Sept hommes soupçonnés d'avoir subtilisé 50 millions d'euros en se faisant passer pour Le Drian

- Avec AFP

Sept hommes soupçonnés d'avoir subtilisé 50 millions d'euros en se faisant passer pour Le Drian© STEPHANE MAHE / POOL Source: AFP
Dans cette photographie d'archive prise le 06 avril 2019, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian assiste à une séance de travail lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères des pays du G7 à Dinard (image d'illustration).
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Sept hommes, suspectés d'avoir extorqué près de 50 millions d'euros à plusieurs grandes fortunes à travers le monde en se faisant passer pour le chef de la diplomatie française, seront jugés du 4 au 12 février à Paris.

Ils passaient des appels «confidentiels», envoyaient des faux documents et revêtaient un masque du ministre : sept hommes soupçonnés d'avoir soutiré plus de 50 millions d'euros à de riches personnalités en se faisant passer pour Jean-Yves Le Drian sont jugés à partir du 4 février à Paris.

Le téléphone sonne ; au bout du fil, le ministre alors chargé de la Défense demande des fonds en urgence pour une «opération secrète» et promet un remboursement de l'Etat français : telle était la fable servie par des individus qui ont usurpé, à partir de l'été 2015, l'identité de Jean-Yves Le Drian, alors ministre de la Défense sous la présidence de François Hollande, et devenu en mai 2017 ministre des Affaires étrangères.

Le chef spirituel des musulmans chiites ismaéliens, Karim Aga Khan IV, tombe dans le piège en 2016. Il transfère 20 millions d'euros sur des comptes en Pologne et en Chine. Trois virements sur cinq sont gelés mais 7,7 millions d'euros disparaissent.

Quelques mois plus tard, l'une des plus grandes fortunes turques, Inan Kirac, pense avoir été sollicité afin de réunir une rançon pour deux journalistes otages en Syrie. 47,4 millions de dollars (45 millions d'euros au cours de l'époque) se volatilisent.

En tout, trois victimes de cette escroquerie seront identifiées mais plus de 150 cibles seront approchées, dont le président du Gabon Ali Bongo, le Sidaction, le PDG du groupe Lafarge ou encore l'archevêque de Paris. 

Sous la fausse identité du ministre, les malfaiteurs tentent aussi, sans succès, de vendre quatre hélicoptères Tigre à la Tunisie pour 19,4 millions d'euros. Ils n'hésitent pas à organiser des vidéoconférences, enfilant un costume et un masque, ni à contacter l'Assemblée nationale et un préfet pour crédibiliser leur scénario.

La justice s'est saisie de l'affaire dès 2015 et les enquêteurs sont partis sur les traces de l'argent disparu. Mais l'affaire prend un tournant décisif avec l'extradition en 2017 d'un homme connu de la justice française pour «l'arnaque au faux président» : Gilbert Chikli.

«Je compte sur vous»

Gilbert Chikli, Franco-israélien de 54 ans, qui clame son innocence dans ce dossier, est considéré comme l'inventeur de l'arnaque dite du «faux président», selon laquelle des escrocs se font passer pour des chefs d'entreprise afin de se faire transférer de l'argent par des collaborateurs.

Cet homme, dont l'histoire a inspiré un film («Je compte sur vous»), est alors en fuite. Il a été condamné en 2015, par contumace, à sept ans de prison et un million d'euros d'amende pour avoir escroqué plusieurs grandes entreprises. En août 2017, il est interpellé en Ukraine au côté d'Anthony Lasarevitsch, lui aussi recherché dans le cadre d'une autre information judiciaire.

Sur leurs téléphones, la police découvre des éléments faisant penser à une nouvelle arnaque : des messages autour d'un appartement pour «travailler», une «belle liste» et une photo d'un masque d'Albert II de Monaco.

Au-delà des similitudes, les investigations, en particulier des expertises vocales, permettent selon l'accusation d'impliquer ces deux hommes dans l'escroquerie au «faux Le Drian». Les sommes disparues, versées sur des comptes «taxis» rapidement vidés, n'ont cependant pas été retrouvées. L'instruction se poursuit sur ce volet.

Cinq autres prévenus, âgés de 27 à 49 ans, sont soupçonnés d'avoir tenu un rôle, à des degrés divers, dans cette escroquerie ou dans la tentative liée à Albert II.

«L'idée, c'est d'arrêter des professionnels de l'escroquerie, qui osent se faire passer pour des représentants de l'Etat en jouant sur les peurs des gens et sur la culpabilité à ne pas servir sa patrie, à éventuellement refuser de collaborer avec l'Etat pour le bien commun», a estimé Delphine Meillet, avocate de Jean-Yves Le Drian.

Anthony Lasarevitsch, 35 ans, «conteste avec force toute participation à l'escroquerie commise au préjudice du prince Aga Khan en utilisant la fausse identité de Jean-Yves Le Drian», a déclaré son avocat, David-Olivier Kaminski.

Sollicité par l'AFP, l'avocat de Gilbert Chikli, Stéphane Sebag, n'a pas souhaité s'exprimer avant le procès, qui doit se tenir sur cinq demi-journées pour s'achever le 12 février.

Lire aussi : Ils se font (encore) passer pour Le Drian et arnaquent un industriel pour des millions d’euros

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