Militaires tués au Mali : le groupe EI revendique avoir causé la collision, la France dément
L’organisation terroriste a publié un communiqué affirmant être responsable de la collision entre les deux hélicoptères français le 25 novembre au Mali. Présent sur RFI ce 29 novembre, le général Lecointre a fermement contesté cette revendication.
Les djihadistes de l’organisation Etat islamique ont affirmé, le 28 novembre, être responsables de la collision survenue entre deux hélicoptères français au Mali le 25 novembre, dans laquelle treize militaires ont perdu la vie.
Le communiqué, publié sur les chaînes Telegram habituelles du groupe terroriste, fait état d’une embuscade tendue par les djihadistes aux forces françaises stationnées dans la région de Ménaka, ayant entraîné des affrontements directs au sol. Le document précise que, suite à une tentative de déploiement de renforts héliportés, les «soldats du califat ont tiré en direction de l’appareil, le forçant à se retirer et au final il est entré en collision avec un autre hélicoptère causant la mort de 13 soldats».
#Mali l’#EI revendique un affrontement avec #Barkhane dans la région d’#Indeliman et « la riposte qui a mené à la collision entre les deux hélicoptères » [qui a mené à la mort des 13 militaires] pic.twitter.com/BWgaJ9uSay
— Wassim Nasr (@SimNasr) November 28, 2019
Une version venant confirmer celle de l’armée française, qui avait fait savoir que les hélicoptères étaient intervenus de nuit, en appui de commandos de parachutistes engagés contre des troupes au sol, dans un secteur qui voit régulièrement des opérations menées dans le cadre de Barkhane, notamment contre le groupe Etat islamique dans le Grand Sahara.
Néanmoins, ce 29 novembre sur Radio France Internationale, le chef d'état-major de l'armée française, le général François Lecointre, a démenti certaines affirmations du groupe djihadiste. «C'est absolument faux […] Ce qui est vrai, c'est qu'il y a eu collision dans une opération de combat très complexe, qui nécessite […] une très fine coordination», a-t-il ainsi souligné, assurant qu’l n’y avait «pas eu de prise à partie par les djihadistes qui étaient poursuivis et marqués au sol» ni «de retrait d'un appareil face à un tir de djihadistes». «L'armée française dit la vérité : nous la devons à nos soldats et aux familles de nos compagnons qui sont morts», a-t-il encore insisté.
Les officiers et sous-officiers ayant trouvé la mort dans la collision entre les deux appareils appartenaient au 93e régiment d’artillerie de montagne, à la Légion étrangère, au 4e régiment de chasseurs et au 5e régiment d’hélicoptères de combat. Les deux boites noires des hélicoptères ont été récupérées et vont maintenant être analysées. Le 27 novembre, la ministre des Armées, Florence Parly, s’était inclinée devant les cercueils des treize soldats disparus.
Une cérémonie d’hommage national, à laquelle se rendra le président Emmanuel Macron, se tiendra le 2 décembre aux Invalides. Ce drame est une des plus grandes pertes de l’armée française depuis l’attentat contre le QG français Drakkar en 1983 à Beyrouth au Liban. 58 militaires français étaient tombés au champ d’honneur. Actuellement 4 500 hommes sont déployés, depuis août 2014, dans la bande sahélo-saharienne dans le cadre de l’opération Barkhane.