L'opposant russe Alexeï Navalny se donne quelques mois avant de rentrer en Russie
- Avec AFP
Sorti fin septembre d’un hôpital de Berlin, Alexeï Navalny a assuré aller «de mieux en mieux» et se donner encore quelques mois avant de rentrer en Russie, dans une interview accordée à un célèbre youtubeur russe diffusée ce 6 octobre.
Alexeï Navalny, sorti fin septembre de l'hôpital berlinois de la Charité, où il a été soigné pendant un mois, a accordé une interview au célèbre youtubeur et journaliste russe Iouri Doud. «J'ai les mains qui tremblent, si je prends une bouteille d'eau ça va être rigolo, mais je vais vraiment beaucoup mieux», a-t-il déclaré en débutant l'entretien.
«Il y a eu une période vraiment désagréable, lorsque je commençais seulement à me lever du lit [...] Ensuite, j'ai récupéré assez rapidement», a poursuivi l'opposant. Interrogé sur la durée de sa convalescence en Allemagne, Alexeï Navalny a répondu ne pas savoir. «Je demande aux médecins de combien de temps j'aurai besoin pour que mes mains arrêtent de trembler : ils répondent avoir peu d'expérience sur ce sujet», a-t-il déclaré en faisant allusion à la substance toxique Novitchok, avec laquelle il aurait été empoisonné.
Il y a eu une période vraiment désagréable, lorsque je commençais seulement à me lever du lit
«Une année, je l'exclus quasiment. Mais deux mois, c'est tout à fait possible», a-t-il ajouté, assurant «totalement exclure» l'idée de ne pas rentrer en Russie.
L'opposant a de nouveau accusé le président russe Vladimir Poutine d'être derrière son empoisonnement via les services secrets. «Ma version est qu'il s'agissait d'officiers du FSB [services de renseignement intérieur] ou du SVR [service des renseignements extérieurs] sur ordre bien sûr, certainement de Poutine», a-t-il déclaré.
La veille, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov avait souligné l'incohérence des résultats des analyses menées sur l'opposant, victime présumée d'un empoisonnement à l'agent neurotoxique militaire Novitchok. Il a notamment rappelé que les médecins de la clinique berlinoise Charité, ainsi que leurs collègues russes à Omsk, n'avaient trouvé aucune trace d'agent militaire toxique dans les analyses de l'opposant. La découverte a été faite dans des laboratoires de la Bundeswehr (armée allemande), ce qui est une source de préoccupation.