Vladimir Poutine à Jérusalem : «Le peuple soviétique a libéré l’Europe du nazisme»
Au cours de son intervention à Jérusalem, le président russe est revenu sur la Shoah et le rôle clé de l'Armée rouge durant la guerre. Pour Vladimir Poutine, «c’est avant tout le peuple soviétique qui mit fin aux projets barbares» des nazis.
Vladimir Poutine est intervenu le 23 janvier à Jérusalem lors des commémorations des 75 ans de la libération du camp d'extermination d'Auschwitz par l'Armée rouge, le 27 janvier 1945 par la 100e division du général Krassavine de la 60e armée du Front de Voronej.
Vladimir Poutine a commencé par évoquer le sujet en déclarant : «L’Holocauste, c’est l’extermination intentionnelle d’êtres humains.» «Il faut aussi se souvenir que les nazis préparaient le même sort à bien d’autres peuples : furent déclarés "sous-hommes" les Russes, les Biélorusses, les Ukrainiens, les Polonais, les représentants de beaucoup d’autres nationalités», a-t-il ajouté en assurant que «leur terre natale devait servir d’espace vital aux nazis pour leur assurer une vie dans l’aisance, tandis que les Slaves et les autres peuples devaient subir l’extermination ou l’asservissement au prix de la perte de leur culture, de leur mémoire historique, de leur langue».
La mémoire de l’Holocauste ne servira de leçon et d’avertissement que si elle est préservée dans son intégralité, sans être expurgée, sans être tue
Le chef d'Etat russe a enchaîné en précisant qu'«en 1945, c’est avant tout le peuple soviétique qui mit fin à ces projets barbares». Pour lui, le peuple soviétique, «comme cela a déjà été dit à l’instant, a défendu sa Patrie et a libéré l’Europe du nazisme». Le président russe est également revenu sur le «lourd tribut» payé par les Soviétiques, ce «qu’aucun peuple n’a jamais imaginé, même en cauchemar : 27 millions de morts».
«Nous ne l’oublierons jamais», a-t-il poursuivi, en rappelant que «la mémoire de l’Holocauste ne servira de leçon et d’avertissement que si elle est préservée dans son intégralité, sans être expurgée, sans être tue». Vladimir Poutine a toutefois exprimé ses craintes : «Malheureusement, la mémoire de la guerre et ses leçons, son héritage, font aujourd’hui de plus en plus souvent l’objet de conjonctures politiques, de l’instant présent, du moment. C’est absolument inacceptable. Or, le devoir des responsables politiques d’aujourd’hui et de l’avenir, des acteurs de la vie publique et sociale, c’est de défendre le nom des héros vivants et morts, des civils qui ont été victimes des nazis et de leurs acolytes. Pour cela, il est important d’utiliser toutes les possibilités, qu’elles soient médiatiques, politiques, culturelles, que ce soient l’autorité et l’influence de nos pays dans le monde.»
«Je suis convaincu que tous ceux qui sont présents ici dans cette salle, à ce forum, partagent cette préoccupation et sont prêts à défendre avec nous la vérité et la justice», a-t-il conclu.