Afrique du Sud : nouvelle flambée de violences contre les ressortissants étrangers (VIDEOS)
Depuis le 1er septembre, une vague de violences visant des ressortissants étrangers secoue plusieurs villes sud-africaines. Ces derniers sont accusés d'être à l'origine des difficultés économiques de la première puissance industrielle africaine.
L’Afrique du Sud est le théâtre depuis le 1er septembre d’une énième vague de violences visant les ressortissants étrangers africains, accusés d’être à l’origine des difficultés économiques et sociales du pays. A Johannesburg, la capitale économique, des centaines de personnes, armées de bâtons et de pierres, ont vandalisé et incendié des magasins dans plusieurs artères du centre-ville, réputé pour son insécurité chronique.
Au moins cinq meurtres ont été enregistrés dans la région de Johannesburg, selon un communiqué de la police le 3 septembre.
L'origine de ces violences reste encore floue : si l'AFP affirme qu'elles ont éclaté après la mort de trois personnes dans l'incendie encore inexpliqué d'un bâtiment du centre-ville de Johannesburg, d'autres médias sud-africains expliquent qu'elles ont débuté après le meurtre d'un chauffeur de taxi par un présumé trafiquant de drogue étranger lors d'une émeute à Pretoria.
Selon la police, 70 personnes ont été interpellées le 2 septembre dans la seule ville de Johannesburg. Elle a par ailleurs fait état du meurtre d’un civil sans pour autant apporter plus de précisions sur l’identité de la victime et sur les circonstances du drame.
@TeamNews24 looting continues nonstop in Turffontein pic.twitter.com/Yy2OZHBhWI
— ntwaagae Seleka (@ntwaagae) September 2, 2019
Afrique du Sud 🇿🇦
— Noé Hochet-Bodin (@noehochet) September 2, 2019
De nombreux rassemblements xénophobes et pillages de magasins appartenant à des étrangers dans au moins 7 quartiers de Johannesburg.
Plus d'une cinquante de magasins vandalisés. 3 morts.@RFI@RFIAfriquepic.twitter.com/sWBg1uu8Ec
«Ça suffit ! Nous allons prendre des mesures»
Alors qu’il effectuait une tournée dans les quartiers affectés de Johannesburg, le ministre sud-africain de la Police, Bheki Cele, a estimé devant les journalistes que les violences relevaient plus de la «criminalité» que de la «xénophobie». «La xénophobie sert d'excuse», a-t-il par ailleurs ajouté.
Un jugement qui est loin d'être partagé par le président sud-africain, Cyril Ramaphosa. Ce 3 septembre, dans une vidéo publiée sur Twitter, le dirigeant sud-africain a «condamné dans les termes les plus forts» ces violences xénophobes. «Les attaques visant des commerçants étrangers sont totalement inacceptables, quelque chose qu'on ne peut pas autoriser en Afrique du Sud», a-t-il ajouté souhaitant «que cela cesse immédiatement».
Johannesburg looting pic.twitter.com/eLQWp52Ovx
— Yusuf Abramjee (@Abramjee) September 2, 2019
«Il ne peut y avoir aucune justification pour qu'un Sud-Africain s'en prenne à des gens d'autres pays [...] Nous sommes un pays qui est complètement engagé contre la xénophobie. Nous n'autorisons pas et ne nous ne pouvons pas tolérer des attaques contre des gens d'autres pays», a poursuivi le président, annonçant une réunion ministérielle d'urgence.
JHB violence: Video as received. pic.twitter.com/bMZW2mYLZ7
— Yusuf Abramjee (@Abramjee) September 2, 2019
De son côté, le ministre nigérian des Affaires étrangères Geoffrey Onyeama a accusé les émeutiers d'avoir ciblé des magasins tenus par les nombreux ressortissants de son pays. «Ça suffit ! Nous allons prendre des mesures», a-t-il lancé sur Twitter, dénonçant «l'inefficacité» de la police sud-africaine.
⚠️ALERT⚠️
— David Tembe (@AsktheChiefJMPD) September 2, 2019
Protest Action at Turffontein Rd & Hay Str in Turffontein. The road is barricaded with burning tyres & rocks. @JoburgMPD are on scene. Please avoid & use alternative routes. #JHBTrafficpic.twitter.com/oNzJtj1Ih1
D'autres incidents ont été signalés le 2 septembre dans le reste du pays, en lien cette fois avec une grève controversée des chauffeurs routiers sud-africains, qui dénoncent le recours croissant de leurs employeurs à des étrangers. Les forces de l'ordre ont rapporté avoir interpellé au moins 20 personnes dans la seule province du KwaZulu-Natal (nord-est) après l'incendie de plusieurs camions.