Le président biélorusse Alexandre Loukachneko doit partir, affirme le président français Emmanuel Macron dans un entretien accordé au Journal du Dimanche, le 27 septembre. «Ce qui se passe en Biélorussie, c'est une crise de pouvoir, un pouvoir autoritaire qui n'arrive pas à accepter la logique de la démocratie et qui s'accroche par la force. Il est clair que Loukachenko doit partir», a-t-il déclaré.
Le locataire de l'Elysée s'est dit «impressionné par le courage des manifestants» en Biélorussie. «Ils savent les risques qu'ils prennent en défilant tous les week-ends, et pourtant, ils poursuivent le mouvement pour faire vivre la démocratie dans ce pays qui en est privé depuis si longtemps», ajoute Emmanuel Macron pour qui «les femmes en particulier, qui défilent tous les samedis, forcent le respect».
Médiation de la Russie : «Nous n'y sommes pas», affirme Emmanuel Macron
Concernant le rôle du président russe Vladimir Poutine dans la recherche d'une solution à la crise politique après la réélection contestée, le 9 août 2020, du président Loukachenko, Emmanuel Macron considère que sa médiation ne porte pas ses fruits.
«Il se trouve que j'ai parlé à Vladimir Poutine le 14 septembre, le jour où il recevait Loukachenko à Sotchi. Je lui ai dit que la Russie a un rôle à jouer, et ce rôle peut être positif s'il pousse Loukachenko à respecter la vérité des urnes et à libérer les prisonniers politiques. C'était il y a 15 jours, nous n'y sommes pas», déplore le président français cité par le journal dominical.
Emmanuel Macron effectuera du 28 au 30 septembre sa première visite en Lituanie et en Lettonie, deux Etats baltes qui attendent son appui. Comme l’Union européenne ou les Etats-Unis, les pays baltes n'ont pas reconnu l'élection de Loukachenko, son adversaire Svetlana Tikhanovskaïa ayant quitté la Biélorussie pour s'installer en Lituanie. La présidence française a indiqué qu'il n'était «pas exclu» qu'Emmanuel Macron rencontre cette dernière à Vilnius.
Svetlana Tikhanovskaïa a déclaré le 24 septembre au journal Le Figaro qu'elle «attend[ait] beaucoup» d'Emmanuel Macron et espérait qu'il «s’engage pour aider à sortir de l’impasse».
Si de nombreux pays en Occident ont contesté les résultats de l'élection présidentielle du 9 août, le président réélu avec plus de 80% des suffrages a vu dans le mouvement de contestation la main de certaines forces extérieures et dénoncé une «révolution de couleur». De son côté, le directeur du Service de renseignement extérieur russe (SVR), Sergueï Narychkine, a accusé Svetlana Tikhanovskaïa d'être «sous la tutelle» des Etats-Unis. Selon lui, ces derniers auraient organisé les manifestations anti-Loukachenko.