Libye : le GNA gagne du terrain, Haftar soutient un cessez-le-feu
Au moment où les forces du Gouvernement libyen d'union nationale (GNA) s'apprêtent à reprendre la ville de Syrte, jusqu'alors aux mains des forces du maréchal Haftar, celui-ci s'est montré favorable au cessez-le-feu proposé par l'Egypte.
Mohamad Gnounou, un porte-parole des forces du Gouvernement libyen d'union nationale (GNA), a affirmé que celles-ci avaient lancé, ce 6 juin, une opération pour reprendre Syrte aux forces du maréchal Haftar (Armée nationale Libyenne – ANL), qui avaient pris le contrôle de la ville au mois de janvier. «Des ordres ont été donnés à nos forces [...] L'armée de l'air à mené cinq frappes dans la périphérie de Syrte», a-t-il notamment déclaré, cité par l'AFP.
Basé à Tripoli et reconnu par l'ONU, le GNA avait annoncé la veille avoir pris le contrôle de l'ouest du pays après avoir chassé les pro-Haftar de Tarhouna, leur dernier fief dans cette région.
Ville natale de l'ex-dirigeant libyen Mouammar Kadhafi – renversé et tué le 20 octobre 2011 – Syrte est située à 450 kilomètres à l'est de la capitale Tripoli ; elle est devenue un verrou stratégique entre l'est et l'ouest de la Libye.
Haftar favorable à un cessez-le-feu
Le 6 juin également, à l'issue de discussions au Caire avec le président Abdel Fattah al-Sissi, le maréchal Khalifa Haftar a apporté son soutien à un cessez-le-feu à partir du 8 juin dans le conflit l'opposant aux forces du GNA.
Une «initiative du Caire» appelle au «respect des efforts internationaux et propose un cessez-le feu à partir [du] lundi 8 juin 2020», a déclaré le président égyptien durant une conférence de presse en présence du maréchal Haftar. Ce dernier a accepté cette initiative au moment où ses forces subissent une série de revers dans la bataille.
#Libye : les forces gouvernementales annoncent la reprise de l'aéroport international de Tripoli
— RT France (@RTenfrancais) June 4, 2020
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Instabilité chronique et pourparlers laborieux
Ces récentes annonces interviennent peu après que l'ONU à New York a annoncé la reprise, le 3 juin, des pourparlers avec les belligérants libyens, se félicitant d'un «premier pas positif» après une suspension de plus de trois mois.
Malgré de multiples tentatives de dialogue impliquant notamment la Russie, l'Algérie, l'Egypte ou encore des pays de l'Union européenne, le pays reste divisé entre les forces du maréchal Haftar et celles du GNA, dirigé par Fayez al-Sarraj.
De fait, la Libye est en proie au chaos politique et sécuritaire depuis l’intervention de l’OTAN en 2011. L'instabilité qui s'y est depuis développée a en outre conduit à une résurgence du terrorisme sur le sol libyen, non sans inquiéter les pays voisins.
Depuis le début de l'année, la Turquie s'est, pour sa part, fait remarquer avec l'envoi de troupes armées en soutien au GNA avec qui Ankara a signé un accord de délimitation maritime lui permettant de faire valoir des revendications dans une zone riche en hydrocarbures de la Méditerranée orientale.