Législatives au Cameroun : le parti du président Paul Biya conserve la majorité absolue
Le Rassemblement démocratique du peuple camerounais, parti au pouvoir de Paul Biya, a très largement remporté les législatives du 9 février, avec 139 sièges sur 180, selon des résultats partiels rendus publics par le Conseil constitutionnel.
Le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), parti au pouvoir du président Paul Biya, a très largement remporté les législatives du 9 février, avec 139 sièges sur 180, selon des résultats partiels rendus publics, ce 28 février, par le Conseil constitutionnel.
La participation a été «modérée», à 45,98%, a affirmé le président du Conseil, Clément Atangana. Il a présenté des résultats pour 167 des 180 sièges de l'Assemblée, puisque les scrutins pour 13 députés dans onze circonscriptions des régions anglophones du nord-ouest et du sud-ouest, ont été annulés et devront être à nouveau organisés.
En attendant ces élections partielles dans ces régions ravagées par un conflit séparatiste, le RDPC devance déjà tous ses concurrents réunis, raflant 139 sièges, contre 148 en 2013. Il est suivi d'un de ses alliés, l'Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP), qui gagne 7 sièges. Principal parti d'opposition représenté dans l'Assemblée sortante jusqu'à présent, le Social democratic front (SDF) n'emporte que cinq sièges, contre 18 en 2013.
Malgré cet net recul, le SDF pourrait améliorer son score lors des partielles dans ses fiefs traditionnels du nord-ouest et du sud-ouest. Le SDF partage la troisième place avec le Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN) de Cabral Libii, 39 ans, qui fait son entrée à l'Assemblée avec 5 députés. Arrivé troisième à la présidentielle d'octobre 2018, Cabral Libii est lui-même élu député. En tout, seuls 16 députés d'opposition ont été élus, ce qui laisse une marge de manœuvre extrêmement confortable à la majorité présidentielle.
Le Mouvemement pour la renaissance du Cameroun (MRC) de Maurice Kamto, arrivé deuxième à la présidentielle de 2018, avait appelé à boycotter le scrutin, jugeant impossible l'organisation de ces élections, notamment en raison du conflit meurtrier qui secoue les deux régions peuplées par la minorité anglophone camerounaise.