Un cas de peste bubonique signalé dans le nord de la Chine, Pékin lance une alerte de niveau 3
Les autorités chinoises ont lancé une alerte de niveau 3 dans le nord du pays où un cas de peste bubonique a été enregistré par les autorités locales. Cette maladie, très mortelle si elle n'est pas soignée, se traite relativement bien de nos jours.
Un cas suspect de peste bubonique a été repéré et enregistré dans un hôpital de la ville de Bayannur, située dans la région de Mongolie intérieure, dans le nord de la Chine, ont fait savoir les autorités sanitaires locales, le 5 juillet, dans un communiqué cité par l'agence de presse chinoise Xinhua. Cette nouvelle intervient après la détection de deux cas similaires en Mongolie voisine.
Selon la BBC, le patient en question (un berger) serait en quarantaine et dans un état stable. Il souffrirait de la forme bubonique de la peste, qui provoque un gonflement des ganglions lymphatiques. Néanmoins, elle est considérée comme la variante de la maladie la plus facile à traiter de nos jours. On ignore pour le moment comment ce berger a été infecté.
En accord avec Pékin, les autorités locales de Bayannur ont cependant émis le 5 juillet une alerte de niveau 3 pour contrer une possible propagation de épidémie dans la région, toujours d'après l'agence de presse. L'alerte entrée en vigueur immédiatement restera en place jusqu'à la fin 2020.
Les responsables locaux ont également expliqué enquêter sur un deuxième cas suspect, rapporte le Global Times. Il s'agirait d'un adolescent âgé de 15 ans, qui avait apparemment été en contact avec une marmotte chassée par un chien, assure le quotidien chinois dans un tweet.
#Mongolia discovered another suspected patient infected with the bubonic plague. The 15-year-old patient had a fever after being in contact with a marmot hunted by a dog, according to Mongolian health authorities on Monday. pic.twitter.com/JJ2sEH9uoB
— Global Times (@globaltimesnews) July 6, 2020
Les autorités ont exhorté la population à renforcer l'autoprotection. Une interdiction formelle de chasser et manger des animaux qui pourraient provoquer des infections de peste a également été décrétée. Les autorités ont également incité le public à signaler les découvertes de marmottes malades ou mortes, les patients atteints de fièvre élevée pour des raisons inconnues ou ceux qui sont récemment décédés de morts subites.
Une maladie dévastatrice qu'on sait aujourd'hui soigner
La peste bubonique, causée par une infection bactérienne, fut à l'origine de l'une des pandémie les plus meurtrières de l'Histoire. C'est ainsi que la peste noire a tué plusieurs dizaines millions de personnes en Afrique, en Asie et en Europe au XIVe siècle.
Depuis, la maladie resurgit de temps à autre. Elle a décimé environ un cinquième de la population de Londres pendant la grande peste de 1665, et plus de 12 millions de personnes en Chine et en Inde au cours du XIXe siècle.
Mais de nos jours, la peste bubonique peut être traitée à l'aide d'antibiotiques. Ses symptômes comprennent une forte fièvre, des frissons, des nausées, une faiblesse physique et des ganglions lymphatiques qui apparaissent dans le cou, les aisselles ou l'aine. Non traitée, la maladie, généralement transmise aux humains par les animaux, présente un taux de mortalité de 30 à 60%.
Les cas de peste bubonique sont toutefois rares à notre époque, mais certains pays connaissent encore aujourd'hui des épisodes épidémiques. Madagascar a par exemple enregistré plus de 300 cas lors d'une épidémie en 2017. Cependant, une étude de la revue médicale The Lancet a révélé que moins de 30 personnes en sont décédées, rapporte la BBC. En mai 2019, deux personnes sont mortes de cette maladie en Mongolie. Elles l'ont contractée après avoir mangé la viande crue d'une marmotte selon la télévision publique britannique.
Cependant, il est peu probable qu'un cas conduise à une épidémie. «Contrairement au XIVe siècle, nous comprenons maintenant comment cette maladie se transmet», déclarait le docteur Shanti Kappagoda, médecin spécialiste des maladies infectieuses à Stanford Health Care, au site d'information Heathline en novembre 2019. «Nous savons comment l'empêcher. Nous pouvons également traiter des patients infectés par des antibiotiques efficaces», avait elle alors tenté de rassurer.