Washington dévoile des images du raid contre le complexe d'Abou Bakr al-Baghdadi en Syrie (VIDEO)
Plusieurs vidéos et clichés présentés par les Etats-Unis montrent l'assaut sur le bâtiment dans lequel était réfugié le leader de Daesh en Syrie. Kenneth Mckenzie, commandant du CENTCOM, a par ailleurs donné de plus amples détails sur l'opération.
Le United States Central Command (CENTCOM) a rendu publiques, le 30 octobre, les premières images et vidéos de ce qu’il dit être le raid des forces américaines en Syrie ayant abouti à la mort présumée du leader du groupe Etat Islamique (EI) Abou Bakr al-Baghdadi, annoncé par Donald Trump le 27 octobre.
Lors d’une conférence de presse tenue au Pentagone, le 30 octobre, le général Kenneth Mckenzie, chef du CENTCOM, a diffusé plusieurs clichés, ainsi que des extraits vidéos, sur lesquels on distingue des unités militaires – possiblement des soldats américains des forces spéciales – se rapprochant d’un bâtiment présenté comme le repère du chef terroriste.
"...at the compound, fighters from two locations in the vicinity of the compound began firing on U.S. aircraft participating in the assault."
— U.S. Central Command (@CENTCOM) October 30, 2019
- Gen Frank McKenzie CDR USCENTCOM pic.twitter.com/SkrtHNDs7w
De plus, le général Mckenzie est revenu plus en détails sur le déroulé de l’opération. «Lorsqu’il est devenu évident que nous avions obtenu des renseignements exploitables sur l’endroit où il [Abou Bakr al-Baghdadi] se cachait, nous avons élaboré un plan destiné à la capturer ou à le tuer […] Ce plan consistait en un assaut mené par des soldats des forces spéciales déployées en Syrie», a expliqué le commandant du CENTCOM, précisant que l’opération était conçue «de manière à éviter toute détection par Daesh […] afin d’éviter les pertes civiles».
Cependant, le général a noté que durant la manœuvre «des combattants situés dans deux endroits de l’enceinte [avaient] ouvert le feu sur un aéronef américain participant à l’assaut». Une vidéo montrant les frappes aériennes contre le groupe de combattants non identifié a également été diffusée. Le chef du CENTCOM a par ailleurs assuré que ce «complexe isolé» se trouvait «dans la province d’Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie».
Pentagon releases video of the raid on the compound of #ISIS Chief #Baghdadi in which he was killed by US Delta Forces. Part of the video below.
— Osama Hadba (@OsamaHadba1) October 30, 2019
DNA match also confirms that it was Abu Bakar Al #BaghdadiKilled that was killed in https://t.co/FQUyh3wVro operation pic.twitter.com/nFWLJC530D
Selon le graddé, alors que l’ancien «calife Ibrahim» savait sa capture «imminente», celui-ci a tenté de se réfugié dans un tunnel avant de faire «exploser la bombe qu’il portait sur lui qui l’a tué ainsi que deux jeunes enfants», et non trois mineurs comme les autorités américains l’avaient affirmé dans un premier temps.
«Six membres de Daesh sont morts en tout […] quatre femmes et deux hommes, dont Baghdadi», a-t-il ajouté, soulignant que les femmes agissaient «de manière menaçante» et portaient des ceintures d’explosifs. Il s’est félicité que onze autres enfants, présents sur les lieux de l’opération, aient été «protégés par les forces d’assaut». Il a en outre précisé que deux hommes avaient été capturés et que du matériel électronique ainsi que divers documents avaient été saisis.
Après la détonation provoquée par l’engin explosif porté par l’ancien leader de Daesh, les Américains «ont dégagé les débris dans le tunnel et sécurisé la dépouille de Baghdadi pour confirmation ADN», selon le général Kenneth Mckenzie, et «une analyse rapide a montré une correspondance directe entre les échantillons» relevés sur place et ceux obtenus lors de son passage dans une prison irakienne en 2004. Il a confirmé que l’ADN retrouvé dans le complexe était «sans l’ombre d’un doute» celui du terroriste le plus recherché de la planète.
«Les restes de Baghdadi ont été immergés en mer conformément aux lois des conflits armés dans les 24 heures suivant son décès», a certifié le responsable américain, arguant que le complexe avait été «détruit» afin qu’il ne devienne pas un «lieu de pèlerinage». La méthode employée n’est pas sans rappeler le sort réservé à l’ancien leader d’al-Qaïda, Oussama Ben Laden, tué le 2 mai 2011 à Abbottabad au Pakistan, dans une opération similaire, et dont le corps aurait été jeté à la mer.