Bolivie : Evo Morales affirme vouloir rentrer «tôt ou tard» dans son pays après la victoire d'Arce
Après l'élection du candidat de gauche Luis Arce au poste de président en Bolivie, Evo Morales a déclaré qu'il rentrerait «tôt ou tard» dans son pays. «Mon grand souhait est de retourner en Bolivie, dans ma région», a-t-il ajouté.
Réfugié en Argentine depuis novembre 2019, l'ancien président bolivien Evo Morales (2006-2019) a déclaré le 19 octobre 2020 qu'il rentrerait «tôt ou tard» dans son pays. La veille, le candidat de la gauche, dauphin de l'ancien chef de l'Etat Evo Morales et membre du même parti (le Mouvement vers le socialisme, MAS), Luis Arce, a remporté les élections présidentielles dès le premier tour avec 52,4% des voix.
«Tôt ou tard, nous allons rentrer en Bolivie, il n'y a pas de discussion là-dessus. Mon grand souhait est de retourner en Bolivie, dans ma région. C'est une question de temps», a déclaré l'ancien président lors d'une conférence de presse donnée à Buenos Aires.
Le MAS a gagné largement les élections, y compris au Sénat et à la chambre des députés. Arce est le président de Bolivie
Quelques heures plus tôt, après l'annonce de la victoire de son parti, Evo Morales a exprimé son contentement dans la presse : «Le MAS a gagné largement les élections, y compris au Sénat et à la chambre des députés. Arce est le président de Bolivie.»
Sur Twitter, il a adressé ses «sincères félicitations aux frères [Luis Arces et Larama David] pour cette grande victoire, aux autorités élues, à l'Assemblée législative, aux mouvements sociaux, aux militants et sympathisants du MAS-IPSP», avant de les remercier «pour leur effort et leur engagement pour la Bolivie».
Il a précisé que le MAS détenait désormais «la majorité dans les deux chambres», un réel plébiscite pour le parti, qui reprend les rênes des pouvoirs exécutif et législatif.
Un an de crise politique qui déstabilise le pays
Après que 7,3 millions de citoyens Boliviens ont été appelés à élire leur président et leur vice-président, et à renouveler les deux chambres du Parlement, les résultats du scrutin marquent pour le MAS un retour au pouvoir après la longue crise politique qui déstabilise le pays depuis un an.
En effet, la Bolivie a traversé une longue crise électorale et politique à partir du mois d'octobre 2019. Evo Morales avait alors remporté le premier tour de l'élection le 20 octobre avec 47,08% des voix, contre 36,51% pour Carlos Mesa. La Constitution prévoit qu'en cas d'obtention de 40% des voix avec un écart entre deux candidats dépassant les dix points, celui qui est en tête est élu dès le premier tour. Le Tribunal suprême électoral avait proclamé Evo Morales vainqueur.
Cependant, l'Organisation des Etats d'Amérique (OEA) avait publié dans la foulée des élections un rapport jugeant statistiquement erronée la marge de dix points nécessaires à Evo Morales pour être élu au 1er tour, plongeant le pays dans le désordre. Le président bolivien avait alors dénoncé un «coup d'Etat».
En février 2020 deux statisticiens du Massachusetts Institute of Technology (MIT), spécialistes des scrutins électoraux, publiaient à leur tour un rapport établissant l'absence totale de preuve de fraude, et affirmant qu'Evo Morales aurait «très probablement» remporté les élections dès le premier tour. La candidature de l'ancien président au Sénat avait quand même été rejetée en février.