Taïwan : la Chine lance des exercices militaires en réaction à la venue d'un responsable américain
- Avec AFP
Alors que le sous-secrétaire d'Etat américain pour la croissance économique, l'énergie et l'environnement est arrivé à Taïwan, le gouvernement chinois prévient qu'il ne tolérera aucune ingérence et lance des exercices militaires à proximité de l'île.
La Chine a annoncé ce 18 septembre avoir lancé des exercices militaires à proximité de Taïwan, en réponse à l'arrivée la veille d'un ministre américain sur l'île, considérée par Pékin comme territoire chinois. Les tensions sino-américaines sont au plus haut ces derniers mois sur un grand nombre de sujets, de Hong Kong au commerce, en passant par le Covid-19, les Ouïghours ou l'application de vidéos TikTok.
La Chine continentale (dirigée par le Parti communiste) et l'île de Taïwan (refuge de l'armée nationaliste chinoise à l'issue de la guerre civile en 1949) sont administrées par deux pouvoirs politiques différents depuis plus de 70 ans.
Mais Pékin considère toujours le territoire insulaire comme faisant partie de la Chine. Il s'oppose ainsi à toute venue à Taipei de dirigeants étrangers, ces visites étant de nature à donner une légitimité aux autorités taïwanaises.
Le sous-secrétaire d'Etat américain pour la croissance économique, l'énergie et l'environnement Keith Krach est arrivé le 17 septembre à Taïwan. Il doit participer le 19 septembre à un hommage au défunt président taïwanais Lee Teng-hui.
«L'armée a entamé aujourd'hui des exercices militaires de combat à proximité du détroit de Taïwan», a expliqué lors d'une conférence de presse Ren Guoqiang, porte-parole du ministère chinois de la Défense.
Ceux qui jouent avec le feu ne feront que se brûler eux-mêmes
«Il s'agit d'une opération légitime et nécessaire afin de garantir la souveraineté et l'intégrité territoriale de la Chine, et prise en réponse à l'actuelle situation dans le détroit de Taïwan», a-t-il affirmé.
L'armée chinoise réalise souvent des manœuvres militaires. Mais elle souligne en général qu'elles ne visent aucun pays ou territoire. La désignation, cette fois-ci, d'une cible constitue donc un message de fermeté. «Ceux qui jouent avec le feu ne feront que se brûler eux-mêmes», a averti Ren Guoqiang, dénonçant la volonté américaine de «jouer la carte de Taïwan pour contenir la Chine» et celle des autorités taïwanaises de «compter sur l'aide des étrangers».
«Nous ne tolérerons aucune ingérence étrangère», a-t-il martelé. Le 9 août, les Etats-Unis avaient déjà envoyé leur secrétaire d'Etat à la Santé à Taïwan, à la tête d'une délégation diplomatique. La rencontre visait officiellement à saluer la gestion efficace du Covid par Taipei. La Chine était alors montée au créneau. Il s'agissait de la plus éminente délégation envoyée sur l’île depuis 1979, année de rupture officielle des relations diplomatiques entre Washington et Taipei – les Etats-Unis décidant, à partir de cette date, de reconnaître la République populaire de Chine basée à Pékin comme le seul représentant de la Chine.