ces dernières semaines plusieurs manifestations de taille moyenne contre la France après des déclarations du président Emmanuel Macron défendant le droit à la caricature au nom de la liberté d'expression. Des propos tenus à la suite d'un attentat islamiste le 16 octobre contre un enseignant, décapité pour avoir montré en cours d'éducation civique des caricatures du prophète Mahomet.
Le Premier ministre pakistanais Imran Khan a accusé fin octobre Emmanuel Macron d'«attaquer l'islam» et l'ambassadeur de France au Pakistan a été convoqué afin d'entendre les griefs des autorités contre la «campagne islamophobe systématique sous couvert de liberté d'expression [du président français]».
L'islam dans son interprétation stricte interdit toute représentation de Mahomet. Le blasphème est une question incendiaire au Pakistan, où même des allégations non prouvées d'offense à l'islam peuvent entraîner assassinats et lynchages.
Les groupes de défense des droits de l'homme réclament une réforme des lois très controversées du pays sur la question qui prévoient la peine de mort pour insulte au prophète et servent souvent, selon leurs critiques, à régler des comptes personnels.