«Biden fight fund» : Kamala Harris appelle aux dons pour financer la bataille juridique face à Trump

«Biden fight fund» : Kamala Harris appelle aux dons pour financer la bataille juridique face à Trump© Jim Bourg Source: Reuters
Kamala Harris et Joe Biden, le 7 novembre 2020 à Wilmington dans le Delaware (Etats-Unis) (image d'illustration).
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La colistière de Joe Biden a invité ses partisans à contribuer au «Biden fight fund», un organisme créé pour financer la bataille juridique que livrera le camp démocrate face à Donald Trump après les accusations de fraudes formulées par ce dernier.

Alors que l'élection présidentielle américaine n'a toujours pas rendu son verdict définitif, le camp démocrate semble prendre au sérieux les nombreuses procédures lancées par le président sortant Donald Trump, qui assure que des fraudes ont été constatées durant le scrutin et que la loi électorale a été violée dans plusieurs Etats.

Preuve en est le message posté le 15 novembre 2020 par la colistière de l'ancien vice-président Joe Biden sur Twitter. «Trump et les républicains tentent de remettre en cause notre victoire décisive avec des poursuites judiciaires sans fondement. Nous avons besoin de votre aide pour financer le travail juridique nécessaire pour protéger chaque vote. Si vous en avez les moyens, contribuez dès aujourd'hui au Biden Fight Fund», a expliqué Kamala Harris sur le réseau social.

«Président élu»... Pas avant la décision du Collège électoral

Une sortie qui peut apparaître surprenante considérant l'assurance affichée par le tandem Biden-Harris depuis les projections des grands médias américains donnant l'ancien colistier de Barack Obama comme prochain occupant de la Maison Blanche. L'ex-sénateur du Delaware tient d'ailleurs ses conférences de presse sous l'égide du «bureau du président élu» – un organe fictif n'ayant aucune existence juridique et chargé de préparer les quatre prochaines années de son administration si les Etats certifient les résultats en ce sens.

Ce n'est que le 14 décembre que le Collège électoral choisira entre les deux candidats. Un mois plus tard, le prochain président des Etats-Unis prêtera serment lors d'une cérémonie prévue le 20 janvier 2021. Il entrera alors en fonction. Pas avant. Le candidat démocrate du scrutin de 2000, Al Gore – donné lui aussi vainqueur par les grands médias américains – avait occupé ce poste fictif de «président élu», selon l'expression consacrée, pendant 37 jours avant que son adversaire, George W. Bush, ne soit finalement déclaré vainqueur et intronisé comme le 43e président des Etats-Unis.

Dans un système électoral américain pour le moins complexe, prudence devrait donc être mère de sureté. En effet, des procédures judiciaires sont encore en cours dans plusieurs Etats comme le Michigan, la Pennsylvanie, le Nevada, l'Arizona ou le Wisconsin et aucun élément ne permet en l'état d'affirmer avec certitude si elles aboutiront et de mesurer précisément les conséquences qui pourraient en découler.

Pour le moment, les deux camps croient encore en la victoire. Le 14 novembre, une marche rassemblant environ 10 000 partisans de Donald Trump s'est tenue à Washington pour contester les projections des grands médias américains. Le président lui même s'est de nouveau exprimé le 16 novembre sur Twitter au sujet des ces projections, tançant les médias pour avoir déclaré Joe Biden vainqueur, et considérant que la «Constitution a[vait] été violée lors de l'élection 2020». Il a persisté quelques heures plus tard se contentant d'une formule univoque – aussitôt signalée par la plateforme de microblogging : «J'ai gagné l'élection.»

Selon les dernières estimations des grands médias américains (AP, CNN, Fox News) Joe Biden obtiendrait 290 grands électeurs contre 232 pour son adversaire. Un recomptage des votes est en cours en Géorgie et un autre devrait d'ores et déjà avoir lieu dans le Wisconsin.

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