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Assemblée générale de l'ONU : Macron parviendra-t-il à convaincre sur l'Iran et l'Amazonie ?

Emmanuel Macron se rend à New York pour l'Assemblée générale des Nations unies. Comme lors du dernier sommet du G7, le chef de l’Etat entend placer la France au centre du jeu diplomatique dans un contexte de clivages.

«Poursuivre les initiatives portées lors du G7 Biarritz» : à la veille du débat général de l'Assemblée des Nations unies, qui s'ouvrira le 24 septembre à New York, Emmanuel Macron entend capitaliser sur ses récentes initiatives diplomatiques. Avec pour ambition, de faire de la France un acteur incontournable dans la résolution de dossiers internationaux tels que la préservation de l'Amazonie et la réduction des tensions entre Iran et Etats-Unis. Mais comme en attestent les derniers développements, les écueils à franchir demeurent nombreux.

Protéger l'Amazonie... sans le soutien du Brésil ?

Depuis son élection à la présidence de la République, Emmanuel Macron s'est fait le chantre de la lutte contre le changement climatique. A New York, où il se rend le 22 septembre, il ne dérogera pas à cette règle.

Ainsi, en marge du sommet onusien, il co-présidera avec ses homologues colombiens Ivan Duque et chilien Sebastian Piñera, «un grand événement de mobilisation consacré à la protection de l’Amazonie et des forêts tropicales». Un dossier dont la présidence française se fait le fer de lance depuis fin août. L’Elysée explique qu’«en sa qualité de pays amazonien, la France souhaite œuvrer concrètement à la préservation de ces forêts essentielles à la limitation du réchauffement climatique, grâce à leur capacité d’absorption et de stockage du CO2».

Mais cette énième tentative de mobiliser l’opinion internationale, risque fort de rencontrer, une nouvelle fois, l’hostilité du Brésil, premier concerné par le sort de la forêt amazonienne. Fin août, Jair Bolsonaro s’était en effet livré à un bras de fer avec la France au sujet de la gestion des incendies en Amazonie. Le chef de l’Etat brésilien avait vertement critiqué le fait qu’Emmanuel Macron ait appelé les membres du G7 à s’emparer du sujet – une question de souveraineté nationale, pour Brasilia. «Membres du G7, rendez-vous dans deux jours pour parler de cette urgence», avait écrit Emmanuel Macron sur Twitter avant le sommet international à Biarritz fin août.

Depuis, les relations entre Paris et Brasilia n’ont guère évolué de manière positive. La France peut-elle vraiment prendre le leadership sur la question amazonienne sans le soutien du géant sud-américain ?  

Tensions entre les Etats-Unis et l’Iran : l’impossible médiation française ?

En plus de la thématique écologique, la France entend jouer un rôle de médiateur dans la guerre diplomatique que se livrent les Etats-Unis et l’Iran. Ce 22 septembre, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a encore assuré lors d'une conférence presse que le sujet «numéro un» était de savoir si l'on pouvait «reprendre un itinéraire de désescalade avec les différents acteurs» à ce sujet.

Depuis la décision de Washington de se retirer unilatéralement de l'accord international sur le nucléaire iranien conclu en 2015, les tensions entre les deux pays ne cessent de s’exacerber. Cette situation a même menacé de tourner à l'affrontement militaire direct fin juin 2019, après que la République islamique a abattu un drone américain. Selon Téhéran et Moscou, l'appareil avait violé l'espace aérien iranien, ce que les Etats-Unis démentent.

La France a alors tenté de s'imposer comme une force de conciliation, avec pour objectif de sauver l'accord sur le nucléaire iranien. Le président de la République avait, dans cette optique, créé la surprise en invitant le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif au G7 de Biarritz.

Des efforts diplomatiques ayant à ce jour peu abouti : les tensions entre les Etats-Unis et leurs alliés d'une part, l'Iran d'autre part, ont en effet redoublé avec les attaques de drones contre d'importantes installations pétrolières saoudiennes, le 14 septembre. Si les rebelles Houthis du Yémen ont officiellement revendiqué ces attaques, Washington et Ryad en ont tenu responsable l'Iran, qui a nié catégoriquement.

Lors du séjour onusien d'Emmanuel Macron à New York, «une attention particulière sera portée à l’abaissement des tensions dans le Golfe et à la recherche d’une voie de désescalade sur le dossier iranien, en lien étroit avec nos partenaires européens», indique l'Elysée. Une entreprise diplomatique loin d'être gagnée.

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