Algérie : manifestations nocturnes contre l'élection présidentielle à venir

Algérie : manifestations nocturnes contre l'élection présidentielle à venir© Ryad Kramdi Source: AFP
Manifestation contre le pouvoir et contre l'organisation des élections présidentielles à Alger, le 15 novembre 2019.
Suivez RT en français surTelegram

Les protestataires algériens contre l'élection présidentielle à venir ont décidé d'intensifier leur mobilisation en la rendant quotidienne. Une seconde manifestation nocturne s'est tenue le 21 novembre, et s'est soldée par plus de 80 arrestations.

A trois semaines de l'élection présidentielle prévue le 12 décembre, les protestataires mobilisés depuis neuf mois en Algérie ont décidé d'intensifier leur mobilisation. Après une première manifestation nocturne à Alger le 20 novembre, qui s'est soldée par une centaine d'arrestations dont 29 inculpations, une deuxième manifestation s'est tenue dans la nuit du 21 novembre.

Lors de cette deuxième soirée, plus de 80 personnes ont été arrêtées à Alger, selon le Comité national de libération des détenus (CNLD). «La grande majorité des personnes arrêtées» a été «embarquée vers des commissariats» dans des banlieues de la capitale, assure le CNLD. Un appel sur les réseaux sociaux invite la population à sortir chaque soir, et plus seulement les mardis et vendredis comme c'était le cas jusque là.

Lors de ces manifestations nocturnes, des centaines de jeunes, principalement des hommes, scandaient : «Non au vote !», «on jure qu'il n'y aura pas de vote !». A l'issue du premier rassemblement nocturne, les manifestants ont toutefois été rapidement dispersés par des policiers en tenue anti-émeutes. Parmi les arrestations, 29 personnes ont été inculpées, notamment pour «attroupement non autorisé», dont huit, inculpées également «d'association de malfaiteurs». Elles ont été placées en détention provisoire.

Si les protestataires refusent l'élection à venir, dont la campagne a été lancée le 17 novembre, c'est par rejet total du pouvoir en place auquel ils ne font pas confiance pour organiser le moindre scrutin. Pour eux, il ne s'agit, à travers ces élections, que de recycler un système dont ils ne veulent plus. En effet, les cinq candidats qui se sont présentés ont tous, à un moment ou à un autre été au service de l'ancien président Abdelaziz Bouteflika, au pouvoir pendant 20 ans, poussé à la démission par la rue début avril.

Le Hirak (le mouvement de protestation) exige le démantèlement du «système» tout entier et son remplacement par des institutions de transition. Si des initiatives d'auto-organisation politique fleurissent ici et là, la structuration d'une véritable force d'opposition peine à voir le jour. Le processus de changement semble devoir prendre du temps et les protestataires n'entendent pas se faire voler leur soulèvement par l'élection d'un président issu de l'ancien système.

Le chef de l'armée en appelle aux «enfants fidèles» de l'Algérie

De son côté, le haut commandement militaire, incarné par le chef d'état-major de l'armée, le général Ahmed Gaïd Salah, homme fort du pays, rejette catégoriquement les revendications du Hirak et toute autre sortie de crise que l'élection du 12 décembre.

Gaïd Salah en a ainsi appelé le 20 novembre aux «enfants fidèles» de l'Algérie et à leur «devoir envers la Patrie» lors de la présidentielle du 12 décembre. «L'Algérie, qui est capable de choisir la personne qui la dirigera dans la prochaine étape, fait appel à ses enfants fidèles dans ces circonstances particulières», a déclaré le général. «J'insiste sur le mot fidèles, ces fidèles qui sont très nombreux sur tout le territoire national», a poursuivi Ahmed Gaïd Salah, comme pour les opposer à ceux qui rejettent massivement le scrutin. Il a en outre évoqué «le rôle de sensibilisation des médias, des mosquées, des zaouïas [confréries soufies] et des imams» dans la sensibilisation nécessaire, selon lui, de la population à ce dessein.

Lire aussi : «De quoi je me mêle ?» : un candidat à la présidentielle algérienne accuse Le Drian d’ingérence

Raconter l'actualité

Suivez RT en français surTelegram

En cliquant sur "Tout Accepter" vous consentez au traitement par ANO « TV-Novosti » de certaines données personnelles stockées sur votre terminal (telles que les adresses IP, les données de navigation, les données d'utilisation ou de géolocalisation ou bien encore les interactions avec les réseaux sociaux ainsi que les données nécessaires pour pouvoir utiliser les espaces commentaires de notre service). En cliquant sur "Tout Refuser", seuls les cookies/traceurs techniques (strictement limités au fonctionnement du site ou à la mesure d’audiences) seront déposés et lus sur votre terminal. "Tout Refuser" ne vous permet pas d’activer l’option commentaires de nos services. Pour activer l’option vous permettant de laisser des commentaires sur notre service, veuillez accepter le dépôt des cookies/traceurs « réseaux sociaux », soit en cliquant sur « Tout accepter », soit via la rubrique «Paramétrer vos choix». Le bandeau de couleur indique si le dépôt de cookies et la création de profils sont autorisés (vert) ou refusés (rouge). Vous pouvez modifier vos choix via la rubrique «Paramétrer vos choix». Réseaux sociaux Désactiver cette option empêchera les réseaux sociaux de suivre votre navigation sur notre site et ne permettra pas de laisser des commentaires.

OK

RT en français utilise des cookies pour exploiter et améliorer ses services.

Vous pouvez exprimer vos choix en cliquant sur «Tout accepter», «Tout refuser» , et/ou les modifier à tout moment via la rubrique «Paramétrer vos choix».

Pour en savoir plus sur vos droits et nos pratiques en matière de cookies, consultez notre «Politique de Confidentialité»

Tout AccepterTout refuserParamétrer vos choix