Pékin convoque l'ambassadeur américain après une résolution du Congrès sur Hong Kong
Après l'adoption par le Congrès américain d'une résolution perçue par la Chine comme un soutien aux manifestants hongkongais, la diplomatie chinoise a convoqué pour la seconde fois l'ambassadeur américain à Pékin, lui reprochant une ingérence.
L'ambassadeur des Etats-Unis à Pékin, Terry Branstad, a été convoqué, le 25 novembre, au ministère chinois des Affaires étrangères, qui entendait protester contre l’adoption par le Congrès américain d’une loi perçue par Pékin comme un soutien aux manifestants antigouvernementaux à Hong Kong. Ratifiée le 20 novembre par une écrasante majorité, cette résolution sur les «droits de l’Homme et la démocratie à Hong-Kong» prévoit notamment de «suspendre le statut économique spécial accordé par Washington à l’ancienne colonie britannique», d’après l'AFP.
Ingérence «effrontée» ?
Parallèlement à cette résolution, le Congrès américain a également voté une loi «qui interdirait la vente à la police hongkongaise de gaz lacrymogène, balles en caoutchouc et autres équipements destinés à réprimer les manifestations».
En conséquence, la diplomatie chinoise a immédiatement réagi. Cité par l'agence de presse chinoise Xinhua, le vice-ministre chinois des Affaires étrangères, Zheng Zeguang, a d’abord sommé les Etats-Unis de «corriger leurs erreurs». Avant de révéler : «Dans le cas contraire, les Etats-Unis doivent en assumer toutes les conséquences.»
La Chine exprime son fort ressentiment et sa ferme opposition
En outre, Zheng Zeguang, pour qui la résolution américaine représente une forme d’encouragement aux manifestations et aux violences à l’encontre du pouvoir chinois, a fait savoir que la Chine exprimait «son fort ressentiment et sa ferme opposition» face aux récentes décisions américaines. Dans d'autres propos rapportés par l'AFP, il a ensuite ajouté que, pour Pékin, la résolution américaine «s'ingère effrontément dans les affaires intérieures chinoises» et «soutient le comportement criminel et violent des forces anti-chinoises qui sèment le trouble à Hong Kong».
Afin de souligner que l’ancienne colonie britannique fait bel et bien partie de la Chine, le vice-ministre «a accusé le Congrès américain de négliger les faits et la vérité, de comploter et de soutenir les crimes violents des agitateurs anti-Chine», d’après Xinhua. «Il s’agit d’une violation grave du droit international et des normes fondamentales régissant les relations internationales. La Chine le condamne et s’y oppose fermement», a par ailleurs déclaré Zheng Zeguang.
Toute tentative de plonger Hong Kong dans le chaos et de saper sa stabilité et sa prospérité est vouée à l’échec
Affirmant la détermination chinoise à protéger sa «souveraineté nationale, sa sécurité et ses intérêts en matière de développement», le responsable chinois a également rappelé son attachement au «principe d’«un pays, deux systèmes». Avant d’annoncer : «Toute tentative de plonger Hong Kong dans le chaos et de saper sa stabilité et sa prospérité est vouée à l’échec.»
Une loi à prendre comme une menace ?
La résolution sur les «droits de l’Homme et la démocratie à Hong-Kong» doit encore être signée par le président américain Donald Trump avant d’entrer en vigueur. Bien qu’il soutienne «les Hongkongais mais aussi son "ami" Xi Jinping» selon l’AFP, Donald Trump ne s’est pas encore officiellement positionné et laisse donc planer le doute.
De surcroît, il s’agit en réalité de la seconde convocation récente d’un diplomate américain par Pékin. La première faisait suite à l’adoption de cette résolution par le Sénat, le 19 novembre.
Hong Kong traverse depuis cinq mois sa plus grave crise politique depuis sa rétrocession par le Royaume-Uni, avec des manifestations quasi-quotidiennes et de plus en plus violentes. Par ailleurs, les élections de conseillers de districts hongkongais se sont déroulées, le 24 novembre, sur le territoire semi-autonome chinois. Le scrutin a été marqué par un taux de participation record qui a dépassé les 71%, avec 4,13 millions d'électeurs inscrits. Les résultats préliminaires ont montré qu'une large majorité des voix est allée aux candidats opposés à l’exécutif hongkongais soutenu par Pékin.