Les patrouilles russo-turques ont débuté dans le nord de la Syrie
Comme convenu le 22 octobre à Sotchi par Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan, les patrouilles communes dans le nord de la Syrie ont débuté le 1er novembre près de Derbassiyé. Leur objectif est d'instaurer une «zone de sécurité» de 30 kilomètres.
La Russie et la Turquie ont débuté, le 1er novembre, leurs patrouilles communes dans le nord de la Syrie afin de s’assurer du retrait total des troupes kurdes de la zone frontalière turco-syrienne, comme convenu lors d’une entrevue entre Recep Tayyip Erdogan et Vladimir Poutine le 22 octobre dernier à Sotchi.
Ces patrouilles, composées de la police militaire russe et des gardes-frontières turcs, ont commencé dans la matinée à proximité du village de Derbassiyé, depuis le côté turc de la frontière, comme on peut le constater sur ces images relayées par l’agence Ruptly.
Un communiqué de presse mis en ligne sur Twitter le 1er novembre par le ministère turc de la Défense a confirmé que «les première patrouilles communes russo-turques avec des unités terrestres [étaient] en cours dans le nord-est de la Syrie conformément à l’accord de Sotchi».
Rusya Federasyonu ile 22 Ekim 2019 tarihinde Soçi’de varılan mutabakat çerçevesinde; Türk ve Rus askeri unsurlarının ve İHA’ların iştirakiyle ilk ortak devriye, Fırat’ın doğusundaki Derbesiye bölgesinde başladı.#MSB#TSKpic.twitter.com/tseFhBlERy
— T.C. Millî Savunma Bakanlığı (@tcsavunma) November 1, 2019
Dans un autre document publié dans la journée, le ministère a souligné que «la première patrouille conjointe menée par des éléments militaires turcs et russes et des drones à Derbassiyé» s’était «déroulée comme prévu», ajoutant qu’elle avait été menée par «huit véhicules terrestres, quatre de chaque côté, ainsi que par des drones». Toujours selon les autorités turques, les troupes ont effectué une patrouille de 87 kilomètres de long sur une bande de 10 kilomètres le long de la frontière.
Comme on peut s’en rendre compte sur ces images, les colonnes de véhicules blindés n’arboraient aucun drapeau.
L’objectif de ces patrouilles est la mise en place d’une «zone de sécurité» d’une trentaine de kilomètres de profondeur entre la frontière syrienne et turque. Ankara souhaite en effet interdire la zone aux Kurdes des Unités de protection du peuple (YPG) qu’elle considère comme des terroristes. La Turquie avait d’ailleurs lancé, le 9 octobre, une offensive contre les Kurdes, baptisée Source de paix, au cours de laquelle elle avait pris le contrôle d’une bande frontalière de 120 kilomètres entre les villes de Tal Abyad et de Ras al-Aïn.
Ce n’est qu’à la faveur d’un accord conclu entre Recep Tayyip Erdogan et Vladimir Poutine, le 22 octobre à Sotchi, que la Turquie avait accepté de cesser son opération, Moscou s’étant engagé à faire partir les YPG de la région ainsi qu’à lancer ces patrouilles conjointes. La Russie avait annoncé, le 29 octobre, que le retrait des forces kurdes s’était déroulé plus rapidement que prévu.
Si cet accord a permis une désescalade momentanée, la région frontalière entre la Turquie et la Syrie est une véritable poudrière. En plus des Turcs et des Russes, l'armée régulière syrienne s'est également positionnée dans la région après avoir été appelée au secours par les Kurdes. Par ailleurs, selon l'AFP, un convoi de cinq véhicules américains a été aperçu à une centaine de kilomètres de Derbassiyé. Néanmoins, il pourrait s'agir de troupes se retirant du nord de la Syrie, à la demande de Donald Trump, pour rejoindre et «protéger» les champs pétroliers de la région de Deir ez-Zor, les plus importants du pays.
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