Blair a dit à Kadhafi de démissionner et s’enfuir dans un lieu sécurisé pendant la crise en Libye
Tony Blair a encouragé l’ex-chef libyen Mouammar Khadafi à fuir la Libye pour trouver un lieu sécurisé alors que le printemps arabe s'intensifiait etque les rebelles s'opposaient à son régime, a révélé une correspondance récente.
En 2011, l’ex Premier ministre travailliste britannique qui était au pouvoir au cours de l’invasion britannique en Irak en 2003 et ses conséquences sanglantes, a conseillé à Khadafi de trouver «un endroit plus calme» alors que les émeutes faisaient rage en Libye.
Leaked email shows Tony Blair called on #Kadhafi to hide and avoid capture http://t.co/cSnW61Llpj - @MiddleEastEyepic.twitter.com/NXKE7q4KTT
— Syria Intelligence (@syriaintel) 2 Octobre 2015
Blair a dit à Kadhafi que son renvoi de son bastion à Tripoli était une partie du transit politique «orchestré» et était nécessaire avant que la Crise en Libye n’atteigne «un point de non-retour».
Le régime du colonel Kadhafi a fait l'objet de beaucoup de condamnations globales à l’époque après que ses forces de sécurité ont ouvert le feu sur les foules de manifestants pro-démocratiques. L’ONU a sévèrement condamné les mesures brutales du régime et a fait une résolution contre «la violation insoutenable et systématique des droits de l’Homme».
Il y a quatre ans, le colonel #Kadhafi imaginait déjà le chaos de la #Libye d'aujourd'hui http://t.co/A1BJBA2vcnpic.twitter.com/KNh4rSkDWy
— RT France (@RTenfrancais) 21 Septembre 2015
Les détails de l’intervention secrète de Blair ont été publiés après qu’une série d’e-mails appartenant à l’ex-secrétaire d'État américain Hilary Clinton a été rendue publique selon les lois américaines pour la liberté d’information.
La correspondance comprenait un message de Catherine Rimmer, la directrice stratégique de Tony Blair, au conseiller supérieur de Clinton, Jake Sullivan, lui ayant raconté la conversation téléphonique que Blair avait tenue avec Kadhafi.
Selon Rimmer, Blair a fait un appel «très privé» et a transmis «un message très fort» que la violence devait être arrêtée et Kadhafi devait démissionner pour permettre la transition politique pacifique dans le pays. «La chose la plus importante c’est que le carnage et la violence doivent être arrêtées», a-t-elle cité Blair.
«Si vous avez un endroit tranquille où aller, vous devez y aller parce que tout cela doit prendre fin de manière pacifique pour que le changement puisse commencer. Le changement peut avoir lieu et il faut trouver un moyen de le faire», a insisté Blair en ajoutant : «J’ai parlé aux gens et tout le monde veut que cela prenne fin de façon pacifique».
Blair aurait conseillé à Kadhafi de dire clairement qu’il était préparé au changement politique et ordonnait à ses forces de ne pas utiliser la violence contre son propre peuple. L’ex-Premier ministre a également indiqué qu’il s'entretiendrait avec les pouvoirs occidentaux afin d’élaborer une résolution pacifique à la violence qui commençait à l’époque en Libye.
«Les Etats-Unis et l’UE sont dans une position difficile pour l’instant et je dois les convaincre que les évvénements se terminent calemement», a été cité Blair.
«Si le peuple voyait son leader démissionner du pouvoir, il serait content. Mais si la situation continue comme ça encore un ou deux jours, nous franchirons un point de non-retour. Je le dis parce que j’y crois profondément», a déclaré Blair.
What is the problem with Blair trying to stop bloodshed and effect change transition? I think he acted honourably. #Blair#Libya#Gadaffi
— The Real Day Today (@TheRealDayToday) 2 Octobre 2015
Dans les jours qui suivirent, le Conseil de sécurité a adopté une résolution qui gelait les actifs du dictateur libyen, limitait ses voyages et a adressé son régime à la Cour pénale internationale. Pendant quelques semaines, le Royaume-Uni a rejoint une coalition globale qui a imposé une zone d'exclusion aérienne et un blocus naval au gouvernement libyen tandis que les rebelles ont continué à lutter contre le régime sur le sol libyen.
En 2004, Blair a agi comme intermédiaire entre Kadhafi et l’Occident avec son soi-disant «accord dans le désert». Les supporteurs de Blair insistent sur le fait que l’accord ait rouvert les liens diplomatiques avec la communauté internationale ce qui a mis fin à l’isolation de Kadhafi à l’époque.
Cependant, le Premier ministre David Cameron a dissimulé ces entretiens comme «des accords dangereux» en 2011 après le début des opérations militaires du régime de Kadhafi pour étouffer la révolte libyenne.
Kadhafi a fini par fuir à Tripoli en août 2011 mais a été capturé et tué en octobre pendant le siège de Syrte.