«Nous ne sommes plus en chrétienté» : le Pape estime que l'Occident se déchristianise

- Avec AFP

«Nous ne sommes plus en chrétienté» : le Pape estime que l'Occident se déchristianise© Vatican media Source: Reuters
Le pape François prend la parole lors des salutations traditionnelles à la Curie romaine dans la salle des Clémentines du palais apostolique, au Vatican, le 21 décembre 2019.
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Dans ses vœux au gouvernement de l'Eglise, le pape François a dépeint une situation bien pessimiste pour la chrétienté. Regrettant que la foi soit aujourd'hui «niée, marginalisée et ridiculisée» en Occident, il a appelé l'Eglise à changer.

«Nous ne sommes plus en chrétienté» : le pape François a constaté, le 21 décembre, la perte d'influence de l'Eglise en Occident, particulièrement en Europe, et appelé la Curie romaine à «un changement de mentalité» profond. «Nous ne sommes plus en chrétienté, nous ne le sommes plus ! Nous ne sommes plus les seuls aujourd’hui à produire la culture, ni les premiers, ni les plus écoutés», a lancé le pape dans ses traditionnels vœux à la Curie, le gouvernement de l'Eglise.

La foi est niée, raillée, marginalisée et ridiculisée

«Nous ne sommes plus dans un régime de chrétienté parce que la foi – spécialement en Europe, mais aussi dans une grande partie de l’Occident – ne constitue plus un présupposé évident du vivre-ensemble ; pire elle est souvent même niée, raillée, marginalisée et ridiculisée», a commenté le souverain pontife argentin devant ses principaux cardinaux.

Ce «changement d'époque» oblige à «un changement de mentalité pastorale», a souligné le premier Pape latino-américain de l'histoire, qui s'est employé, depuis son élection en 2013, à réformer les structures internes de la Curie, tout en insistant régulièrement sur un changement du mode de pensée en vase clos au sein de l'Eglise. Il s'est heurté à la résistance de nombre de sections de la Curie, réfractaires à un plus grand contrôle de leurs finances.

Le Pape a formulé aussi une mise en garde contre «la rigidité» et «la tentation de se replier sur le passé» alors qu'il faut, selon lui, «s'engager dans des changements significatifs». Lançant une pique à des adversaires qui s'opposent à ses réformes, y compris au sein de la Curie, le Saint-Père a décrit «la rigidité qui naît de la peur du changement et qui finit par disséminer [...] des obstacles sur le terrain du bien commun, en le transformant en champ miné d'incommunicabilité et de haine». «La Curie romaine n’est pas un corps détaché de la réalité», a insisté le pape François, pour qui le changement doit être profond et ne doit pas se limiter «à revêtir un vêtement nouveau et à rester, en fait, comme on était avant».

«Alzheimer spirituel» et «fossilisation mentale»

Un groupe de six cardinaux de la garde rapprochée du pape François a presque fini l'élaboration d'une nouvelle Constitution qui régira à l'avenir la Curie romaine, et qui doit remplacer un précédent texte promulgué par Jean-Paul II en 1988. L'édition 2019 des vœux à la Curie a montré une nouvelle fois la détermination du Pape, sur un ton toutefois plus modéré que d'habitude. En 2017, il avait par exemple dénoncé sans les nommer «les traîtres» qui freinent ses réformes, estimant que changer la Curie revenait à «nettoyer le sphinx d'Egypte avec une brosse à dents». En 2014, François avait énuméré quinze «maladies» affectant la Curie, dont «l'Alzheimer spirituel» et «la fossilisation mentale». 

Le Pape a annoncé, ce 21 décembre, la limitation à cinq ans, éventuellement renouvelable, du mandat de doyen du Collège des cardinaux, qui préside cette instance, en particulier lors de l'élection d'un nouveau pape lors d'un conclave. Il a semblé ainsi vouloir diminuer quelque peu le pouvoir du doyen, en conseillant aux cardinaux d'élire une personne ne cumulant pas d'autres postes au sein de la Curie. Ce changement a été annoncé en même temps que la démission du doyen actuel, en poste depuis 2005, le cardinal italien Angelo Sodano, âgé de 92 ans, qui n'est pas considéré comme un proche de François. Longtemps au service diplomatique du Vatican, le cardinal Sodano fut ambassadeur (nonce) au Chili, où il appuya la consolidation d'une Eglise très conservatrice. Il a aussi soutenu le prêtre pédophile Fernando Karadima qui s'est retrouvé au centre d'un vaste scandale qui a contribué à séculariser le pays. Il fut aussi le secrétaire d'Etat (numéro deux du Vatican) du pape Jean-Paul II durant 16 ans. 

Lire aussi : Pour le pape François, le souverainisme «mène à la guerre»

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