Covid-19 : Poutine met en garde contre les théories d'un complot à l'origine du virus
Le président russe a déclaré qu'il n'y avait aucune raison de penser que la pandémie du Covid-19 avait été déclenchée intentionnellement et averti qu'une telle version n'augurait «rien de bon».
A rebours des multiples rumeurs concernant une origine humaine derrière l'apparition et de la propagation du Covid-19, le président russe Vladimir Poutine a estimé ce 28 juin, lors d'un entretien accordé à la chaîne de télévision Rossiya 1, que de telles hypothèses pourraient avoir des effets néfastes.
Pour faire face efficacement à cette pandémie, nous devons unir nos forces au lieu de nous blâmer les uns les autres
«Il n'y a aucune raison de prétendre que la pandémie a été conçue par quelqu'un qui l'aurait déclenchée intentionnellement. Cela n'a aucun fondement. Si on se base sur une telle version, il n'en sortira rien de bon», a déclaré le chef d'Etat dont les propos ont été rapportés par l'agence Interfax.
«Pour faire face de manière efficace à cette pandémie, nous devons unir nos forces au lieu de nous blâmer les uns les autres», a-t-il encore déclaré.
Quand Washington et Pékin s'accusent mutuellement
Ces propos de Vladimir Poutine interviennent dans un climat de défiance particulièrement exacerbé entre les Etats-Unis et la Chine qui se sont mutuellement accusés, à plusieurs reprises, d'être responsable de la crise sanitaire mondiale.
Le 22 avril, l’Etat américain du Missouri avait par exemple porté plainte contre la Chine, accusant Pékin d'avoir dissimulé la gravité de l'épidémie de coronavirus et causé ainsi des «dommages», économiques et humains, «irréparables» dans le monde. «Cette soi-disant plainte […] ne se fonde sur aucun fait ni aucune preuve», avait alors estimé le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, allant même jusqu'à la qualifier d'«absurde», avant de souligner que les mesures prises par la Chine n'étaient «pas du ressort des tribunaux américains».
Une semaine plus tard, le président américain avait également laissé entendre que le coronavirus pourrait être originaire du laboratoire P4 de Wuhan, avant d'expliquer vouloir imposer des «taxes douanières» à la Chine pour faire face à la crise. Le 3 mai, le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo avait encore pointé du doigt la Chine «connue pour sa propension à infecter le monde et à utiliser des laboratoires ne respectant pas les normes», déclarant notamment que des «énormes preuves» désignaient un laboratoire chinois comme l'origine de la diffusion du virus.
Réagissant aux accusations de Washington, l'ambassadeur de Chine en France avait pour sa part déclaré : «Si [Donald Trump] a des preuves, qu'il les montre.» Et l'ancien maire adjoint de Wuhan d'enfoncer le clou en appelant «la communauté internationale» à pointer «la responsabilité des Etats-Unis qui selon lui, «ont causé la propagation du virus dans le monde». «Le pays que dirige Donald Trump totalise à lui seul un nombre de cas supérieur au total des cas recensés du deuxième au septième pays les plus touchés dans le monde», avait en effet souligné le haut diplomate chinois. «Le laboratoire applique les procédures de sécurité, il n'y est pas question de fuite de virus», avait-il encore assuré.