«Oppression», «racisme»... L'Iran, la Chine et le Venezuela commentent les événements aux Etats-Unis
Habitués aux piques américaines visant leur situation intérieure, l'Iran, la Chine et le Venezuela n'ont pas mâché leurs mots sur la situation aux Etats-Unis, dans un contexte de manifestations et d'émeutes consécutives à la mort de George Floyd.
S'ils formulent régulièrement des critiques visant la politique intérieure de pays étrangers, les Etats-Unis sont cette fois eux-mêmes la cible de remontrances de ce type. En cause : la mort de George Floyd, un Afro-Américain de 46 ans, lors de son interpellation à Minneapolis, et les manifestations, heurts avec les forces de l'ordre, émeutes et pillages qui se sont ensuivis dans de nombreuses grandes villes américaines depuis une semaine.
Régulièrement tancés par Washington pour leur situation en matière de démocratie, d'Etat de droit ou de droits de l'homme, la Chine, l'Iran et le Venezuela ont réalisé des déclarations sans concessions au sujet des tensions qui font rage aux Etats-Unis.
Ainsi l'Iran, que Donald Trump a notamment accusé par le passé de «massacre[r] de[s] manifestants pacifiques», a appelé Washington à «arrêter les violences» contre son propre peuple. «Le monde est à vos côtés», a ainsi déclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaire étrangères, Abbas Moussavi, lors d'une conférence de presse à Téhéran, faisant valoir que le monde avait entendu le «cri sur l'état d'oppression» du peuple américain. «Arrêtez la violence contre votre peuple et laissez-le respirer», a-t-il également déclaré en anglais à l'adresse des «fonctionnaires et à la police américains», non sans rappeler un des principaux slogans scandés par les manifestants aux Etats-Unis : «I can't breathe [je ne peux pas respirer]», en référence aux mots prononcés par George Floyd avant sa mort.
Cité par l'AFP, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian a pour sa part estimé que les récents troubles aux Etats-Unis étaient révélateurs de «la gravité du problème du racisme et de la violence policière aux Etats-Unis». Et le haut diplomate chinois de dénoncer la «maladie chronique» que constituerait le racisme dans le pays.
Enfin, dans une publication sur Twitter, le chef de la diplomatie vénézuélienne Jorge Arreaza a reproché à Washington de «s'entêter à se mêler des affaires intérieures du Venezuela» alors que «les Etats-Unis souffrent de la pire crise humanitaire au monde avec plus de 100 000 morts dans le cadre du Covid-19 [et que] les rues [américaines] brûlent devant la rage et la frustration d'une population victime de ségrégation, exclue et humiliée».
«Nouvelle forme d'autoritarisme» : Mike #Pompeo 🇺🇸 met en garde la #Russie 🇷🇺 et la #Chine 🇨🇳
— RT France (@RTenfrancais) November 8, 2019
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Au mois d'avril déjà, le président du Venezuela Nicolas Maduro avait adressé au peuple américain une longue lettre en anglais, dans laquelle il dénonçait les desseins supposés de l'administration Trump, sur le point selon lui de lancer un «conflit militaire» dans la région. L'initiative était intervenue quelques jours après que la tête du dirigeant vénézuélien eut été mise à prix aux Etats-Unis, où Nicolas Maduro est officiellement inculpé de «narco-terrorisme» depuis le 26 mars.
Aux Etats-Unis : manifestations contre les violences policières et le racisme, mais aussi heurts et pillages
Depuis la mort de George Floyd, décédé après son interpellation par la police de Minneapolis (Minnesota), de nombreuses grandes villes des Etats-Unis sont le théâtre de manifestations contre les violences policières et le racisme, mais aussi de heurts entre manifestants et forces de l'ordre, d'actes de vandalisme et de pillages de commerces. Partant, des villes comme Washington ou Los Angeles ont imposé un couvre-feu afin d'empêcher les rassemblements de déboucher sur de nouvelles violences – avec des résultats guère probants pour l'instant.
A ce jour, des milliers de soldats de la Garde nationale ont été déployés dans quinze Etats américains ainsi qu'à Washington.
En outre, le président américain Donald Trump accuse la mouvance «antifa» d'inciter à la violence dans ce contexte et envisage de la faire classer comme terroriste.