L’Iran abat un drone en provenance de «pays étrangers» dans le sud-ouest du pays
Des médias iraniens ont annoncé que l'armée avait abattu un «drone infiltré» provenant de «pays étrangers» dans la région de Banda-é Mahchahr. Une enquête est en cours. Les Etats-Unis ont immédiatement indiqué que l’appareil n'était pas américain.
D’après plusieurs médias iraniens, l’armée de la République islamique a abattu, dans la nuit du 7 au 8 novembre, un «drone infiltré» dans la région côtière de Bandar-é Mahchahr, en bordure du golfe Persique, à moins d’une centaine de kilomètres de la frontière irakienne. Selon l’agence de presse ISNA, les «systèmes de défense aérienne» ont «détruit un drone non identifié» qui survolait «le ciel de Bandar-é Mahchahr».
L’agence de presse de la télévision d’Etat, IRIBNEWS, a mis en ligne sur Twitter une courte vidéo de ce qu’elle présente comme l’interception de l’appareil. La séquence de six secondes montre la trajectoire lumineuse d’un missile antiaérien explosant à basse altitude.
انهدام پهپاد متجاوز با سامانه بومی #پدافند_هوایی_ارتش
— خبرگزاری صداوسیما (@iribnewsFa) November 8, 2019
بامداد امروز یک فروند #پهپاد متجاوز توسط سامانههای بومی نیروی پدافند هوایی ارتش مستقر در منطقه عمومی #ماهشهر تحت هدایت شبکه یکپارچه قرارگاه پدافند هوایی کشور منهدم شد. pic.twitter.com/ZsQCnFwM2U
Des débris de l'appareil en cours d'analyse
Cité par IRIBNEWS, le général de brigade Aliréza Sabahi Fard, commandant en chef de la défense antiaérienne (DCA), a précisé que la DCA iranienne avait agi «en réaction à la violation de notre espace aérien par un drone», ajoutant que «le drone a été abattu avant d’atteindre des sites sensibles grâce à la grande vigilance de notre système unifié de défense aérienne». La région de Bandar-é Mahchahr est connue pour abriter de nombreuses activités pétrochimiques.
Gholamreza Chariati, gouverneur de la province du Khouzistan, dans lequel a eu lieu l’incident, a confirmé auprès de l’agence de presse Tasnim que «la carcasse [de l’appareil avait] été retrouvée dans les champs autour de Bandar-é Mahchahr» et qu’une enquête avait été diligentée. Par ailleurs, repris par l’agence de presse officielle IRNA, il a noté que «les drones provenaient à coup sûr de pays étrangers», précisant que les résultats de l’enquête «[seraient] rendus publics».
Cette annonce des médias iraniens a immédiatement fait réagir les Etats-Unis. Sur Twitter, le United States Central Command (CENTCOM) a fait savoir ce 8 novembre que «les informations présumées selon lesquelles un drone américain aurait été abattu sont incorrectes», soulignant que «tous les équipements américains ont été comptabilisés».
Alleged reports of a U.S. drone being shot down are incorrect. If a UAS had gone down in the CENTCOM AOR it was not a #DoD asset. All U.S. equipment has been accounted for.
— U.S. Central Command (@CENTCOM) November 8, 2019
Le 20 juin dernier, les deux nations, en froid depuis la révolution de 1979 et la mise en place de la République islamique, avaient frôlé un affrontement militaire direct après la destruction par l’Iran d’un drone américain. Washington avait assuré que l’appareil se trouvait dans l’espace aérien international, mais Téhéran avait affirmé qu’il se trouvait en territoire iranien.
Après la reprise par l’Iran de ses activités d’enrichissement d’uranium, dans son usine souterraine de Fordo au sud de la capitale, en réponse au retrait américain de l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien, ce nouvel événement risque de crisper encore un peu plus les relations irano-américaines. Dans un communiqué diffusé le 7 novembre, le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a exhorté la communauté internationale à «prendre des mesures graves pour augmenter la pression» sur la République islamique.
Alexis Le Meur