La Serbie s'engage à déplacer son ambassade en Israël à Jérusalem

La Serbie s'engage à déplacer son ambassade en Israël à Jérusalem© Leah Millis Source: Reuters
Le président serbe Aleksandar Vucic à la Maison Blanche, le 4 septembre 2020 (image d'illustration).
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Donald Trump et Benjamin Netanyahou se sont réjouis qu'Aleksandar Vucic s'engage à déménager l'ambassade serbe en Israël à Jérusalem. L'OLP, de son côté, a regretté que «la Palestine [soit] devenue la victime des ambitions électorales de Trump».

Ainsi que le rapporte l'AFP, Donald Trump a annoncé le 4 septembre 2020 que la Serbie allait déménager à Jérusalem son ambassade en Israël, devenant ainsi le premier pays européen à suivre l'exemple américain. «La Serbie s'est engagée à ouvrir un bureau commercial à Jérusalem dès ce mois-ci et à déménager son ambassade à Jérusalem d'ici juillet [2021]», a-t-il déclaré, précisant que les officiels serbes quitteraient Tel-Aviv où sont installées les missions diplomatiques de la grande majorité des pays.

Dans le même temps, «la Serbie et le Kosovo se sont engagés à une normalisation économique», a annoncé le président des Etats-Unis au côté de son homologue serbe, Aleksandar Vucic, lors d'un point presse depuis la Maison Blanche. «Après une violente et tragique histoire [entre les deux pays], et après des négociations qui ont échoué durant des années, mon administration a proposé une nouvelle façon de combler le fossé», s'est encore félicité Donald Trump dans une vidéo partagée sur les réseaux sociaux par le président de la Serbie

Simultanément, l'Aipac – puissant lobby américain pro-Israël – a remercié sur Twitter le chef d'Etat américain «pour avoir contribué à faciliter une décision historique» : «Il y a quelques instants, la Serbie a annoncé qu'elle déménagerait son ambassade à Jérusalem […] Le président Aleksandar Vucic a annoncé son intention d'ouvrir un bureau d'Etat à Jérusalem à l'occasion de l'Aipac 2020», a ainsi tweeté l'organisation qui orchestre chaque année une conférence à Washington avec la présence de hauts responsables politiques. Cette publication a, elle aussi, été partagée par le président serbe.

Pour l'OLP, «la Palestine est devenue la victime des ambitions électorales de Trump»

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a salué la décision serbe, relevant que ce serait le «premier pays» européen à suivre l'exemple des Etats-Unis. «Je remercie mon ami le président de Serbie […] pour sa décision de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël et y transférer l'ambassade de son pays», a-t-il déclaré dans un communiqué en hébreu cité par l'AFP, précisant que ce transfert allait être fait «d'ici juillet 2021».

De plus, les services du chef du gouvernement israélien ont notifié l'établissement de relations diplomatiques avec le Kosovo, qui n'avait pas de relations bilatérales avec l'Etat hébreu depuis la proclamation en 2008 de son indépendance de la Serbie.

Pour sa part, le secrétaire général de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Saëb Erakat, s'est exprimé sur Twitter : «La Palestine est devenue la victime des ambitions électorales de Trump.» Il a également estimé que l'équipe de l'actuel locataire de la Maison Blanche était «prête à tout pour assurer sa réélection, peu importe si cela anéantit la paix».

Trump «faiseur de paix» ou président en campagne ?

Le sommet du jour à la Maison Blanche était consacré officiellement à la «normalisation économique» entre la Serbie et le Kosovo, au cœur d'un conflit territorial et politique – la Serbie ne reconnaît pas l'indépendance de son ancienne province à majorité albanaise.

L'émissaire de Donald Trump pour ce dossier, Richard Grenell, avait prévenu que des «surprises» étaient à attendre. C'est donc sur Israël, un sujet primordial pour une frange importante de la droite chrétienne américaine, qu'elles ont surgi. «[Cette] décision […] devrait satisfaire l'électorat évangélique» du chef d'Etat américain, souligne ainsi l'AFP.

La Serbie emboîte le pas aux Etats-Unis qui avaient transféré leur ambassade dans la Ville sainte en mai 2018, brisant le consensus international et provoquant la colère des Palestiniens, qui dénient depuis lors à Washington tout rôle de médiateur dans leur conflit avec les Israéliens. Le Guatemala avait déjà suivi l'exemple américain. Le statut de Jérusalem est en effet l'une des questions les plus épineuses en vue d'un règlement du conflit israélo-palestinien. 

L'ONU considère que cette question doit faire l'objet d'un accord entre Israéliens et Palestiniens, et qu'en attendant les capitales mondiales ne doivent pas établir à Jérusalem leur représentation diplomatique en Israël.

L'Etat hébreu s'est emparé de Jérusalem-Est en 1967, l'a annexé et considère l'ensemble de la ville comme sa capitale «éternelle» et «indivisible». Les Palestiniens veulent faire de Jérusalem-Est la capitale de l'Etat auquel ils aspirent.

Cette nouvelle intervient moins d'un mois après l'annonce d'un accord de normalisation des relations entre Israël et les Emirats arabes unis, également favorisé par l'intervention des Etats-Unis. «C'est la seconde fois en moins d'un mois qu'Israël fait la paix et normalise ses liens avec un pays à majorité musulmane», a salué son conseiller à la sécurité nationale, Robert O'Brien, décrivant Donald Trump comme «un vrai faiseur de paix». C'est néanmoins sans compter, au sujet du dossier israélo-palestinien, sur l'échec du président républicain à faire accepter par la partie palestinienne son ambitieux plan de paix pour le Proche-Orient.

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