Bruxelles s'attaque à Amazon pour «abus de position dominante»

Bruxelles s'attaque à Amazon pour «abus de position dominante»© David Becker Source: AFP
Une usine du géant américain du commerce électronique, Amazon, à Las Vegas (Nevada).
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Le géant américain Amazon est accusé par Bruxelles d'«abus de position dominante» et d'enfreindre les règles de l'UE. Des pratiques qui fausseraient selon les autorités européennes les règles du marché.

Amazon est une nouvelle fois dans le collimateur de la Commission européenne. Dans un communiqué de presse publié le 10 novembre, celle-ci accuse, «à titre préliminaire», le géant américain d'enfreindre les règles de l'Union européenne «en matière de pratiques anticoncurrentielles en faussant la concurrence sur les marchés de détail en ligne». Selon la Commission, Amazon profite des données des détaillants indépendants qui utilisent son site internet pour favoriser la vente de ses propres produits.

Un double rôle qui enfreindrait l'article 102 du Traité de fonctionnement de l'Union européenne (TFUE). Cet article établit l'interdiction des «abus de position dominante». Une première enquête avait déjà été ouverte à ce sujet en juillet 2019.

Dans la foulée de ces annonces, une seconde enquête a été ouverte contre le géant américain concernant son service de livraison. Baptisé Prime, ce service favoriserait certains de ses partenaires et serait aussi contraire aux dispositions du TFUE.

Bruxelles soupçonne ainsi Amazon de favoriser ses offres et celles des vendeurs tiers qui utilisent ses services de logistique, et qui ont accès à ses entrepôts de stockage et à ses capacités de livraison. Une pratique qui, selon la Commission, fausserait le jeu du marché. 

Lors d'une conférence de presse, la vice-présidente exécutive de la Commission européenne, Margrethe Vestager a estimé que le but de l'enquête n'était «pas de reprocher à Amazon l’utilisation d’informations concernant un vendeur unique, mais plutôt l’accès à une grande quantité de données accumulées, très précises et disponibles en temps réel. Celles-ci pourraient permettre à Amazon de décider plus facilement quel produit lancer, à quel prix, etc. L’entreprise prendrait ainsi moins de risques que les autres vendeurs». «Les données relatives à l’activité des vendeurs tiers ne devraient pas être utilisées au bénéfice d’Amazon lorsque celle-ci agit en tant que concurrente de ces vendeurs», a expliqué la présidente de la Commission.

Les sanctions infligées par la Commission dans des cas similaires peuvent atteindre jusqu'à 10% du chiffre d'affaires.

Amazon conteste la décision de la Commission

En réponse, Amazon a fait savoir dans un communiqué son «désaccord avec les affirmations préliminaires de la Commission européenne». Le géant de l'e-commerce a indiqué qu'il représentait «moins de 1 % du marché mondial du commerce de détail, et il y [avait] des détaillants plus importants dans chacun des pays où nous sommes présents». «Plus de 150 000 entreprises européennes vendent par l’intermédiaire de nos boutiques en ligne. Elles génèrent des dizaines de milliards d’euros de revenus annuels et ont créé des centaines de milliers d’emplois.», a conclu Amazon.

Amazon est une pieuvre

Une décision de Bruxelles qui semble approuvée par tous les bords du champ politique. La députée européenne MoDem, Laurence Farreng, juge «l’Europe utile» avec cette action.

Contactée par RT France, la députée européenne de La France insoumise, Leïla Chaibi, qui dénonce depuis plusieurs années les activités du géant américain a estimé que «chacun à une raison à se battre contre Amazon, jusqu'à Margrethe Vestager et la Commission européenne».

«Ce qui est intéressant avec cette plainte, c'est que même d'un point de vue libéral, très dogmatique au sujet de la concurrence libre et non faussée, Amazon pose problème, car il est à la fois un vendeur et un intermédiaire entre les commerçants et les clients, tout en collectant les données destinées à concurrencer ces mêmes commerçants», a déclaré la députée européenne insoumise. «Amazon est une pieuvre à l'image de Deliveroo ou Uber, ils procèdent de la même manière dans l'utilisation des données et dans la manière remplacer le cœur de métier qu'elles exploitent», a dénoncé l'eurodéputée. «Ces entreprises n'existent qu'à travers la destructions des autres et la prise de pouvoir, alors que personnes ne les a élues. Ces gens ne mettent pas la main à la poche en plus alors que dans ce contexte, on a plus que jamais besoin de service public», a fustigé la députée européenne.

Une plainte qui «est positive» selon Leïla Chaibi. «Mais nous ne sommes pas naïfs», prévient-elle. «Au vu de ce qui s'est passé sur d'autres affaires, on sait qu'Amazon va déployer tous les moyens dont elle dispose pour éviter une condamnation et continuer a fonctionner en toute impunité. On sait qu'Amazon est très présent a Bruxelles et dans les méandres des institutions européennes ce qui n'est pas le cas des citoyens. Donc il faut continuer à maintenir la pression sur Amazon et la Commission pour aller jusqu'au bout.», a conclu l'élue insoumise.

Charles Demange

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