«Ils ne nous ont pas aidés en Normandie» : Trump explique le revirement américain envers les Kurdes

«Ils ne nous ont pas aidés en Normandie» : Trump explique le revirement américain envers les Kurdes© REUTERS/Jonathan Ernst
Donald Trump lors de sa conférence à la Maison blanche le 9 octobre 2019.
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Les contradictions de la politique étrangère américaine envers les Kurdes en Syrie ont fait l'objet de nombreuses critiques. Pour justifier ce revirement, Donald Trump n'a pas hésité à évoquer le rôle des Kurdes... durant la Seconde Guerre mondiale.

Lors d'une conférence de presse le 9 octobre à la Maison Blanche, le président américain Donald Trump a évoqué le revirement stratégique de Washington, à l'heure où la Turquie lance une offensive en Syrie contre les forces kurdes. La position américaine a fait l'objet de nombreuses critiques, à l'international pour son caractère contradictoire et ses conséquences sur le terrain, et au niveau national pour le retrait de Syrie qui fait grincer des dents, notamment parmi les néoconservateurs. Pour se justifier cette décision, Donald Trump n'a pas hésité à faire appel... à l'Histoire.

Cela étant dit, nous aimons les Kurdes

«Les Kurdes se battent pour leur terre [...] Ils ne nous ont pas aidés pendant la Seconde Guerre mondiale, ils ne nous pas aidés en Normandie», a lancé le dirigeant américain, qui a poursuivi : «Par ailleurs, nous avons dépensé d'énormes sommes pour aider les Kurdes en munitions, en armes, en argent.» Et Donald Trump de conclure : «Cela étant dit, nous aimons les Kurdes.»

Quand Washington s'allie avec un groupe qu'il considère comme terroriste

Le président américain a en outre reconnu que le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) – considéré comme terroriste par Ankara, l'Union européenne mais aussi... les Etats-Unis – avaient «travaillé» avec Washington. Donald Trump a toutefois qualifié cette organisation de «groupe dur». Il a en outre appelé à distinguer les combats pour des causes communes, du combat des Kurdes «pour leur terre», dans lequel Washington n'entend pas intervenir.

Depuis le 9 octobre, les milices kurdes font face à une offensive majeure de l'armée turque qui cherche à se constituer une zone tampon dans le nord de la Syrie. Pour faciliter les manœuvres militaires des Turcs, les forces militaires américaines ont décidé de se retirer du nord de la Syrie.

Le retrait américain a suscité de nombreuses critiques de la classe politique aux Etats-Unis envers Donald Trump, y compris dans son propre camp. Les Kurdes ont également déploré la décision surprise de l'administration américaine. Pour Agit Pola, porte-parole du Conseil démocratique kurde en France, une offensive turque pourrait déclencher un «nettoyage ethnique» des Kurdes. Sur Twitter, l'ancien président de la région autonome du Kurdistan, Masoud Barzani, a interpellé Donald Trump : «Le sang des Kurdes a bien plus de valeur que de l'argent et des armes. Merci.» Le président américain avait assuré, le 8 octobre, ne pas avoir «abandonné» les Kurdes, affirmant aider «ces magnifiques combattants» par des financements et des armements

Lire aussi : Les contradictions de la politique américaine en Syrie risquent de «mettre le feu», selon Lavrov

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