De nouveaux cas de polio au Soudan sont liés à une souche vaccinale, selon l'OMS
Le 25 août, l'OMS déclarait le «poliovirus sauvage» éradiqué du continent africain. Mais début septembre, l'organisme onusien a annoncé de nouveaux cas de polio, détectés au Soudan, qui sont cette fois liés à une souche vaccinale.
Dans un communiqué paru le 1er septembre, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) déclare que la poliomyélite est réapparue au Soudan, alors que deux enfants soudanais – l'un de l'Etat du Darfour du Sud et l'autre de l'Etat de Gedarif, près de la frontière avec l'Ethiopie et l'Erythrée – ont été paralysés en mars et avril. Tous deux avaient récemment été vaccinés contre la polio.
Selon l'OMS, les enquêtes initiales sur ces deux cas indiquent qu'ils sont liés à un «groupe» de contaminations à la polio détecté en octobre 2019 et circulant actuellement au Tchad et au Cameroun. 11 autres cas de contamination à la polio au Soudan ont été confirmés ; le virus a également été identifié dans des échantillons environnementaux. «Ainsi, entre le 9 août et le 26 août 2020, un total de 13 cas de cVDPV2 [poliovirus dérivé du vaccin de type 2] ont été signalés», résume l'organisme onusien.
«Il y a une circulation locale au Soudan et une relation de transmission avec le Tchad», a abondé l'agence des Nations unies, ajoutant que le séquençage génétique avait confirmé de nombreuses introductions du virus au Soudan depuis le Tchad, rapporte l'agence Associated Press.
Cette semaine, @OMS_Afrique a célébré la fin du #poliovirus sauvage dans la Région. Une réalisation qui va bien au-delà de la protection des enfants de la paralysie. #endpoliopic.twitter.com/rdxDtvxYN7
— OMS Afrique (@OMS_Afrique) August 29, 2020
«La souche sauvage n’existe plus en Afrique et le continent est maintenant libre de cette souche mais il n’est pas entièrement libre de la polio parce qu’il y a aussi ce que l’on appelle une souche dérivée vaccinale», a précisé Oliver Rosenbauer, porte-parole du programme d'éradication de la poliomyélite à l'OMS, cité par RFI.
De fait, le 25 août, l'OMS avait officiellement annoncé que le «poliovirus sauvage» (PVS), l’agent pathogène responsable de la poliomyélite, était «éradiqué» du continent africain après quatre années consécutives sans cas déclaré.
Un vaccin qui a été essentiel dans la lutte contre la polio
Ces contaminations s'expliquent par le fait que dans certains cas rares, le vaccin, qui contient un virus rendu inoffensif, peut muter et redevenir virulent.
Ce vaccin, pourtant jugé essentiel pour lutter contre la polio, pourrait ainsi être remis en question.
La poliomyélite est une maladie infectieuse aiguë et contagieuse qui touche principalement les enfants, attaquant la moelle épinière et pouvant provoquer une paralysie irréversible. La maladie, hautement infectieuse, peut se propager rapidement dans l'eau contaminée et frappe le plus souvent les enfants de moins de cinq ans.
Le 28 août, l'AFP rapportait que le ministère soudanais de la Santé, avec l'appui de l'Unicef, de l'OMS et du Programme alimentaire mondial (PAM), préparait une vaste campagne de vaccinations pour cinq millions d'enfants de moins de cinq ans.