Après la visite d'Erdogan en Russie, Ankara annonce la fin de son offensive dans le nord-est syrien
Ankara poursuit son opération militaire contre la milice kurde en Syrie des YPG. Lâchée par son allié américain, celle-ci a conclu un accord avec Damas pour que les forces syriennes soient déployées dans la zone.
Le chef des Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par les combattants kurdes, a remercié la Russie pour avoir sauvé son peuple du «fléau» de la guerre après la conclusion d'un accord entre la Russie et la Turquie, qui a mis fin à son offensive. Lors d'une conversation téléphonique avec le ministre russe de la Défense, Mazloum Abdi a également déclaré qu'il avait des «réserves» sur certains aspects de cet accord, tout en appelant à un «dialogue» approfondi avec la Russie, selon un communiqué des FDS.
«Un petit nombre de soldats» américains resteront en Syrie pour protéger les champs pétroliers, a également annoncé Donald Trump.
Donald Trump a annoncé ce 23 octobre la levée des sanctions imposées mi-octobre à la Turquie après le lancement de l'offensive militaire d'Ankara contre les Kurdes en Syrie.
«J'ai demandé au secrétaire au Trésor de lever toutes les sanctions imposées le 14 octobre en réponse à l'offensive de la Turquie», a déclaré le président américain depuis la Maison Blanche.
Plus de 100 prisonniers du groupe Etat islamique (EI) se sont échappés en Syrie depuis l'offensive turque contre les Kurdes dans le nord du pays a indiqué ce 23 octobre un haut responsable américain. «Nous dirions que leur nombre est maintenant supérieur à 100. Nous ne savons pas où ils se trouvent», a indiqué James Jeffrey émissaire américain pour la Syrie devant la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants américaine.
Des forces russes ont franchi ce 23 octobre l'Euphrate, en Syrie, en direction de la frontière avec la Turquie dans le cadre de l'accord russo-turc de la veille sur le retrait des forces kurdes, ont annoncé l'agence de presse Tass et la chaîne Rossia 24.
La police militaire russe a franchi cette rivière à midi (09H00 GMT) et «avance vers la frontière syro-turque», selon un message du ministère russe de la Défense, alors que selon l'accord du 22 octobre Russes et Syriens doivent «faciliter» le retrait et le désarmement kurde dans cette région du nord-est syrien.
Le Kremlin a jugé ce 23 octobre que Washington avait «trahi» son allié kurde en se retirant du Nord-Est syrien, l'abandonnant face à la Turquie.
«Ces dernières années, les Etats-Unis étaient les alliés les plus proches des Kurdes. Mais, à la fin, les Etats-Unis ont abandonné les Kurdes et les ont de facto trahis», a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, cité par les agences de presse russes.
«Désormais, ils préfèrent laisser les Kurdes à la frontière, les forçant presque à faire la guerre aux Turcs», a-t-il ajouté.
La #Turquie annonce mettre fin à son offensive contre les milices kurdes du #YPG en #Syrie#Kurdes
— RT France (@RTenfrancais) October 23, 2019
➡️ https://t.co/2OCbuUYy2Xpic.twitter.com/LgI6Cl5e5VLe président turc Recep Tayyip Erdogan a averti ce 22 octobre que l'offensive dans le nord de la Syrie reprendrait «avec une plus grande détermination», faute d'un retrait des forces kurdes avant 19h GMT (21h).
Le chef d'Etat turc a également une proposition faite par son homologue français Emmanuel Macron auprès de la Russie pour une «prolongation du cessez-le-feu» en Syrie. «Je n'ai pas reçu une telle proposition de Macron. Macron rencontre des terroristes et il a choisi ce moyen pour nous communiquer la proposition des terroristes», a déclaré Recep Tayyip Erdogan.
Le président Recep Tayyip Erdogan a accusé lundi les pays occidentaux de s'être rangés «aux côtés des terroristes» contre la Turquie en critiquant l'offensive lancée par Ankara contre les forces kurdes en Syrie.
«Vous arrivez à y croire ? Tout l'Occident s'est rangé aux côtés des terroristes et ils nous ont attaqués tous ensemble. Parmi eux, les pays de l'Otan et les pays de l'Union européenne. Tous», a déclaré Recep Tayyip Erdogan lors d'un discours à Istanbul.
Un convoi transportant des blessés et des combattants des Forces démocratiques syriennes (FDS), dominée par les Kurdes, a quitté la ville de Ras al-Aïn, dans le nord syrien, assiégée par les forces turques et leurs supplétifs, selon un correspondant de l'AFP sur place.
Le convoi composé de plus de 50 véhicules, dont des ambulances, a quitté l'hôpital de la ville qui fait office de ligne de démarcation entre les belligérants. Des flammes s'élevaient de l'hôpital après le départ du convoi.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé ce 9 octobre le début d'une nouvelle opération militaire contre la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG) soutenue par les pays occidentaux, mais bête noire d'Ankara.
«Les Forces armées turques et l'Armée nationale syrienne [des rebelles syriens soutenus par Ankara] ont débuté l'opération "Source de paix" dans le nord de la Syrie», a déclaré le chef d'Etat sur Twitter. «Notre mission est d'empêcher la création d'un couloir terroriste via notre frontière sud et rétablir la paix dans la région», a-t-il fait valoir.
The Turkish Armed Forces, together with the Syrian National Army, just launched #OperationPeaceSpring against PKK/YPG and Daesh terrorists in northern Syria. Our mission is to prevent the creation of a terror corridor across our southern border, and to bring peace to the area.
— Recep Tayyip Erdoğan (@RTErdogan) 9 octobre 2019
Lors d'un entretien téléphonique avec Vladimir Poutine ce 9 octobre, le président turc Recep Erdogan avait assuré qu'une offensive turque dans le nord de la Syrie contribuerait à apporter «la paix et la stabilité» dans le pays, laissant ainsi peu de doute quant à ses intentions.