Pourparlers d’Istanbul : de nouveaux échanges de prisonniers annoncés

Le deuxième tour de négociations à Istanbul, entre les délégations russe et ukrainienne, en vue d’un éventuel accord de paix, s'est tenu à Istanbul ce 2 juin. À l'issue de cette rencontre, les chefs des deux délégations ont annoncé avoir convenu de plusieurs échanges, tant de soldats jeunes, grièvement blessés ou malades, ou encore de dépouilles.
Clap de fin pour la deuxième rencontre entre les délégations russe et ukrainienne, ce 2 juin au Palais Ciragan d'Istanbul. Russes et Ukrainiens ont convenu de la restitution, de part et d’autre, de 6 000 corps de soldats tombés, a déclaré à la presse le chef de la délégation russe Vladimir Médinsky à l'issue de ces discussions qui ont duré un peu plus d'une heure.
Les deux délégations se sont également entendues sur la création d’une « commission médicale commune » visant à étudier le renvoi dans leur pays d’origine de militaires « grièvement blessés » ou « gravement malades ». « Et donc ces échanges vont se faire de façon régulière » a ajouté ce conseiller du président russe.
Par ailleurs, des échanges de « jeunes » soldats, âgés de moins de 25 ans, ont été annoncés. Pas moins de « 1 000 personnes de chaque côté », devraient être concernées, a précisé Vladimir Médinsky.
Un cessez-le-feu partiel proposé à la partie ukrainienne
« Nous avons proposé un cessez-le-feu concret sur deux-trois jours, sur des secteurs précis du front » a également déclaré le chef de la délégation russe, précisant que ces trêves interviendraient afin de « récupérer les blessés et de mettre en place des évacuations sanitaires ».
Pour sa part, le ministre ukrainien de la Défense Roustem Oumerov, qui emmenait la délégation de Kiev, a déclaré que sa partie avait demandé une nouvelle rencontre entre le 20 et le 30 juin. « Nous sommes convaincus que tous les problèmes clés ne peuvent être résolus qu'au niveau des dirigeants », a-t-il notamment déclaré à la presse. Oumerov est également longuement revenu, devant les journalistes, sur les enfants prétendument « déportés » en Russie.
Regrettant « un show » organisé par la partie ukrainienne sur ce sujet, Médinsky a renvoyé au travail effectué jusqu’à présent – tant côté russe qu’ukrainien – afin de réunir des familles séparées par les évacuations des zones de combat. « Il s’agit de quelques dizaines d’enfants, des enfants qui n’ont été capturés par personne », a martelé Médinsky, brandissant une liste de noms remise par les Ukrainiens.
« Vous voyez, il n’y en n’a pas 1,5 million ni 20 000 », a raillé le chef de la délégation russe, en référence à des assertions ukrainiennes, mais « 339 ». « Dès que les parents sont identifiés, ou un représentant légal, les familles sont réunies », a-t-il insisté.
Des pourparlers de paix au lendemain d'une attaque ukrainienne de grande ampleur
Interpellé, à l'extérieur du Palais Ciragan, sur la responsabilité de Kiev derrière l’effondrement de deux ponts dans les régions russes de Briansk et de Koursk, tuant sept personnes dans un train de passagers, Oumérov n’a pas réagi.
Cette nouvelle rencontre à Istanbul s’est tenue deux semaines après la première, le 16 mai. Un cycle de pourparlers, directs, initié sur proposition du président russe Vladimir Poutine. Au cours de cette première rencontre, les parties russes et ukrainiennes avaient convenu de procéder à un échange de 1000 prisonniers de part et d’autre.
La veille même de ces pourparlers, le Service de sécurité ukrainien (SBU) a mené une attaque massive de drones contre des bases aériennes militaires dans plusieurs régions russes. Une attaque dont s'est félicité Volodymyr Zelensky.
« Pourquoi je n’écris rien sur les négociations ? parce que je n’attends rien d’elles qui vaille la peine d’être écrit », a lâché sur sa chaîne Telegram la rédactrice en chef de RT, Margarita Simonian, ajoutant qu’elle serait « heureuse de se tromper ».