Un film avec Julie Gayet sur l'escroc franco-israélien Gilbert Chikli accusé d'antisémitisme (VIDEO)
Le film «Je compte sur vous» de Pascal Elbé, sorti en décembre, fait polémique au sein de la communauté juive, qui l'accuse de véhiculer des clichés antisémites. Tiré d'une histoire vraie, le film raconte la vie d'un escroc réfugié en Israël.
Gilbert Chikli. Natif de Belleville. Inventeur de l'arnaque au président.
— [XL] (@yxelle) 31 Décembre 2015
Dont ses sbires ns font chier au standard. pic.twitter.com/RzJi9PqYVJ
Inspiré de la vie de Gilbert Chikli, le film de Pascal Elbé ne plaît visiblement pas à tout le monde. Le quotidien israélien Haaretz rapporte en effet que pour Avi Zana, directeur de l'association parisienne Ami Israël, le film «risque d'augmenter les préjugés antisémites à une période où les juifs français ont déjà des problèmes».
Le portrait de cet escroc juif poursuivi par la justice française pour avoir détourné des millions d'euros à son avantage et protégé par l'Etat d'Israël, nourrirait selon lui les clichés antisémites sur les juifs.
Juif lui-même, Pascal Elbé admet avoir anticipé que le film aurait un accueil mitigé au sein de la communauté juive française. Il a tout de même décidé de le faire car dit-il, «le sujet est passionnant» et parce qu'il refuse de s'auto censurer en se laissant intimider par les antisémites.
Roi du culot, Gilbert Chikli est devenu célèbre pour sa technique dite «du président» : se faisant passer pour un président (de banque, de société, de groupe, etc), il appellait un des cadres de la société visée pour lui dire qu’un agent de la DGSE allait lui téléphoner et qu'il faudrait lui verser de l’argent. L’objectif final, faisait-il croire, était de repérer les éventuels terroristes qui allaient se servir des sommes ainsi détournées «pour la bonne cause».
Avec son simple téléphone portable, il a berné au seul son de sa voix des patrons de succursales de banques et des hauts cadres d’entreprises du CAC40 rappelle Les Echos : entre 2005 et 2006, en à peine dix-huit mois, Gilbert Chikli a convaincu La Poste, les Galeries Lafayette, Disneyland Paris ou encore la Caisse d’épargne et les Pages jaunes de lui remettre des millions d’euros, en liquide ou par virement.
En tout, près de 400 millions d’euros auraient été dérobés à des centaines d’entreprises, en utilisant des techniques analogues.
En mai 2015, Gilbert Chikli a été condamné à sept ans de prison en France par contumace. Mais il s’était déjà enfui en Israël, où il vit désormais en homme libre et riche, à l'abris des poursuites françaises, car le pays n’extrade pas ses ressortissants avec la France.