Entre mafia et tremblement de terre, le projet de pont reliant la Sicile et la Calabre ressuscité

Entre mafia et tremblement de terre, le projet de pont reliant la Sicile et la Calabre ressuscité© Wikipédia
Sera-t-il possible, un jour, de traverser le Détroit de Messine sur un pont suspendu ?
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Les autorités italiennes ont réouvert la porte à la construction du plus grand pont suspendu au monde. Censé relier la Sicile à l’Italie continentale, il provoque la crainte.

Un ouvrage défiant la mesure. Un projet à près de dix milliards d’euros. Maintes fois évoqué, toujours abandonné. Relier la plus grande île de la Méditerranée au continent est un vieux serpent de mer. Il pourrait revivre sous l’impulsion du gouvernement de Matteo Renzi. C’est le sous-secrétaire dédié au Transport et aux Infrastructures, Umberto Del Basso De Caro, qui l’a évoqué au parlement.

Cosa Nostra, N’dranghetta et terre qui bouge

Si le projet ressurgit des oubliettes, c’est que la situation économique du Sud italien devient de plus en plus inquiétante. Chômage et faillites se multiplient. Un tel ouvrage permettrait de doper l’économie la région. C’est en tout cas ce que pense le sous-secrétaire : «Nous pourrions le considérer comme un élément d’une stratégie visant à booster le système d’infrastructure dans le sud».

La Messina Strait company a déjà dessiné les plans de ce que serait le futur titan. Il serait équipé pour transporter par la route et le rail et pourrait faire transiter 4500 voitures par heure et 200 trains par jour. Long de plus de trois kilomètres, il serait à des années lumières du système de ferry actuel en terme de trafic.

Mais le projet se heurte à plusieurs problèmes. Le premier concerne les contraintes techniques. La zone présente un risque sismique particulier. De plus, la structure serait confrontée à des vents violents. En 2012, Alessandro Guerricchio, géologiste à l’université de Calabre, avait jugé le projet «très périlleux» en raison de l’activité attendue à long terme dans la zone.

Autre point d’inquiétude, le crime organisé. Même blessée, Cosa Nostra, la célèbre mafia sicilienne est toujours active. Son chef présumé, Matteo Messina Denaro, court toujours. Pire, de l’autre côté du détroit, sévit la mafia la plus puissante d’Italie : la N’dranghetta. Considérée comme l’une des organisations criminelles les plus puissantes au monde, elle est régulièrement accusée de contrôler la majeure partie du trafic de cocaïne en Europe. On sait la mafia aux aguets lorsqu’il s’agit de marchés publics. Alors que des milliards sont en jeu, beaucoup d’observateurs s’inquiètent qu’un tel projet, au coeur de leurs territoires, ne favorisent la corruption.

Rien de concret

Le projet n’en est qu’à l’étape de la discussion. «Nous n’avons rien signé. Nous sommes prêt à évaluer les choses» rappelle Graziano Delrio, ministre des Transports et des Infrastructures et supérieur d’Umberto Del Basso De Caro.

Cependant, le lobby en faveur du pont peut compter sur un soutien de taille. Le ministre de l’Intérieur et Sicilien, Angelino Alfano, s’est déjà montré très enthousiaste à l’idée que le projet puisse voir le jour : «Cela fera redémarrer les travaux publics et une partie entière du pays» a-t-il déclaré.

Reste à savoir si Matteo Renzi sautera le pas là où ses prédécesseurs ont reculé. Pour rappel, en 2012, le gouvernement de Mario Monti avait ordonné une série d’études sur la faisabilité de la construction. Il en a déjà coûté plus de 600 millions d’euros aux contribuables italiens en divers consultations et études de coûts. Tout cela sans qu'ils ne voient un bout de pont.





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